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En l’honneur du mois international des femmes et du mois national du génie, nous sommes ravis de raconter l’histoire inspirante d’Independence Robotics. Cette édition spéciale de la campagne Des projets plein la tête souligne les réalisations et les retombées de nos cofondatrices, Lucy et Laila, qui révolutionnent les technologies d’assistance pour personnes à mobilité réduite. Dans le cadre de la campagne, nous saluons des visionnaires et avant-gardistes qui font quotidiennement de notre campus un haut lieu de créativité, de collaboration et d’entrepreneuriat. Ce mois-ci, nous soulignons la passion, l’originalité et les réussites entrepreneuriales de personnes qui font partie de nos communautés étudiante ou diplômée.

Entreprise en vedette : Independence Robotics

Independence Robotics est une jeune entreprise de recherche et développement de robots d’assistance abordables pouvant conférer une plus grande autonomie aux personnes à mobilité réduite. Elle s’est donné pour objectif de produire un bras robotisé peu coûteux qui permettrait d’aider les gens à réaliser davantage de tâches courantes par eux-mêmes. L’entreprise s’appuie sur une approche centrée sur la communauté utilisatrice et travaille donc directement avec des personnes à mobilité réduite, des ergothérapeutes et des aidantes et aidants pour répondre à de véritables besoins. L’équipe cherche à comprendre les obstacles qui freinent l’accès aux technologies d’assistance, comme le coût, les difficultés liées à la réglementation et la facilité d’utilisation, dans le but de parfaire le produit en vue de son utilisation pratique. Elle collabore avec un bassin d’utilisatrices et utilisateurs ainsi qu’avec les milieux clinique et de la recherche pour confirmer le fonctionnement de sa technologie et l’intégrer aux cadres d’assistance actuels. L’invention (en attente de brevet) mise sur l’accessibilité, la convivialité et l’abordabilité pour améliorer la qualité de vie.

Que souhaitez-vous accomplir grâce à ce projet?

Nous aspirons à transformer la vie des personnes à mobilité réduite par des moyens technologiques. L’incapacité à saisir des objets de façon autonome nuit énormément à la santé mentale de notre clientèle et grève encore plus les ressources déjà limitées dans le

milieu de la santé. Le bras mobile robotisé peut être contrôlé à l’aide d’une application Web avec flux en direct, ce qui permet aux utilisatrices et utilisateurs de diriger l’appareil relativement facilement, par eux-mêmes et en toute confiance. Ces gens retrouvent donc leur autonomie parce que le bras leur donne la capacité d’effectuer leurs tâches du quotidien sans devoir constamment demander de l’aide. En allégeant ainsi le fardeau des aidantes et aidants, le bras permet d’optimiser la répartition des ressources en soins de santé suivant un modèle plus viable. Des appareils similaires existent sur le marché, mais ils sont coûteux. Comme nous développons le produit dans le but de le vendre nous-mêmes à moindre coût, il sera plus accessible pour la communauté utilisatrice.

Notre visée ne se limite pas à l’autonomie physique. En sensibilisant la population à l’importance d’une conception accessible et inclusive, nous contribuons à changer les mentalités sociales à l’égard des handicaps et des problèmes de mobilité. Nous pensons que la liberté et l’autonomie ne devraient pas être des privilèges, mais des droits. Une plus grande autonomie améliore le bien-être psychologique, donne de l’assurance et encourage la participation sociale. Lorsqu’ils sont plus autonomes, les gens sont plus portés à s’impliquer dans leur communauté et à poursuivre leurs objectifs personnels et professionnels.

Quel conseil donneriez-vous aux gens qui songent à fonder leur propre entreprise?

Lucy : Lancez-vous. Je leur conseillerais de transformer ce « un jour » en « jour un ». Depuis que j’étudie l’Université d’Ottawa, j’ai appris notamment que ça ne sert à rien d’attendre le « bon moment ». Le plus productif est de foncer et d’entamer les démarches. Même si vous avez l’impression de ne pas être parfaitement prête ou prêt, le simple fait de vous rendre à la ligne de départ sera déjà valorisant. Toutes sortes de ressources, à l’Université comme dans la région, sont mises à la disposition des gens courageux qui veulent se lancer en affaires. Mais elles ne vous trouveront pas par magie. Prenez les choses en main et renseignez-vous. L’échec est une étape inévitable, qui nous fait grandir ou encore changer de cap. S’en inquiéter ou en avoir peur ne fera que vous paralyser. Si votre projet d’entrepreneuriat vous passionne, même si ce n’est encore qu’une idée, posez-le sur papier et notez les étapes à franchir pour le concrétiser. C’est peut-être tout ce qu’il vous faut pour démarrer.

Laila : Je conseille à quiconque veut se lancer en affaires, surtout aux gens encore aux études, de ne pas se laisser envahir par le doute. Si une chose vous paraît hors de votre portée, ne vous dites pas qu’elle est impossible : répétez-vous au contraire que vous êtes

capable de l’accomplir. Je sais qu’on le répète beaucoup, mais la confiance en soi, c’est la clé pour faire bouger les choses. Pour ma part, tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, je l’ai fait sans avoir au départ toutes les compétences nécessaires. J’ai appris au fur et à mesure, cherché du mentorat et demandé de l’aide au besoin. Si vous avez l’impression qu’il vous manque des connaissances, des compétences ou des aptitudes, sachez que vous n’avez pas les mains liées : c’est juste une occasion d’apprendre. Chaque difficulté représente une chance d’apprendre quelque chose, d’ajouter une corde à votre arc. Le mentorat et les échanges avec d’autres sont aussi cruciaux quand on commence. Mes premières discussions ont joué un rôle déterminant pour m’orienter dans mon parcours. Ne sous-estimez pas l’importance de demander conseil aux autres et d’apprendre de leur expérience. C’est un bon moyen de commencer et de rester sur la bonne voie.