Une production entièrement féminine de la pièce «The Wolves» prend l’affiche à l’Université d’Ottawa

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Un groupe de huit joueuses de soccer en uniformes assortis se tient sur un terrain vert, posant de manière synchronisée avec une joueuse au centre portant un maillot rose contrastant.
Le club de théâtre de l’Université d’Ottawa en répétition pour la pièce « The Wolves ».
Le club de théâtre de l’Université d’Ottawa rassemble des étudiantes de divers horizons pour proposer une expérience théâtrale remarquable.

Cette année, le club offre une production captivante de la pièce The Wolves, de Sarah DeLappe, finaliste du prix Pulitzer et élément phare du théâtre contemporain. La distribution est constituée d’étudiantes passionnées, qui évoluent sous la direction de Mary Ellis, metteuse en scène, actrice et formatrice primée.

À une époque où les voix des jeunes femmes résonnent de plus en plus fort partout à travers le monde, la pièce The Wolves arrive à point nommé. Le public n’a d’autre choix que de se laisser aspirer dans ce monde – un monde chaotique, drôle, déchirant et rempli d’espoir – où combats personnels et enjeux sociétaux d’envergure s’entrechoquent sous l’éclairage fluorescent d’un terrain de soccer intérieur.

Jouer les unes pour les autres et pas pour le score

L’histoire commence au moment où l’équipe de soccer se rassemble, comme chaque semaine, pour s’échauffer et s’étirer sous la direction de la capitaine (no 25). Or le soccer n’est jamais que du soccer : derrière les exercices et les échauffements se cachent les inquiétudes qui accompagnent le passage à l’âge adulte – les interrogations sur sa propre valeur, le statut social et les inconnues de l’avenir. 

Les mots des jeunes femmes déboulent et fusent, empreints de l’arrogance de l’adolescence et de la douceur de la vulnérabilité. Sautant du coq à l’âne, elles discutent d’un procès pour génocide au Cambodge pour ensuite débattre du bienfondé de manger des tranches d’orange à la mi-temps. 

Au milieu des amitiés et des rivalités débarque une nouvelle joueuse, celle qui porte le no 46. Éduquée à domicile, elle est étrangère à leur monde. À mesure que les semaines passent, l’équipe se transforme autour d’elle, les dynamiques se modifiant subtilement. 

La beauté de The Wolves réside dans son équilibre : l’humour de la vie quotidienne d’adolescentes fait contrepoids à ses chagrins inévitables. Quand elles vivent leur moment le plus sombre, les joueuses trouvent la force de jouer un dernier match en équipe, pas pour le score, mais les unes pour les autres.

Dans la salle de répétition de Mary Ellis : chorégraphier des liens

Mary Ellis s’est donnée corps et âme pour mettre en scène la pièce et la faire profiter de ses dizaines d’années d’expérience. 

« The Wolves parle de qui nous sommes, de notre façon de tisser des liens et des moyens que nous prenons pour surmonter les défis mondiaux », explique-t-elle. Au centre de sa vision : la nature cohésive de la distribution, dans laquelle chaque rôle est égal et chaque voix contribue à l’histoire collective – comme sur le terrain.

Plus de 40 personnes ont passé l’audition en vue de décrocher l’un des dix rôles. Mary Ellis a jeté son dévolu sur des étudiantes talentueuses qui avaient également un sens aigu du travail d’équipe pour s’assurer que l’harmonie de l’ensemble soit au cœur de l’expression collective de la pièce.

Pour la metteuse en scène, les répétitions ont été à la fois un défi et une source de plaisir. « Je ne connaissais absolument rien au soccer, alors j’ai fait des recherches et me suis mise à regarder des matchs. Ma fille, qui a joué au basketball de compétition pendant de nombreuses années, m’a donné une idée de la culture dans le sport compétitif féminin », confie-t-elle.

« C’est comme une chorégraphie de danse, plaisante-t-elle. Chaque moment est important, chaque interaction a son rythme. » Et sa distribution a répondu à l’appel.

Pour Mary Ellis, travailler avec ces dix jeunes femmes a été profondément gratifiant. Elle a souvent été émue et ravie de voir les façons surprenantes dont elles ont interprété l’histoire.

Portrait de Mary Ellis, une femme aux cheveux courts et argentés, à l'expression chaleureuse, vêtue d'un haut noir sur fond neutre.

« The Wolves parle de qui nous sommes, de notre façon de tisser des liens et des moyens que nous prenons pour surmonter les défis mondiaux. »

Mary Ellis

— Metteuse en scène

Une histoire sur la résilience et le pouvoir de la communauté à l’état brut, à laquelle on s’identifie

Plus qu’une simple histoire au sujet d’adolescentes, The Wolves parle de chacun et chacune d’entre nous : de la façon dont nous luttons, dont nous aimons, dont nous continuons d’exister.

Drôle, crue et profondément humaine, la production du club de théâtre de l’Université d’Ottawa témoigne du pouvoir de la narration. Sous la direction de Mary Ellis, ce groupe de jeunes femmes a créé quelque chose d’extraordinaire, qui rappelle la force de la communauté et la beauté de la résilience.