Natasha Bakht
Rosemary Cairns Way
Professor Martha Jackman
« C’est un grand honneur pour moi d’avoir été titulaire de la chaire Shirley-Greenberg de 2014 à 2020. J’ai suivi l’exemple marquant de Shirley, mais aussi des féministes inspirantes, dévouées et extraordinaires qui m’ont précédée, et qui ont bâti et entretenu la relation de la Faculté avec Shirley.
Je me sens chanceuse d’avoir bénéficié des nombreux débouchés que m’a offerts la chaire et, peut-être plus encore, d’avoir fait partie de la communauté qui en est née. La généreuse contribution de Shirley s’est traduite par un espace physique, intellectuel et virtuel où la population étudiante, le personnel, le corps professoral, les juristes de la région et le reste de la communauté peuvent se rassembler, échanger et s’entraider. Il arrivait souvent que Shirley elle-même assiste elle-même aux événements, ou qu’elle nous écrive pour commenter ce qui se passait à la Faculté – ou simplement pour raconter des blagues et diffuser des nouvelles.
Durant la pandémie, j’avais hâte aux activités virtuelles organisées par celle qui dirige actuellement la chaire, la formidable Natasha Bakht, tant pour leur excellent contenu féministe que pour l’esprit de communauté et l’ambiance chaleureuse qu’on y trouvait toujours. Il me tarde d’assister à notre premier événement en personne, dès que nous pourrons plus facilement nous réunir, même si l’énergie, l’enthousiasme, la vivacité d’esprit et l’humour de Shirley nous manqueront. Je me réjouis à la perspective d’y voir bon nombre d’entre vous. »
Angela Cameron
Professeure agrégée et titulaire de la Chaire Shirley-Greenberg sur les femmes et la profession juridique, 2014-2020
« Je suis très triste que Shirley soit décédée; elle avait 90 ans, mais ne les faisait pas du tout. Elle avait le don de profiter pleinement de la vie. J’adorais les fêtes où nous portions tous et toutes des chapeaux – Shirley aimait beaucoup se mettre sur son trente-et-un à l’occasion de thés d’honneur. Son chapeau était, évidemment, toujours ravissant. Une fois, j’ai eu la chance d’être invitée, telle une intruse, à une grande fête qu’elle tenait pour ses amies et amis de longue date. Il y a quelques années seulement, elle est aussi venue à la célébration de mon départ à la retraite; après les discours, elle a dansé toute la soirée. Quelques mois avant son décès, elle se demandait encore comment donner un élan au mouvement féministe dans le milieu juridique au Canada. J’ai du mal à croire qu’elle n’est pas en Floride, ou dans une autre de ses destinations soleil, en bonne compagnie.
Je sais que Shirley, toujours modeste, ne voulait pas que son nom soit associé à son don pour la Chaire Shirley-Greenberg sur les femmes et la profession juridique, que j’ai eu la chance d’occuper de 2002 à2005, puis de 2013 à 2016. Heureusement, elle a cédé, car son nom attirait une foule de gens (son cercle amical, des juristes et d’autres femmes accomplies) aux événements « Greenberg » organisés par la Faculté de droit, au bénéfice de notre communauté universitaire. Son don m’a permis de créer des cours sur les femmes et la profession juridiques et sur la défense des femmes battues traduites en justice, de tenir plusieurs grandes conférences qui ont donné lieu à des livres sur les rôles des femmes en tant qu’avocates, juges, plaignantes et accusées (Adding Feminism to Law: The Contributions of Justice Claire L’Heureux-Dubé; Calling for Change: Women, Law and the Legal Profession [avec Sheila McIntyre]); Sexual Assault in Canada: Law, Legal Practice and Women’s Activism; et Defending Battered Women on Trial: Lessons from the Transcripts), et d’aider de jeunes étudiantes féministes à trouver leur voie dans la profession et à entrer en contact avec des avocates chevronnées.
Je dois tout cela au don de Shirley, mais aussi à sa présence à la Faculté : elle tenait à ce qu’on porte davantage attention aux femmes dans la profession, et nous racontait avec franchise et humour son combat contre le patriarcat. Je n’oublierai jamais la réaction de mes étudiantes et étudiants à son anecdote sur un avocat qu’elle avait réprimandé pour avoir qualifié une femme de « fille » au sein de son cabinet. Ha! Shirley, ton étoile brillera toujours. »
Elizabeth Sheehy
Professeure émérite et titulaire de la Chaire Shirley-Greenberg sur les femmes et la profession juridique, 2002-2005 et 2013-2016
Bruce Feldthusen
Adam Dodek
Constance Backhouse
« Dans sa vie personnelle comme au travail, Shirley Greenberg insistait pour que l’on traite de manière distincte les questions juridiques et les enjeux de santé touchant les femmes.
Les femmes sont souvent les gardiennes de cérémonie silencieuses dans les rituels, les domiciles, les écoles, les communautés, les bureaux et les institutions. Les femmes portent la moitié du ciel et la moitié de la Terre, si ce n’est plus. Elles donnent la vie, communiant avec la force de l’univers qui contrôle les marées, se plaît à faire tourner la Terre et illumine le ciel nocturne. Les femmes se battent pour tenir le coup chaque jour et défendre leurs enfants de toutes les manières possibles.
Shirley Greenberg était prodigieuse; elle m’a appris que la santé des nations dépend de celle des femmes. Elle m’a appris qu’aborder la santé des femmes aura des répercussions majeures à tous les niveaux dans notre monde, et que s’occuper des femmes, à l’échelle cellulaire, c’est s’occuper de nos communautés, de notre pays à l’échelle nationale et internationale. »
Marilyn Poitras
Ancienne commissaire de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées
« Shirley Greenberg était une avocate et diplômée féministe extraordinaire, généreuse et pleine d’imagination. Travailler avec elle pour mettre sur pied un projet créatif, engagé et transformateur à la Faculté de droit, c’était un véritable plaisir. Ensemble, nous avons envisagé divers projets (santé des femmes, femmes et droit). Shirley a opté pour un thème englobant : les femmes et la profession juridique. Par ailleurs, les dîners-conférences Greenberg ont été les premiers du genre à avoir lieu régulièrement à la Faculté. Elle était consciente du pouvoir qu’a la communauté juridique féministe lorsqu’on lui donne l’occasion de créer, de remettre en question l’ordre établi et de favoriser des interactions créatives et substantielles entre le droit et les femmes et filles qu’il doit servir. La chaire professorale rotative Greenberg l’illustre bien! »
Sanda Rodgers
Professeure émérite et titulaire de la Chaire Shirley-Greenberg sur les femmes et la profession juridique, 2005-2007
« Il y a plus de vingt ans, pendant ma première année de professorat à la Faculté de droit, on m’a invitée à un souper intime bien particulier avec Shirley chez le doyen de l’époque. Nous étions un groupe de féministes qui enseignaient le droit, et je me suis retrouvée entourée de femmes bien plus réputées que moi – les professeures Backhouse, Cairns Way et Rodgers. Même à ce stade précoce de ma carrière, ces femmes extraordinaires m’avaient prise sous leur aile et étaient pour moi d’importantes mentores. Ce souper et cette rencontre avec Shirley demeurent un moment marquant de mon passage à l’Université d’Ottawa. En cette soirée pluvieuse, nous avons jeté les bases d’un partenariat avec Shirley qui a profité de manière incommensurable à notre faculté de droit. Nous avons parlé de rêves, de projets – et nous avons ri de bon cœur. J’étais alors enceinte de mon premier fils, et je me rappelle avoir été très touchée par les histoires qui illustraient la générosité de Shirley en matière de santé reproductive et de droits des femmes en la matière. Grâce à la chaire dotée qui résulte en grande partie de ce souper, le féminisme a pris beaucoup de place à la Section de common law. Il s’agit là d’un héritage concret laissé par Shirley à la profession juridique. »
Daphne Gilbert
Professeure, Faculté de droit, Section de common law