Rappel historique : Inauguration du Programme d’études autochtones à l’Université d’Ottawa

Par Sam Yee

Assistante de recherche, Institut de recherche et d'études autochtones

Institut de recherche et d’études autochtones
Plan large de l'extérieur du Pavillon William Commanda, bâtiment qui abrite l'Institut de recherche et d'études autochtones
L'Institut de recherche et d'études autochtones
Cet article contient un texte original d'avril 2004 écrit par le Dr Georges Sioui, à l'époque coordonnateur du programme d'études autochtones à l'Université d'Ottawa. Dr Sioui est actuellement professeur émérite à l'Institut de recherche et d'études autochtones. Le texte est modifié pour plus de clarté.

Une cérémonie spéciale dans l’histoire de l’Université d’Ottawa a eu lieu mardi passé, 15 avril [2004]. Le lieu fut la Loge anishnaabé du Sage William Commanda, dans la communauté algonquine de Kitigan Zibi (près de Maniwaki). L’événement fut l’inauguration du Programme d’études autochtones récemment mis en place à l’Université d’Ottawa.

En tout, trente personnes se sont réunies dans la Loge du chef spirituel algonquin, dont la communauté célébra les 90 ans en novembre dernier. Plusieurs des personnes présentes ont œuvré à l’élaboration du nouveau programme, travail qui s’échelonna sur plus de dix ans. Une cérémonie traditionnelle du Cercle de la Parole eut lieu sous la conduite du Sage Commanda. Durant cette cérémonie, les participants, tenant l’une après l’autre une plume d’aigle, racontèrent l’histoire de « comment chaque parent de cet enfant prépara sa naissance (tel que la métaphore existe maintenant » et parlèrent « du soin spécial qu’il doit à présent recevoir afin de devenir l’être fort et heureux qu’on a rêvé qu’il devienne. »

La communauté algonquine et autochtone exprima sa joie de se voir honorée de la présence de deux doyens des Facultés impliquées dans la conceptualisation et l’élaboration du Programme, c’est-à-dire, madame Caroline Andrew, doyenne de la Faculté des Sciences sociales et monsieur Tibor Egervari, doyen de la Faculté des Arts. Vu ce respect et cet appui manifestes de la part de l’Université, les Anciens et Anciennes et différents autres invités exprimèrent leur ferme sentiment d’espoir pour l’avenir du Programme d’études autochtones qui, on le pense, aidera à construire dont ont besoin les Canadiens, aussi bien autochtones que non-autochtones, afin de tendre vers toujours plus de qualité et d’harmonie dans leurs rapports. Monsieur Gilbert Whiteduck, président du Conseil autochtone de l’Université, qui a participé à cet effort dès le début,  exprima, lui aussi, sa profonde satisfaction de cet accomplissement et fit réfléchir l’assistance sur la grande tâche maintenant nous qu’est celle de développer le genre d’institution apte à générer le système d’éducation dont ont besoin les Autochtones, c’est-à-dire un système qui puisse atteindre tourtes leurs communautés, qui soient respectueux de leurs cultures et qui soit basé sur leur philosophie propre.

La cérémonie fut suivie d’un véritable banquet des Amérindiens du nord : une délicieuse cipâte (de l’algonquien « chibai »), d’orignal et d’autres succulentes viandes du pays, des banniques indiennes encore chaudes, de savoureuses fèves au lard servie avec le traditionnel sirop d’érable, produit dans le territoire de Kitigan Zibi et enfin, toutes sortes de pâtisseries excellentes et toute une gamme de breuvages chauds ou froids sans alcool. Et pour comble, Kidji Manito (Créateur) avait donné à tous ses enfants une merveilleuse journée de printemps ensoleillée.

Affirmation autochtone

Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre. Nous reconnaissons le lien sacré de longue date l’unissant à ce territoire, qui demeure non cédé. 

Nous rendons également hommage à toutes les personnes autochtones qui habitent Ottawa, qu’elles soient de la région ou d’ailleurs au Canada. 

Nous reconnaissons les gardiennes et gardiens des savoirs traditionnels de tous âges. Nous honorons aussi leurs dirigeantes et dirigeants d’hier, d’aujourd’hui et de demain, au courage indéniable. 

À propos de l’affirmation autochtone.