Transcription Balado uOCourant

Saison 3, Épisode 1

Gwen Madiba :   

Bienvenue à uOCourant, un balado informatif, inspirant et divertissant de l’Université d’Ottawa!

Bonjour, je suis Gwen Madiba, animatrice de l’émission et fière détentrice de deux diplômes de la Faculté des sciences sociales. Je suis aussi présidente de la fondation Equal Chance.

Le but d’uOCourant est de vous faire connaître des chercheurs, chercheuses et diplômés à l’avant-garde de leur domaine et d’avoir avec eux des discussions stimulantes sur les sujets de l’heure.

Bienvenue à tous et à toutes à cette troisième saison d’uOCourant, durant laquelle nous nous intéresserons à l’industrie du divertissement et aborderons le cinéma, la musique, la télé-réalité, les tendances technologiques et plus encore. Nous offrirons à la communauté des diplômés une incursion dans le monde du spectacle, de Montréal à Toronto, en passant par la Californie et ailleurs.

Notre premier invité de la saison, Jesse Jones, est créateur, producteur exécutif, animateur, acteur et conférencier.

 Nous discuterons aujourd’hui des habiletés nécessaires pour réussir dans l’industrie du divertissement, du rôle d’animateur et de l’importance de créer un héritage. Nous espérons que sa détermination et sa motivation vous inspireront à faire de votre passion votre travail.

Jesse est un diplômé en communications de la Faculté des arts de l’Université d’Ottawa, et il a joué dans l’équipe de basketball masculin des Gee-Gees. Il est présentement à la tête de Jones & Jones, une entreprise familiale fondée par ses parents Denise et Allan il y a 30 ans, qui aide les entreprises à entrer en contact avec les communautés noires et multiculturelles du Canada. Il a aussi travaillé pour des entreprises et des organisations comme McDonald’s, Adidas, l’Université Yale et TD, un parcours qui reflète bien ses intérêts pour la recherche, les styles de vie, le marketing et la gestion de marque.

Jesse est aussi le créateur, le producteur exécutif et l’animateur de l’émission Drive sur Global TV, en plus d’avoir lancé Conversations While Park’d en mai dernier.

Cet automne, vous pourrez voir Jesse à la barre de la première saison de Bachelor in Paradise Canada sur Citytv.

Jesse, merci de vous joindre à nous aujourd’hui depuis Toronto!

Jesse Jones :

Ça me fait plaisir d’être ici. J’avais hâte de parler avec vous aujourd’hui.

Gwen Madiba :   

J’avais très hâte de discuter du monde du divertissement avec vous aussi. Avec vos expériences dans le monde des médias et du marketing, vous pourrez certainement faire la lumière sur ces milieux pour nous. Alors, lançons cette saison avec la question classique : qu’est-ce que le divertissement pour vous?

Jesse Jones :

Ouf, grosse question. Je crois que pour plusieurs d’entre nous, c’est une façon de s’évader et de vivre des émotions, beaucoup d’émotions. C’est ça, c’est la possibilité de ressentir de la joie, du plaisir, mais aussi d’être divertis par des choses qui nous effraient, qui nous donnent froid dans le dos. Donc, je crois que le divertissement fait naître des émotions. Et c’est lorsqu’on ressent des émotions qu’on se sent vivant. Alors, vous voyez, le divertissement pour moi est une porte vers ces émotions, et c’est aussi une occasion de se concentrer sur soi et de décrocher. C’est comme ça que je le vois.

Gwen Madiba :   

Merci, Jesse. Je suis tout à fait d’accord. C’est une excellente façon de décrocher.

Je sais que la première saison de Bachelor in Paradise Canada est très attendue. Ses fans sont connus sous le nom de « Bachelor Nation ». Il y a beaucoup d’engouement autour de cette télé-réalité, et le rôle d’animateur est particulièrement intéressant dans ce contexte. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez obtenu ce rôle et nous parler de ce que le travail d’animation représente dans le monde du divertissement? Qu’est-ce que vous vouliez y apporter?

Jesse Jones :

Oui, eh bien, merci. C’est une drôle d’histoire, je n’aurais jamais cru avoir la possibilité d’être animateur d’une franchise aussi connue ou d’en faire partie, parce que, vous savez, il y a deux télé-réalités qui existent et ne font que prendre de l’ampleur depuis de nombreuses années, et The Bachelor en est une. Et vous savez, en sortant de l’Université d’Ottawa avec un diplôme en communication et médias, puis en faisant mon chemin dans le monde du marketing, de l’image de marque, du divertissement, que je connaissais déjà, je n’aurais jamais pensé pouvoir en arriver là, mais j’en suis très reconnaissant.

Vous savez, l’équipe de Good Human Productions, bien c’est le nom de l’entreprise – Good Human. Donc quand on m’a demandé d’envoyer ma démo, je me suis dit : « Le nom de l’équipe de production est Good Human Productions, bon signe. » C’était aussi l’occasion de faire quelque chose de différent. J’ai déjà fait de la télévision, mais jamais au niveau international, ou avec la popularité de cette émission, c’est tout nouveau pour moi.

Et bien sûr que c’est stressant, ça sort de sa zone confort de faire une émission d’une telle ampleur. Et même si je suis celui qui choisit un peu la direction que ça va prendre, je sais que nous avons tous des voix dans nos têtes qui nous font douter, le truc c’est de ne pas les écouter et d’aller vers l’avant.

En plus, on a une nouvelle émission qui arrivera en octobre et j’ai très hâte, comme tout le monde, de voir comment ça va se passer.

Mais c’est un honneur, vraiment. Mes parents sont jamaïcains, ils ont immigré au Canada et ont bâti des choses, des infrastructures. J’ai eu la chance de vivre avec l’exemple de mes parents dans les espaces médiatiques, ce n’est pas loin de moi, donc je sais que je suis capable de le faire.

Tout ce que je fais aujourd’hui, c’est grâce à eux. J’aime aussi l’idée de concrétiser ce visuel. En prenant le rôle d’animateur de la première saison de Bachelor in Paradise Canada, j’espère qu’il y a des jeunes ou d’autres gens qui regardent et qui se disent : « Moi aussi je peux le faire. » Et c’est vraiment l’important pour moi. Ça et offrir un bon spectacle au public, qu’il puisse décompresser et relaxer. Et si en plus j’inspire d’autres personnes et que je rassemble les gens au nom de l’amour, ça me suffit.

Gwen Madiba :   

C’est déjà inspirant pour bien des gens, Jesse, et votre gratitude donne envie, même à moi, de ne rien tenir pour acquis et d’être reconnaissante pour les occasions qui se présentent.

Vous avez aussi parlé de votre famille, de vos parents qui ont immigré au Canada, et je suis sûre que beaucoup de nos auditrices et auditeurs de l’Université d’Ottawa ou de l’extérieur se sentent inspirés en entendant des histoires comme la vôtre, en sachant que nos parents sont venus ici ou ailleurs pour que leurs enfants aient une meilleure vie.

De toute évidence, vous avez eu d’excellents mentors en vos parents. Si on fait le parallèle entre votre famille et l’émission, vous êtes Jamaïcain et Canadien et avez été élevé dans une famille qui était très active dans le milieu du divertissement au Canada et à l’international. Et il faut aussi mentionner l’influence de la culture jamaïcaine dans la culture populaire. Comment ces expériences ont-elles influencé le chemin que vous avez choisi?

Jesse Jones :

Merci pour cette question, et merci d’avoir fait vos recherches à propos de mes racines.

Tout ce que je fais aujourd’hui, c’est grâce à eux, et ça n’a jamais été aussi important pour moi qu’en ce moment. Malheureusement, ma mère est décédée d’un cancer du cerveau en décembre dernier. C’était le pilier de notre famille. Et elle était aussi la tête des productions Jones & Jones, l’entreprise fondée par mes parents quand ils sont arrivés au Canada à la fin des années 70. C’est une dizaine d’années plus tard que tout s’est vraiment mis à bouger. Avec Jones & Jones, après leur arrivée au Canada, ils voulaient aider les gens qui leur ressemblaient à se sentir comme s’ils étaient de retour dans leur pays.

Ils organisaient donc des activités – divertissement, théâtre, musique, concerts – pour que les personnes aux racines afro-caribéennes soient vraiment en contact avec leurs origines, malgré le nouveau pays. À cette époque, ce n’était pas quelque chose qu’on voyait à tous les coins de rue.

Bref, c’est un peu ma manière de mettre la table pour dire que tout ce que je vis en ce moment, le décès de ma mère et cette transition professionnelle, est en quelque sorte guidé par cet héritage. Je ne peux pas m’empêcher d’être très ému quand je pense à nos parents, à celles et ceux qui nous écoutent et qui sont de première ou de deuxième génération au Canada. Quand on y pense, c’est extraordinaire que des parents aient quitté leur pays et se soient installés ici avec des enfants comme ils le pouvaient.

Donc le simple fait d’avoir pu aller à l’Université d’Ottawa et même le simple fait d’être un homme noir au Canada et d’avoir les occasions que j’ai eues, sans vouloir les remettre en question, je dirais que c’est de la magie.

Et cette magie, ce sont nos parents qui nous la transmettent. C’est vrai, ils sont venus ici sans comprendre la langue pour faire carrière. Et je ne peux que me rappeler mes années d’enfance : j’étais frustré contre mes parents, je criais, j’étais un adolescent et je pensais tout savoir, et tout et tout. Je ne connaissais rien d’autre : ce Canada était le mien, c’était mes expériences, et il y a beaucoup que je tenais pour acquis.

J’ai parlé de ces choses avec ma mère. Elle savait que j’étais reconnaissant, mais je l’admets, j’aimerais avoir une chance de plus de lui dire : « Tout ce que je fais, tout ce que je vis, mes expériences, ma confiance, ma résilience : tout ça, c’est grâce à toi. C’est parce que tu m’as montré que c’était possible. »

Gwen Madiba :   

Notre question spéciale vient d’une ancienne étudiante de l’Université d’Ottawa qui a créé son propre espace, qui a poursuivi ses rêves : CiCi Moya, une diplômée en psychologie de la Faculté des arts d’origine canadienne et haïtienne. Elle est aussi une étudiante de cycle supérieur du programme en arts de la scène au Tom Todoroff Conservatory à New York. Elle a pris un gros risque en quittant le Canada pour s’installer aux États-Unis afin de réaliser ses rêves et de parfaire son éducation. Bienvenue, donc, à CiCi Moya, qui a une question pour vous.

Cici Moya :

Bonjour Jesse! Je m’appelle CiCi et je suis créatrice de contenu, animatrice et aussi activiste pour les personnes atteintes de la drépanocytose. J’adore raconter des histoires et inspirer les gens pour qu’ils voient leur beauté intérieure et celle des autres. Ma question pour vous est : s’il y a quelque chose que vous pourriez changer dans le monde, ou que vous changeriez à propos du monde, qu’est-ce que ça serait?

Jesse Jones :

Je crois fortement aux ondes. Je suis convaincu que même nos plus petits gestes, s’ils sont répétés par plusieurs personnes, auront un grand impact.

Ça peut être aussi simple que d’avoir un contact visuel, d’échanger de l’énergie positive avec quelqu’un qu’on croise dans la rue. Ou même de remercier la personne qui fait l’emballage à l’épicerie. Et ce n’est pas seulement parce que je suis noir, je crois que c’est simplement un échange humain, de donner quelque chose qui ne vous enlève rien, sauf peut-être les problèmes qui vous tracassent, mais simplement cette énergie, cette rencontre et cette propagation d’ondes.

Et comment cela s’exprime-t-il dans ma vie de tous les jours? Et comment est-ce que je l’applique? Ce n’est pas tous les jours que je me sens bien, mais j’essaye le plus possible, dans notre travail quotidien chez Jones & Jones ou quand je suis sur un plateau, de me questionner sur mes échanges. J’y pense consciencieusement.

Comment est-ce que j’interagis avec les personnes qui m’entourent? Est-ce que j’ai des choses à régler de mon côté? Bien. Est-ce que je peux encore changer ma façon d’interagir avec quelqu’un? Est-ce que je peux intérioriser ces choses, puis les régler? Oui, probablement. Donc j’essaye de régler ce que j’ai à régler et de laisser un peu de positif en échange. Ce n’est pas toujours possible et je ne suis pas parfait. Mais je veux voir l’humain en chaque personne qui croise mon chemin et reconnaître son expérience dans cette journée, cette année, cette vie. Vous comprenez? J’ai l’impression que ça peut avoir un effet sur beaucoup de choses.

Gwen Madiba :   

Merci d’avoir répondu à la question de CiCi. Maintenant, j’aimerais conclure notre discussion avec une question que nous poserons à tous nos invités cette saison : qu’est-ce qui vous divertit en ce moment?

Jesse Jones :

Bonne question. Ok. D’accord. Donc, sur Netflix : la série Lupin. L’avez-vous regardée? 

Gwen Madiba :   

Oui, c’était génial!

Jesse Jones :

Vous l’avez regardée? En voilà du divertissement! Je ne veux pas en dire trop, mais l’histoire, l’écriture, l’acteur principal, les personnages, wow. Quiconque qui nous écoute en ce moment et n’a pas vu les deux saisons de Lupin, je vous les recommande, du pur divertissement. J’ai dévoré les deux saisons, et j’ai déjà hâte à la suite. J’adore! Je l’écoute avec le doublage puisque c’est une série française. Et j’hésitais aussi pour cette raison, mais quelle série! Elle est fantastique! Donc pour moi, c’était un divertissement de type « on décroche et on écoute du contenu de qualité ».

Sinon, les dernières années ont évidemment été assez difficiles pour beaucoup de gens. Avec la pandémie, on essaye de vivre comme on peut. Et si vous êtes dans le monde de la création, de l’entrepreneuriat ou que vous travaillez pour différentes entreprises, ça n’a certainement pas été facile de vous adapter et de vous demander : « Et maintenant quoi? » J’en suis conscient.

Donc ma prochaine suggestion de divertissement est un livre. Je l’ai lu au tout début de la pandémie, il m’avait été recommandé par quelqu’un à mon travail, c’est Qui a piqué mon fromage?. C’est un livre à propos des changements et de ce qu’on fait pour s’y adapter. Pour moi, il a été non seulement divertissant, mais aussi éducatif. Depuis que je l’ai lu, j’y pense chaque jour, je pense à ma manière de réagir aux obstacles qui pourraient se présenter. Donc voilà ce que je recommande à notre auditoire, Qui a piqué mon fromage?. Vous n’avez qu’à le chercher sur Google, il est facile à trouver. Il est très court, mais c’est une lecture qui va vous marquer. C’est un autre genre de divertissement.

Gwen Madiba :   

Merci pour votre recommandation. Jesse, pourriez-vous dire à notre public où il peut vous trouver en ligne?

Jesse Jones :

Oui, bien sûr. Si vous êtes sur Instagram, vous pouvez me suivre à @iamjessejones. Donc Jesse Jones sur Instagram, et c’est la même chose pour Twitter. Sur Instagram, vous trouverez des liens vers tous mes projets. Pour ce qui est l’entreprise familiale dont j’ai l’honneur de prendre le flambeau, Jones & Jones, vous pouvez nous trouver au www.theJonesandJonesgroup.com. Nous sommes une firme spécialisée en marketing et en image de marque qui aide les entreprises à établir le contact avec les communautés noires et multiculturelles partout au pays et à l’international, je suis donc très fier d’en prendre les rênes. C’est ça, en gros.

Gwen Madiba :   

Un énorme merci, Jesse, d’avoir été avec nous à uOCourant. Nous avons déjà hâte de vous regarder animer Bachelor in Paradise cet automne et de voir la direction que va prendre Jones & Jones.

Jesse Jones :

Je l’apprécie énormément. Merci!

Gwen Madiba :   

uOCourant est produit par l’équipe des Relations avec les diplômés de l’Université d’Ottawa. Rhea Laube est à la réalisation, et Idris Lawal, diplômé de l’Université, signe la trame sonore. Cet épisode a été enregistré avec le soutien de Pop Up Podcasting à Ottawa, en Ontario. Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre. Nous reconnaissons le lien sacré de longue date l’unissant à ce territoire qui demeure non cédé. Pour obtenir la transcription de cet épisode en anglais et en français, ou pour en savoir plus sur uOCourant, consultez la description du présent épisode.