Natasha Bakht est professeure titulaire en droit à l’Université d’Ottawa. Elle a occupé la Chaire Shirley-Greenberg sur les femmes et la profession juridique de 2020 à 2024. Diplômée du programme de common law en anglais de l’Université d’Ottawa, elle a été auxiliaire juridique auprès de la juge Louise Arbour à la Cour suprême du Canada. Elle a été admise au Barreau de l’Ontario en 2003 et a effectué sa maîtrise en droit à l’Université de New York à titre de boursière Global Hauser.
La professeure Bakht s’est jointe à la Faculté de droit en 2005. Au fil des ans, elle y a enseigné le droit pénal et la procédure ainsi que le droit de la famille (introduction et cours avancé); elle a aussi donné les cours « Multicultural Rights in Liberal Democracies », « Children and the Law » et « Women, Religion and Law », en plus d’encadrer la participation au concours Walsh de négociation en droit de la famille.
Dans ses travaux, Natasha Bakht s’intéresse surtout au droit, à la culture et aux droits des minorités, tout particulièrement à l’intersection de la liberté de religion et de l’égalité des femmes. Elle a signé de nombreuses publications touchant à l’arbitration religieuse. Dans ses recherches sur le niqab, elle a analysé la panique populaire injustifiée concernant les musulmanes au visage couvert, en plus d’explorer les obstacles systémiques à l’inclusion que perpétuent les systèmes juridiques et politiques canadiens. Son ouvrage In Your Face: Law Justice and Niqab-Wearing Women in Canada s’est classé au palmarès des 100 meilleurs livres du Hill Times en 2020 et lui a valu le Huguenot Society of Canada Award 2020-2021. Ses travaux ont été cités dans la décision de la Cour suprême du Canada sur l’affaire R. c. N.S., 2012 SCC 72, qui mettait en cause une femme en niqab ayant porté plainte pour agression sexuelle.
Dans la sphère du droit de la famille, elle a cosigné le manuel Families and the Law, 4 ed. (Concord : Captus Press Inc., 2024). La Cour suprême du Canada l’a citée dans l’affaire Michel c. Graydon, 2020 SCC 24 et l’affaire Colucci c. Colucci, 2021 SCC 24, qui concernaient tous deux des réclamations de pension alimentaire. Sa collègue et amie Lynda Collins et elle ont redélimité la notion juridique de la famille en devenant toutes deux légalement co-mères d’Elaan, leur fils, bien qu’elles ne sont pas conjointes.
La professeure Bakht a été rédactrice en chef du volet anglophone de la Revue Femmes et Droit de 2014 à 2020. Elle a contribué à l’éducation judiciaire sur les questions de la religion, du genre, de la culture, de l’égalité et de la diversité au Canada. Ses activités militantes l’amènent notamment à travailler auprès de l’Association nationale Femmes et Droit et du Fonds d’action et d’éducation juridique pour les femmes (FAEJ). Nommée l’une des 50 personnalités locales par l’Ottawa Life Magazine en 2009, elle a reçu un prix Femmy lors de la Journée internationale de la femme à Ottawa pour son leadership d’opinion dans la région de la capitale nationale (2017), de même que le prix d’excellence juridique de la South Asian Bar Association (2019). Elle a été faite membre de l’Ordre d’Ottawa en 2022.
Natasha Bakht s’est aussi attiré des distinctions en danse et en chorégraphie. Formée au bharata natyam et spécialisée en danse indienne contemporaine, elle porte un regard empreint de curiosité sur l’ordinaire en faisant appel à l’hybridité des mouvements, avide de découvrir la beauté dans des environnements inhabituels tout en explorant les thèmes de la marginalisation et de la résistance. Ses contributions au milieu artistique ne sont pas passées inaperçues : elle a été deux fois en nomination pour le prix Dora de la meilleure chorégraphie (2003 et 2010), lauréate du K.M. Hunter Artist Award (2008), finaliste au Prix pour les artistes à mi-carrière du Conseil des arts d’Ottawa (2018) et finaliste pour le Prix Johanna-Metcalf des Arts de la scène (2021). Ses chorégraphies ont fait l’objet de deux courts métrages de Mouvement Perpétuel (mouvementperpetuel.net). Elle est actuellement artiste en résidence au Centre de danse contemporaine d’Ottawa.