Pour la communauté juridique canadienne, l’honorable Michelle O’Bonsawin (LL.B. 1998, Ph.D. 2022) est une pionnière et une source d’inspiration. En 2022, elle est devenue la première juge autochtone nommée à la Cour suprême du Canada.
La juge O’Bonsawin, Abénakise membre de la Première Nation d’Odanak au Québec, est originaire d’une petite communauté francophone près de Sudbury. Souhaitant devenir avocate depuis l’enfance, elle a poursuivi des études au Programme de common law en français à l’Université d’Ottawa. Durant et immédiatement après son LL.B., elle a travaillé aux Services juridiques autochtones à la Clinique d’aide juridique de l’Université d’Ottawa, et a fait partie de l’Association des étudiants autochtones en droit.
Sa nomination au plus haut tribunal du Canada est l’aboutissement de l’expertise et de l’expérience acquises au cours de sa brillante carrière. Elle a été avocate générale dans des institutions telles que les Services de santé Royal Ottawa, la GRC et Postes Canada. En 2017, elle a été nommée à la Cour supérieure de justice de l’Ontario, où elle a jugé des procès en français et en anglais.
La juge O’Bonsawin se spécialise en droit du travail, en droits de la personne ainsi qu’en droit de la santé mentale, un domaine hautement spécialisé combinant le droit pénal, constitutionnel et administratif. Dans sa demande de nomination à la magistrature fédérale, elle mentionne que son expérience en santé mentale lui permet de travailler dans un domaine juridique de plus en plus courant devant les tribunaux.
Au cours de ses huit ans au Royal Ottawa, elle a pris conscience du besoin de services juridiques pour les professionnelles et professionnels de santé lors d’audiences de commission d’examen. Reconnaissant cette lacune, la juge O’Bonsawin a affiné sa compréhension des questions juridiques liées à la santé mentale et a été appelée plusieurs fois à fournir des conseils juridiques en la matière.
« Je veux m’assurer que la stigmatisation associée à la santé mentale est limitée et [sera] un jour éliminée, écrit la juge O’Bonsawin dans son questionnaire de la magistrature fédérale. Cela s’applique non seulement à la population en général mais aussi à la magistrature. Grâce à ces efforts, les personnes qui comparaissent devant les tribunaux et les cours recevront avec espoir l’attention voulue qui leur est donnée par les professionnels de la santé mentale. »
Pendant ses années au Royal Ottawa, la juge O’Bonsawin a également effectué d’importantes recherches sur l’utilisation des principes de Gladue. Ces principes ont été établis pour aider les juges à mieux prendre en compte les circonstances et les expériences vécues par les peuples autochtones lors de la détermination de peine dans les procès criminels. La juge O’Bonsawin a poursuivi ces travaux dans le cadre de ses recherches doctorales à l’Université d’Ottawa; sa thèse de doctorat portait sur l’utilisation des principes de Gladue lors d’audiences de commission d’examen.
Tout au long de ses deux programmes d’études à l’Université d’Ottawa, Michelle O’Bonsawin a été active dans la communauté universitaire. Elle a enseigné le droit autochtone au sein du Programme de common law en français de l’Université, en plus d’avoir siégé au Bureau des gouverneurs. Soutenant la relève en droit, la juge O’Bonsawin a également été bénévole pendant plus de dix ans dans le Programme de mentorat juridique pour les femmes de l’Université, ainsi que dans d’autres programmes de mentorat.
Par son engagement profond envers la justice et ses divers rôles dans la fonction publique, la juge O’Bonsawin a eu – et continue d’avoir – un impact positif sur sa communauté et sur le système juridique canadien dans son ensemble.