« J’ai grandi à Terre-Neuve, où les personnes LGBTQ vivaient avec un tas de problèmes dans le système scolaire. En tant que queer, ça me touchait personnellement. C’est au secondaire que j’ai commencé à dénoncer certaines de ces situations », explique-t-il.
Après ses études secondaires, Ocean a travaillé pendant quatre ans auprès d’organismes nationaux pour les droits des personnes LGBTQ et la santé mentale des jeunes. Cette expérience a mis en exergue les obstacles juridiques auxquels les jeunes se butent. Issu d’une communauté à faible revenu, il savait pertinemment que le système de justice fonctionne parfois au détriment des groupes marginalisés.
Lorsqu’il a décidé d’entreprendre des études en droit, il s’est tourné vers l’Université d’Ottawa : sa réputation en matière de justice sociale n’était plus à faire. « Les avocats et avocates qui m’inspirent le plus et dont les valeurs s’approchent le plus des miennes venaient tous d’ici », affirme-t-il.
Loin d’être déçu de son expérience, il a trouvé à la Faculté de droit une continuité de ce qu’il avait entrepris à l’adolescence pour défendre les intérêts des jeunes. « Ce que j’ai particulièrement aimé de l’Université, c’est qu’on y apprend à prendre du recul et à jeter un regard critique sur la loi, poursuit-il. Je me sens privilégié d’avoir pu discuter de ces enjeux avec des profs d’exception dès ma première année de droit. »
Ocean a conjugué son bagage en programmes jeunesse et ses acquis universitaires pour fonder StreetSmart Advocacy, une initiative qui guide les communautés marginalisées dans leurs interactions avec le système de justice. Le projet a été rendu possible grâce à une bourse de stage d’été pour l’avancement de l’intérêt public et à l’encadrement offert par le Centre des carrières et du développement professionnel de la Faculté de droit.
StreetSmart donne des ateliers d’art pour faire connaître leurs droits aux jeunes de la rue et de groupes marginalisés. Âgées de 12 à 29 ans, les personnes participantes créent des projets artistiques et discutent d’une gamme de scénarios touchant des sujets cernés en collaboration avec des organismes de proximité, par exemple l’hébergement, la consommation de drogues et les interactions avec les forces de l’ordre.
« Les jeunes n’ont pas toujours l’impression de pouvoir verbaliser ce qu’ils vivent, mais ils sont capables de créer quelque chose qui les aide à prendre parole », explique Ocean, qui a fondé l’initiative après sa première année de droit. « L’art appelle davantage à la participation qu’une présentation PowerPoint. »
L’atelier amène les jeunes à comprendre leurs droits pour mieux s’en prévaloir; ils savent aussi alors où demander de l’aide lorsque leurs droits sont bafoués.
StreetSmart forme des étudiantes et étudiants passionnés, y compris à l’Université d’Ottawa, à animer ces ateliers en collaboration avec des organismes sans but lucratif, des centres communautaires, des écoles, des refuges et autres milieux que fréquentent les jeunes.
« Nous voulons favoriser un apprentissage aux côtés de la communauté pour, on l’espère, créer un réseau de juristes qui auront toujours son bien à cœur. » Toujours investi auprès de l’équipe de StreetSmart de l’Université d’Ottawa, le diplômé cherche d’ailleurs à officialiser la place de l’initiative au sein du programme d’accès à la justice de la Faculté.
Selon Ocean, c’est grâce aux membres de la communauté professorale et étudiante qui l’ont aidé, de même qu’à l’aide financière dont il a bénéficié, que son initiative a pu prendre son envol. « Cette aide financière m’a donné un fier coup de main. » Ocean s’est vu décerner le Prix d’excellence Rovinescu pour le service communautaire en 2019, en plus de deux autres bourses reçues pendant ses études. « Cette assistance m’a donné la latitude de réaliser un projet qui m’habitait. »
Ocean estime qu’il lui aurait été inconcevable de faire ses études en droit ailleurs. Aujourd’hui, il met ce qu’il a appris au service de StreetSmart, et il en ira de même pour sa pratique juridique. « Ce que je retire avant tout de mon passage à l’Université d’Ottawa, c’est que la loi est un outil extrêmement puissant. Et que même si elle ne sert pas toujours les communautés comme on le voudrait, nous avons le pouvoir d’y faire quelque chose. »
À l’Université d’Ottawa, nous sommes animés par l’envie de défier le statu quo, de faire avancer les choses et d’incarner le changement.
Nous avons à cœur de cultiver la nouvelle génération d’artisans du changement et de véhiculer une culture de mieux-être, d’équité et de justice sociale. Les bourses et subventions qui promeuvent l’excellence dans les services communautaires donnent à notre communauté étudiante des moyens d’agir en ce sens.
Apprenez-en davantage sur notre façon de répondre avec intégrité et créativité aux impératifs de notre monde en constante évolution et sur ce que vous pouvez faire pour prendre part au changement.