Le CISN a effectué une méta-analyse de la littérature médicale pour faire état de la recherche sur le cancer dans les communautés noires canadiennes (prévalence, incidence, dépistage, mortalité et facteurs connexes). Il cherchait ainsi à observer les progrès accomplis et à déceler les lacunes et les disparités.
Cette étude montre qu’il n’existe aucune donnée sur les communautés noires pour 15 des 20 cancers les plus courants au Canada.
« Nous avons aussi trouvé que pour certains cancers, il existe des disparités en ce qui a trait à leur dépistage et à leur incidence », explique Jude Mary Cénat, professeur agrégé à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa et directeur du CISN. « Par exemple, les personnes noires au Canada sont moins susceptibles de passer des tests de dépistage du cancer du sein, du cancer du col de l’utérus et du cancer colorectal. »
L’étude révèle des lacunes importantes dans la recherche canadienne sur les différents types de cancer dans les communautés noires au Canada, et présente des recommandations à suivre afin de mieux planifier et adapter les programmes de santé publique et les stratégies de promotion et de prévention, ainsi que d’améliorer la qualité des soins et des traitements offerts aux communautés noires du Canada.
« Il y a un besoin pressant de développer des programmes pour promouvoir le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes noires et du cancer de la prostate chez les hommes noirs »
Jude Mary Cénat
— Professeur agrégé à l’École de psychologie de l’Université d’Ottawa et directeur du CISN
« Cette étude démontre qu’il y a un besoin pressant de développer et de mettre en œuvre des programmes visant à promouvoir le dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus chez les femmes noires et du cancer de la prostate chez les hommes noirs », ajoute Jude Mary Cénat.
Les auteures et auteurs soutiennent que la recherche sur le cancer dans les communautés noires doit être financée davantage par les universités, les gouvernements, les organismes subventionnaires et les agences de santé publique, à l’échelle tant provinciale que nationale.
« La littérature scientifique souligne des niveaux de dépistages moins élevés chez les femmes noires pour le cancer du sein et le cancer du col de l’utérus. Pourtant, des études aux États-Unis ont démontré que cette population risque plus que les femmes blanches de recevoir un diagnostic de forme agressive de ces cancers. Certaines lignes directrices ont donc été modifiées afin de prescrire un dépistage du cancer du sein plus précoce chez les femmes noires que chez les femmes blanches. Le Canada devrait aussi prendre ce genre de mesure, tout en tenant compte des facteurs sociaux, économiques et politiques uniques aux communautés noires du pays », conclut Jude Mary Cénat.
L’étude Incidence, factors, and disparities related to cancer among Black individuals in Canada: A scoping reviewa été publiée dans l’American Cancer Society Journal.
Le CISN est le fruit d’une collaboration élargie avec les facultés de Droit (droit civil et common law), Médecine, Sciences de la santé et Sciences sociales ainsi qu’avec les instituts de recherche d’hôpitaux affiliés suivants : CHEO, l’Hôpital d’Ottawa, Le Royal, l’Institut de cardiologie et l’Hôpital Montfort.
Ce nouvel espace, qui mise sur de la formation et des recherches rigoureuses, interdisciplinaires et innovantes ainsi que sur l’engagement communautaire et social, est appelé à devenir un véritable incontournable pour les organisations fédérales, provinciales, territoriales et municipales qui cherchent à mieux comprendre les disparités raciales en matière de santé en vue de les réduire et de les éliminer.