Entrepreneure et fondatrice d’un organisme qui soutient l’autonomisation des filles en Côte d’Ivoire, Anaïs Dagrou (M.A. 2022) travaille de près avec les écoles pour briser des tabous et encourager la tenue de conversations difficiles.
« On utilise des moyens pédagogiques et créatifs pour discuter de thèmes tels que le consentement et la mutilation génitale féminine, ou MGF », explique-t-elle.
Sa recherche de maîtrise, qui porte aussi sur la MGF, reflète bien le leadership qu’elle exerce dans sa communauté; on peut en dire de même du travail qu’elle mène pour intégrer la dimension de genre au Sénégal. La diplômée offre également des services spécialisés en accompagnement de carrière pour les femmes. « C’est pour stimuler le leadership féminin dans mon pays », affirme-t-elle.
« La principale ligne directrice de mon travail, c’est de rehausser le statut des femmes et des filles. »
Anaïs Dagrou
Une base pour la politique comparée
Ivoirienne d’origine, Anaïs Dagrou a entamé ses études postsecondaires au Canada en 2016. Pendant son baccalauréat en sciences politiques à l’Université York, elle s’est lancée dans la défense des intérêts des communautés étudiantes franco-ontariennes et noires. Elle a également participé à un échange universitaire à Sciences Po, au campus de Reims, en France, où elle s’est intéressée à la politique comparée entre l’Afrique et l’Europe.
Quatre ans plus tard, elle entreprenait sa maîtrise en affaires publiques et internationales à l’Université d’Ottawa.
« À l’Université d’Ottawa, j’ai continué mon parcours scolaire. J’ai toujours eu un intérêt pour la politique en Afrique et pour la politique comparée », précise-t-elle. « Comme j’ai étudié dans plusieurs environnements internationaux, la politique comparée m’a donné l’occasion de comparer l’endroit où j’ai grandi – la Côte d’Ivoire – à ceux où j’ai étudié – le Canada et la France – et de tirer des leçons de différents contextes. »
Comme dans tout ce qu’elle entreprend, elle s’est assurée de placer l’égalité de genre au cœur de sa recherche.
« Lors de mes études à l’Université d’Ottawa, j’ai lié mon amour pour la politique comparée à ma passion pour l’égalité des sexes en rédigeant un mémoire de maîtrise qui portait sur le genre en Côte d’Ivoire. »
Les études de maîtrise à l’ère de la COVID-19
Anaïs Dagrou venait à peine d’entreprendre sa maîtrise à Ottawa lorsque la pandémie a frappé. Quand ses cours ont repris en ligne, elle a décidé de continuer ses études à partir de la Côte d’Ivoire.
« J’étudiais dans une nouvelle université et tout était en ligne – les groupes d’études, les cours, le travail d’équipe…L’Université d’Ottawa a toujours été flexible dans la recherche de solutions chaque fois que j’ai rencontré des obstacles en raison de la pandémie », affirme-t-elle. « Je pense que l’enseignement en ligne a rendu le programme encore plus créatif. »
La dimension de genre
À la fin de sa maîtrise, dans le cadre de son travail en tant que consultante en égalité de genre, la diplômée s’est rendue au Sénégal pour travailler à l’intégration de la dimension de genre chez Carrefour international, un organisme qui rassemble bénévoles et partenaires pour créer des solutions durables qui éliminent la pauvreté et font progresser les droits de la personne. Son travail s’y est échelonné sur plusieurs phases allant de la théorie à la pratique. « Je commençais avec l’analyse de différents documents avant de passer au diagnostic de genre, aux entretiens, au recensement de données, à l’analyse et, enfin, aux recommandations », raconte-t-elle.
« C’était une très belle expérience, un travail engageant qui m’a beaucoup appris sur la politique et sur la façon dont les détails sur papier se traduisent dans la vraie vie », soutient-elle.
Quelques conseils pour les étudiantes et étudiants internationaux
Pour avoir vécu l’expérience à titre d’étudiante internationale, la diplômée formule quelques conseils pour celles et ceux qui s’apprêtent à faire de même.
« Lancez-vous dans tout ce qu’il y a. Adhérez à des clubs. Apprenez le contexte canadien. Ayez une ouverture d’esprit », conseille-t-elle. « Il est possible de vous joindre à des clubs étudiants, de travailler au Canada et de vous intégrer. On a tendance à rester dans notre zone de confort, mais il faut en sortir. »