En retournant sur les bancs d’école à 43 ans pour faire un baccalauréat en études médiévales à l’Université d’Ottawa, le major (ret.) Suzanne Gouin-Boudreau (B.A. 2001) a eu deux révélations : à quel point l’étude du passé peut éclairer le présent, et à quel point il est plus facile de se concentrer sur ses études quand on n’a pas à travailler... ni même à gérer le quotidien!
« Mon mari s’occupait de tout! », s’exclame l’ancienne avocate tandis que le mari en question, le colonel (ret.) Joseph André Boudreau, la couve tendrement du regard. « Ça m’a permis de réussir. En même temps, j’ai vu des jeunes qui avaient un talent extraordinaire, mais qui n’avaient pas les sous ou le soutien qu’il leur fallait. Ils finissaient par lâcher, et je trouvais ça vraiment dommage. »
Aujourd’hui retraités après avoir tous deux fait carrière dans les Forces armées canadiennes et la fonction publique fédérale, les Boudreau ont aussi en commun un amour des arts, de la culture et de l’histoire.
La bourse Gouin-Boudreau en études anciennes, qui sera créée par un don testamentaire, vise à aider des étudiants à persévérer dans un domaine qui, pour la donatrice, est d’une importance fondamentale, surtout à une époque où l’éthique se fait souvent malmener.
« Il y a beaucoup de richesse intellectuelle, beaucoup de leçons qu’il ne faut pas oublier dans tout ce qui est classique, tout ce qui vient du Moyen-Âge. L’histoire se répète constamment. Il faut que les gens apprennent à penser pour eux-mêmes et aient une perspective historique pour bien comprendre le présent », affirme-t-elle.
Déterminée à aider la nouvelle génération, Suzanne Gouin-Boudreau a aussi généreusement offert une partie de sa précieuse collection de fac-similés et de livres rares aux Archives et collections spéciales de l’Université d’Ottawa.
« Je veux que le plus de personnes possible puissent en profiter, dit-elle. De nos jours, les gens donnent beaucoup pour la médecine, la technologie, le droit : tout ce qui se monnaye. Mais l’histoire, ça n’a pas de prix. »
« J’ai vu des jeunes qui avaient un talent extraordinaire, mais qui n’avaient pas les sous ou le soutien qu’il leur fallait. Ils finissaient par lâcher, et je trouvais ça vraiment dommage. »