À propos de l'artiste
Description de votre processus créatif
Ce diptyque s’inspire des caractéristiques oniriques et psychiques du mouvement surréaliste au 20e siècle. J’ai d’abord appliqué des couches blanches de gesso sur un panneau de bois. J’ai ajouté des couches de peinture diluée dans l’eau en transparence pour créer le fond et esquisser les visages. La difficulté était d’ajouter des couleurs aux nuances de gris, mais pas trop, pour ne pas éclipser les expressions faciales et les membres déformés. J’ai donc choisi essentiellement des tons froids, à part quelques touches de jaune sur la peau et le bloc orange qui crée un effet de contraste avec le bleu sarcelle.
Quelques mots sur vous
J’en suis à ma troisième année au baccalauréat en arts visuels. Je travaille essentiellement la peinture acrylique, mais je pratique également d’autres disciplines artistiques comme la photographie et le graphisme. Je suis originaire de Sudbury, en Ontario, et je vis à Ottawa depuis plus d’un an. J’ai atterri dans cette ville en suivant la direction que ma vie personnelle et ma vie artistique prenaient toutes les deux, car les nouveaux environnements me donnent l’espace nécessaire pour explorer et m’apportent de nouvelles occasions et inspirations. En plus des arts visuels, j’adore la musique, et je compte suivre une formation en tatouage après mes études.
Si vous pouviez rencontrer l’artiste de votre choix, en vie ou non, de qui s’agirait-il?
J’aimerais rencontrer Jean-Paul Riopelle, plus précisément vers la fin de sa carrière. Comme je m’intéresse à l’abstrait, son style m’impressionne, car il est géométrique tout en restant fluide. J’ai vu une exposition rétrospective de son œuvre. Donc, si je le rencontrais à la fin de sa carrière, je lui demanderais comment le changement de support et de technique a modifié sa propre vision de ses œuvres et celle du public, car c’est une de mes craintes à propos de mon art. Riopelle réussit par ailleurs à utiliser l’abstraction totale ou partielle pour aborder des questions de la vie réelle.
Comment le Département d’arts visuels a-t-il contribué à votre formation artistique?
La chose la plus importante que j’ai apprise, c’est qu’il est normal et même souhaitable de changer différentes choses en cours de création. Avant, j’étais convaincue que, pour avoir une plateforme bien établie, je devais maintenir une cohérence (dans mon utilisation des techniques, mes messages, ma palette, etc.), et qu’un changement viendrait ruiner mon « style personnel », qui me distingue des autres. On m’a encouragée à changer de style et à expérimenter. Je suis passée de la nature morte à l’abstrait, où je me sens libre de créer ce que je veux, et je suis capable de m’adapter à de nouveaux changements en fonction de la demande et des possibilités d’exposition.