C’est ce qui a incité Meredith Rocchi, professeure agrégée au Département de communication, à cofonder l’Institut de recherche en littératie des données.
La professeure Rocchi est arrivée à l’Université d’Ottawa en 2020 pour y enseigner les méthodes quantitatives et participer à la mise à jour des programmes. Peu après, elle et son collègue en psychologie Simon Beaudry (aujourd’hui doyen de la recherche et de la création à l’Université du Québec en Outaouais) ont remarqué une tendance troublante : malgré les cours de méthodes quantitatives, les compétences importantes faisaient défaut aux étudiantes et étudiants. Le duo a réalisé que le problème touchait toutes les disciplines et s’observait au-delà de l’université – il avait des conséquences dans le monde réel. Sans outils pour interpréter les données, la relève était mal préparée au marché du travail et à la vie après les études. Quand on ne maîtrise pas les données, on risque de prendre de mauvaises décisions qui se répercutent sur la santé publique, la société et même la démocratie.
Meredith Rocchi a vu dans cette lacune une possibilité. Lorsque le Cabinet du vice-recteur à la recherche et à l’innovation a lancé un appel de propositions d’instituts en 2022, elle et Simon Beaudry, ainsi que leur collègue Christopher Gravel à la Faculté de médecine, ont présenté leur projet d’Institut de recherche en littératie des données. Et ce projet a été retenu.
La mission de l’Institut s’est rapidement élargie : en plus d’actualiser les cours sur les méthodes, il s’agissait d’aider la population étudiante, la communauté de recherche et le public à prendre des décisions à la lumière des données.
Aujourd’hui, l’Institut œuvre sur plusieurs fronts. La professeure Rocchi et son équipe élaborent des programmes à jour qui font une large place à la littératie des données et à la pensée critique. Elles étudient aussi la diffusion des données dans les médias, pour s’assurer que les journalistes et le public savent bien interpréter les chiffres. Ces deux volets ont été financés par une subvention Savoir du CRSH et une subvention de développement Savoir du CRSH, respectivement.
Les activités de l’Institut ont déjà des retombées importantes. Meredith Rocchi travaille avec des partenaires de divers domaines (droit, médecine, santé publique, etc.) pour offrir de la formation en littératie des données, aider les chercheuses et chercheurs à mieux communiquer leurs résultats, et établir des pratiques exemplaires de représentation des données. Ces compétences étant de plus en plus prisées, l’Institut de recherche en littératie des données est bien placé pour jouer un rôle de premier plan en vue de transformer notre compréhension et notre utilisation des données ainsi que nos méthodes d’enseignement, et ce, dans toutes les sphères de la société.