Professeur aux départements de physique et de biologie, Andrew Pelling est une étoile montante sur la scène internationale. L’angle peu orthodoxe avec lequel il aborde la biologie lui a été inspiré des heures qu’il consacrait, adolescent, à défaire des chaînes stéréo et des lecteurs de CD et à en utiliser les pièces pour construire d’autres objets.
Aujourd’hui, le professeur utilise une approche similaire avec les systèmes biologiques, comme les fruits, les légumes et les fleurs.
« Peut-on déconstruire un système biologique pour créer quelque chose d’inédit à partir de ses composantes? »
À l’aide d’eau bouillante et de savon à vaisselle liquide, Andrew Pelling et ses collègues ont dépouillé une pomme de ses cellules et de son ADN. Ils ont ainsi obtenu la structure cellulosique qui donne aux pommes leur texture croquante. Cette matrice s’est avérée propice à la culture de cellules vivantes en laboratoire – y compris de cellules humaines.
Les matrices sont un outil essentiel en médecine régénérative. Les médecins et les dentistes utilisent actuellement des matrices commercialisées pour préparer des greffes d’os et de peau, de même que pour soigner des genoux, des gencives et des ligaments abîmés. Les produits actuellement disponibles sur le marché peuvent toutefois s’avérer excessivement coûteux. Le prix des matrices commercialisées, habituellement produites à base d’animaux ou de cadavres humains, se chiffre entre 30 et 1 500 dollars par centimètre carré.
En revanche, il n’en coûte que quelques cents pour créer une matrice à base de pomme. Andrew Pelling a transplanté ces structures cellulosiques dans un modèle de souris et a observé la formation de vaisseaux sanguins.
Aujourd’hui, il élargit ses horizons en s’intéressant aux asperges, aux pétales de fleurs ainsi qu’à d’autres fruits et légumes.