« La nouvelle nous réjouit au plus haut point; cette chaire accroîtra la capacité de l’Université d’Ottawa à exercer une influence sur les politiques économiques menant à des solutions concrètes pour décarboner l’économie », annonce le recteur Jacques Frémont.
La chaire, qui sera basée à la Faculté des sciences sociales, aura pour objet non pas la recherche pure, mais le regroupement de différents secteurs – public, privé, associatif – et du public autour d’une vision et d’actions en matière d’innovation propre.
« Cette chaire à des visées militantes, en ce sens qu’il ne s’agit pas uniquement de faire progresser nos connaissances, mais de prendre position dans la sphère publique pour défendre le changement au service d’une meilleure qualité de vie », explique Victoria Barham, doyenne de la Faculté des sciences sociales.
La somme de 2 millions de dollars versés par la Fondation Jarislowsky constitue le premier don conséquent annoncé dans le cadre de la campagne rePENSER lancée par l’Université, qui égale ce moment en versant elle aussi 2 millions de dollars. Ce montant s’inscrit dans l’engagement général de l’Université à atténuer les changements climatiques.
« Voilà notre campagne rePENSER à l’œuvre », ajoute Jacques Frémont. « Elle met à contribution des organismes philanthropiques visionnaires tels que la Fondation Jarislowsky pour soutenir les nouvelles figures du changement et favoriser les recherches transformatrices au Canada comme à l’étranger. »
Portée par des valeurs d’éthique et d’excellence, la fondation mise sur pied par Stephen Jarislowsky – l’un des premiers philanthropes du Canada et ténor du monde des affaires – a pour vocation de faire progresser l’éducation, la médecine et les humanités, en dotant pas moins de 42 chaires d’universités canadiennes.
« Des idées créatives et pratiques, voici ce qu’il nous faut pour impulser l’innovation écologique, tout en veillant à la prospérité économique du Canada.
Pour amorcer ce virage, il nous faut rallier les meilleurs éléments des universités, des gouvernements et des entreprises, précise M. Jarislowsky. Or appuyer le rôle de chef de file de l’Université d’Ottawa en matière d’économie climatique semble une bonne manière d’arriver à de tels partenariats ».
Les objectifs de la future chaire comprennent une diversité d’outils : incitation fiscale ciblée pour un développement du secteur des énergies propres, souplesse dans les cadres réglementaires, méthodes d’encouragement à l’investissement public et à la décarbonation, politiques de taxe carbone sur les importations, et promotion d’une infrastructure et d’un approvisionnement verts.
Appel de candidatures général
L’Université prévoit de pourvoir la Chaire dans les mois à venir : « la candidature idéale combinera une expertise en recherche et une expérience pratique en gestion du changement dans un contexte de politiques publiques et de pratiques organisationnelles », souligne la doyenne.
« Trouver un équilibre entre une prospérité équitable et la protection de la planète, voilà la question existentielle qui sous-tend notre époque. »
La personne titulaire de la chaire aura pour mission de guider les étudiantes et les étudiants et de leur transmettre les compétences en matière de mobilisation publique nécessaires à la transformation de l’économie climatique, ainsi que de réunir les spécialistes en innovation propre du monde entier par l’entremise de réseaux, de conférences et d’ateliers.
« Cette chaire harnachera l’expertise que nous sommes en train de bâtir pour donner au Canada les moyens de ses ambitions et lui permettre d’atteindre un bilan énergétique nul d’ici 2050 », souligne le recteur.
En outre, la Fondation Jarislowsky a également financé les bourses et le programme de recherche en innovation propre de l’Institut pour l’IntelliProspérité, qui visent à focaliser la recherche universitaire internationale sur les enjeux canadiens d’économie et de développement durable.
« Le succès de ce programme a joué un rôle décisif dans la création de cette chaire, souligne Mme Barham.
Grâce à la mobilisation de longue date de l’Université dans la recherche sur les changements climatiques et aux réseaux qu’elle s’est tissés tant chez les politiques et décisionnaires francophones qu’anglophones, la chaire sera fort bien placée pour influencer la réponse canadienne au changement climatique, ajoute-t-elle.
L’annonce du budget de 2021 révélait déjà cette influence, avec la promesse d’une série d’investissements fédéraux dans des domaines clés, suggérés par des unités de recherche de l’Université d’Ottawa, notamment des crédits d’impôt pour la technologie de capture et d’entreposage du carbone et des incitatifs pour la production d’hydrogène vert.
« Le Canada, comme le reste du monde, se situe à un moment charnière : il faut s’attaquer au réchauffement climatique et saisir les possibilités de financement liées à la réduction des GES », affirme Mme Barham. Cette nouvelle chaire proposera donc une vision, et une voie à suivre dans cette période critique.
« C’est une des occasions pour le Canada d’aller dans le bon sens. Ce qu’il nous faut, ce sont les bonnes personnes pour défendre des décisions qui feront vraiment changer les choses, pour le bien de tout le monde. », renchérit-elle
« La nouvelle chaire ne constitue qu’un seul des tout derniers maillons du plan porté par l’ensemble de la communauté universitaire pour amoindrir les effets du changement climatique. Nos priorités de recherche, occasions d’enseignement et d’apprentissage et changements structurels pour un campus plus durable convergent tous vers cet objectif principal », conclut M. Frémont.
La viabilité écologique est en effet au cœur de la philosophie de l’Université d’Ottawa, comme en témoigne sa récente décision de désinvestir d’ici 2023 la totalité de ses investissements directs du secteur des énergies fossiles et, d’ici 2030, la totalité de ses investissements indirects de ce même secteur.