Belinda Gilbey : une diplômée en génie bâtit l’une des plus grandes entreprises de technologies propres de l’Ontario

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Belinda Gilbey
Belinda Gilbey (B.Sc.A. 2014) a combiné son esprit d'entreprise et ses compétences en ingénierie pour créer BONDI Energy. L'entreprise se concentre sur l'adaptation des bâtiments commerciaux et des immeubles résidentiels à logements multiples à l'aide de pompes à chaleur à haut rendement énergétique.

Alliant ses passions pour le génie et l’entrepreneuriat, Belinda Gilbey (B.Sc.A. 2014) a fondé BONDI Energy, une entreprise qui s’est hissée en tête du secteur des technologies propres de la province. Depuis 2019, l’entreprise torontoise s’emploie à fournir les immeubles commerciaux et multirésidentiels en thermopompes, et contribue ainsi à réduire les coûts énergétiques et l’empreinte écologique de l’espace bâti. 

Toutefois, cet amour du génie date de bien avant la création de BONDI. Déjà toute petite, l’entrepreneure originaire de Hamilton (Ontario) adorait les mathématiques et les sciences et pensait devenir ingénieure en mécanique, suivant ainsi les traces de son père. « Il cherchait toujours à comprendre la nature profonde du monde et son fonctionnement, et je partage cette curiosité avec lui, » explique-t-elle.  

Le choix d’étudier à l’Université d’Ottawa s’est fait naturellement. L’établissement se trouvait à une distance raisonnable de chez elle et proposait l’un des rares programmes de génie mécanique biomédical offerts à l’époque au Canada. À son avis, les liens étroits qu’elle entretenait avec ses proches et ses collègues l’ont certainement aidée à obtenir son diplôme. « Et maintenant, je me rends compte que c’est pareil en affaires : il faut s’entourer de gens qui veulent nous voir réussir et qui peuvent nous aider à atteindre notre but. » 

Son diplôme en poche, Belinda Gilbey s’est senti plus d’affinité pour l’entrepreneuriat que pour l’ingénierie. « J’ai toujours caressé le projet de diriger ma propre entreprise et de bâtir quelque chose à partir de zéro, confie-t-elle. J’aime avoir les coudées franches, tracer ma propre voie et prendre mes propres décisions. »  

Désireuse de concrétiser son projet, la jeune femme cherche alors à diversifier ses compétences et son expérience. Elle affine sa capacité à présenter un produit ou une idée en travaillant dans le service technico-commercial d’un distributeur de pièces de fixation pour les panneaux solaires, avant de se joindre à une entreprise de chauffage, ventilation et climatisation à usage commercial en tant que gestionnaire de comptes stratégiques. Là, elle approfondit sa connaissance des systèmes mécaniques et découvre l’immense potentiel d’une technologie qui commence tout juste à percer en Amérique du Nord : la thermopompe.  

Thermopompe : un marché loin d’être gagné 

Les thermopompes permettent aussi bien de chauffer que de climatiser un bâtiment et sont même trois à quatre fois plus écoénergétiques que les systèmes électriques de chauffage. De plus, leur empreinte carbone est nettement inférieure à celle des systèmes au gaz naturel. 

Belinda Gilbey a bien vu que les propriétaires d’immeuble cherchaient à réduire leurs frais énergétiques et à améliorer leur efficacité environnementale. « Pour moi, la thermopompe était la meilleure solution, mais les entreprises étaient rares dans ce marché de niche, explique-t-elle. J’ai décidé de me lancer et de préparer une analyse de rentabilité. » L’occasion s’est présentée d’elle-même quand elle a rencontré celui qui allait devenir son partenaire d’affaires : Aaron Graben, propriétaire d’immeubles commerciaux et client de l’entreprise de chauffage et climatisation où elle travaillait.  

C’est en 2019 que Belinda Gilbey et Aaron Graben fondent BONDI Energy. Les premières années, le duo s’évertue à démontrer l’intérêt de son produit à sa clientèle potentielle. En dépit de sa popularité en Europe, en Australie et ailleurs dans le monde, cette technologie ne s’est pas encore répandue au Canada. Les propriétaires d’immeuble doutent de son efficacité pendant la saison hivernale.  

Pour surmonter cette résistance, l’équipe met en place des projets pilotes en branchant quelques logements à des thermopompes et en demandant aux propriétaires de comparer leur consommation énergétique à celle des logements toujours chauffés à l’électricité ou au gaz.  

« Après une ou deux saisons chaudes et froides, les propriétaires se sont bien rendu compte que les thermopompes présentaient un réel avantage d’un point de vue financier. Nous avons trimé dur pour promouvoir notre produit, mais nous voyons maintenant plusieurs de nos projets pilotes se transformer en installations permanentes. » 

BONDI s’est associée à plusieurs fabricants pour faire en sorte que cette transformation s’opère aussi simplement que possible pour les propriétaires d’immeuble. L’équipe aide aussi sa clientèle à comprendre les différents programmes de subvention et de crédit d’impôt destinés à encourager l’installation d’appareils écoénergétiques comme les thermopompes.  

En orientant ses activités vers les immeubles commerciaux et multirésidentiels, BONDI a pu prendre de l’expansion et augmenter ses revenus rapidement : l’entreprise, qui emploie maintenant 12 personnes, est en voie d’atteindre un chiffre d’affaires de 20 millions de dollars en 2023. Concernant cette croissance, l’ingénieure affirme : « Chaque jour est une aventure et s’accompagne de nouveaux défis. L’entrepreneuriat n’a rien en commun avec l’idée que je m’en faisais, mais dans l’ensemble, je suis comblée. »  

À ce jour, BONDI a installé, ou convenu par contrat d’installer, près de 2 000 thermopompes. La femme d’affaires ontarienne caresse des projets ambitieux pour l’entreprise, notamment la voir essaimer au Canada et aux États-Unis, élargir l’offre de services et continuer d’embaucher de nouveaux talents. 

Au sujet de son grade de l’Université d’Ottawa et de sa carrière, Belinda Gilbey affirme que le génie et l’entrepreneuriat sont plus complémentaires qu’on pourrait le croire. « [En génie], on apprend à tout décomposer en étapes. Cette capacité d’analyse, je l’ai développée pendant ma formation et elle m’a assurément été utile pour surmonter les écueils de l’entrepreneuriat. »