Une Franco-Ontarienne qui fait briller ses racines
Auteure, enseignante, comédienne et accro du théâtre et, bien diplômée de l’Université d’Ottawa, Michèle Vinet a remporté les prix les plus prestigieux de la littérature franco-ontarienne.
« Depuis mon enfance, jusqu’aux dernières années de ma carrière comme enseignante, je me suis promis qu’un jour, j’écrirais », confie celle qui, pendant des années, a dû mettre ce rêve de côté pour se consacrer à ses études et à son travail.
Elle s’est d’abord intéressée à la littérature française et ensuite à l’éducation en français langue seconde. Grâce à ses excellents professeurs à l’Université d’Ottawa – tels que René Dionne, André Fortier et Patrick Imbert – Michèle a pu découvrir les plus grandes œuvres de la littérature française, comme Balzac, Stendhal, Hugo, Dumas et Beauvoir.
L’évolution de son écriture
L’amour de Michèle pour l’écriture remonte à son enfance, plus précisément à un moment où elle est tombée malade. Afin de l’aider à passer le temps, ses parents lui ont apporté toutes sortes de livres, dont un qui suivait les aventures de la tortue « Patrovite ». C’est ce jeu de mots avec le nom de la tortue (« pas trop vite ») qui lui a donné envie d’écrire elle aussi.
« C’était de la magie pour moi, s’émerveille-t-elle. Moi aussi, je voulais créer des histoires et inventer des mots! »
Sa passion pour la langue l’a menée dans les salles de classe, où elle a enseigné pendant de nombreuses années. « Nous pouvons retirer l’enseignante de l’école, mais nous ne pouvons pas retirer l’école de l’enseignante! », ajoute Michèle. Son parcours en enseignement l’a menée jusqu’en Caroline du Sud, aux États-Unis, à l’époque mouvementée des droits civiques, avant de la ramener au Canada.
Vers la fin de sa carrière en enseignement, après des années à se dire « un jour, j’écrirai », Michèle a décidé qu’il était temps de se lancer. Depuis ses débuts comme écrivaine, sa plus grande motivation a toujours été sa langue maternelle.
« Durant mon enfance, il y avait très peu de littérature écrite en français en Ontario », explique-t-elle.
Ce n’est que dix ans plus tard qu’elle a montré son manuscrit à un ami professeur à l’Université d’Ottawa, lequel l’a convaincu de le publier. Malgré ses craintes, Michèle a adopté le nom de plume Orlando et, en 2007, son premier roman Parce que chanter c’est trop dur a vu le jour.
Cinq livres plus tard…
Michèle a publié cinq livres, dont une collection de poésie en anglais et quatre romans en français (parus chez Prise de parole et L’Interligne) qui lui ont valu neuf mises en nomination et quatre prix littéraires : le prix Trillium (Ontario), le prix Émile-Ollivier (Conseil supérieur de la langue française, Québec), le prix littéraire Le Droit (Ottawa) et le Prix du Livre d’Ottawa 2022. Elle a par ailleurs été l’invitée d’honneur au Salon du livre de l’Outaouais en 2021.
La passion se poursuit!
Maintenant à la retraite, Michèle se laisse toujours guider par sa passion et sa créativité. L’auteure anime des ateliers de création littéraire pour le grand public et à la Bibliothèque publique d’Ottawa, en plus de s’impliquer dans des écoles, des universités, des centres communautaires, le milieu carcéral, le domaine de la santé mentale et auprès d’Amnistie internationale.
Son conseil aux jeunes écrivaines et écrivains? « Lire, lire, lire et lire encore. Il faut se nourrir pour écrire. »