Vidya Nair, étudiante du régime coopératif aujourd’hui diplômée de l’Université d’Ottawa, a travaillé de concert avec une vingtaine de pionnières à un projet sans précédent qui mise sur celles qui ont le plus à gagner d’une révolution sanitaire : les femmes en milieu rural.
À l’échelle mondiale, quelque 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates, et près d’un milliard d’entre elles doivent déféquer à ciel ouvert. De ce groupe, près de 60 % – soit 600 millions de personnes – vivent en Inde.
La défécation à ciel ouvert favorise la propagation du choléra, de la typhoïde et d’autres maladies, en plus d’avoir des conséquences dévastatrices sur le plan social – tout particulièrement pour la population féminine. Pour les femmes, cette pratique signifie s’éloigner dans l’obscurité pour se soulager, ce qui les rend vulnérables aux agressions. Les fillettes, elles, doivent souvent s’abstenir de fréquenter les écoles dépourvues de toilettes propres et sécuritaires pouvant leur offrir une certaine intimité.
Vidya Nair a travaillé pendant dix mois à Bhoi Sahi, un village abritant 60 familles dans l’état d’Odisha, en Inde. Le projet pilote auquel elle participait a depuis été adopté dans 21 états; grâce à celui-ci, 200 Indiennes en milieu rural sont désormais en mesure d’ériger des toilettes sécuritaires.
La diplômée a fait équipe avec des experts des laboratoires AMMACHI de l’Université Amrita, où l’on s’appuie sur les technologies de pointe pour répondre aux enjeux complexes de développement, dans le cadre d’un projet d’autonomisation des femmes sur le plan sanitaire. Elle y a participé à la création d’un programme numérique de formation professionnelle qui outille les femmes en milieu rural à construire des toilettes et à en faire l’entretien.
Pour élaborer les modules de formation ainsi qu’une vidéo promotionnelle, Vidya Nair a fait appel aux habiletés acquises dans le cadre de ses cours en communication à l’Université d’Ottawa.
« Comme je n’ai aucune notion en plomberie ou en câblage, j’ai pu mettre les modules de formation à l’épreuve, explique-t-elle. Ceux-ci ont d’abord été produits en anglais, puis traduits vers des langues parlées couramment en Inde. J’ai travaillé avec les concepteurs pour m’assurer que le contenu – ses illustrations simples, ses quelques zones de texte et sa trame sonore – demeure très accessible pour les personnes peu alphabétisées. »