Le Centre de droit public de l’Université d’Ottawa, le Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne, l’Institut canadien d’administration de la justice et la Société des plaideurs ont tenu en mai une conférence de deux jours pour souligner le départ à la retraite de l’honorable Rosalie Silberman Abella, juge à la Cour suprême du Canada.
Intitulé Une vie d’avant-garde, mais surnommé Abellafest 2022, l’événement en personne et en ligne mettait en vedette plus de 60 conférencières et conférenciers de la Cour suprême, du milieu universitaire et de la société civile et portait sur la vie et la carrière de Rosalie Silberman Abella avant et après son arrivée au plus haut tribunal du pays. Il s’est terminé par une causerie entre la juge et Paul Wells, journaliste et auteur.
La juge Abella a été nommée à la Cour suprême du Canada en 2004; elle était la première femme juive à y accéder. Sa vie a été une remarquable série de premières. Née dans un camp pour personnes déplacées à Stuttgart, en Allemagne, Rosalie Silberman Abella a mené une carrière bien remplie avant d’intégrer la Cour suprême. En effet, elle a été avocate en exercice, juge de tribunal de la famille (la première personne enceinte et réfugiée nommée à la magistrature canadienne), réformatrice du droit (présidente de la Commission de réforme du droit de l’Ontario), arbitre en ressources humaines (présidente de la Commission des relations de travail de l’Ontario), professeure de droit (Faculté de droit de l’Université McGill), juge de cour d’appel et chef de commission d’enquête (sa commission royale fédérale de 1984 sur l’égalité en matière d’emploi a mené à la création du terme et concept d’« équité en matière d’emploi »).
Elle a été élue à la Société royale du Canada en 1997, à l’Académie américaine des arts et des sciences en 2007 et à la Société américaine de philosophie en 2018, en plus d’avoir été décorée de la Croix de grand officier de l’Ordre du mérite décernée par le président de l’Allemagne en 2020. Cette diplômée du Conservatoire royal de musique a fait partie du jury du prix littéraire Giller, a animé un débat des chefs aux élections fédérales et a envoûté des auditoires aux quatre coins du monde par ses talents d’oratrice. Elle a laissé sa marque sur la Cour suprême du Canada et sur le droit au pays et ailleurs dans le monde.
Vanessa MacDonnell, codirectrice du Centre de droit public, Stephen Bindman, chercheur invité, et Gerald Chan, de Stockwoods LLP, ont présidé la conférence.
Lors de la réception d’ouverture au Musée des beaux-arts du Canada, les invitées et invités ont été dirigés vers neuf œuvres d’art de la collection qui illustraient de différentes manières la vie de Rosalie Silberman Abella.
Un banquet réunissant plus de 200 proches, admiratrices et admirateurs s’est conclu par la prestation d’un jeune violoniste du Conservatoire royal de musique, accompagné au piano par sa mère, qui a joué pour la juge Abella des morceaux choisis de Porgy and Bess, de Gershwin.
Un livre composé des articles présentés à la conférence sera publié l’an prochain.