Si la migration est associée à d’innombrables possibilités favorables, elle peut aussi entraîner d’importantes difficultés en l’absence d’une règlementation adéquate. Et la réalisation de progrès en ce sens dépend entièrement d’une collaboration internationale.
La professeure Delphine Nakache se joint au professeur Thibaut Fleury Graff de l’Université Paris-Panthéon Assas, en France, afin de comparer les données de recherches menées au Canada et en France. Leur objectif est, plus précisément, d’améliorer la prise de décisions politiques et diplomatiques au sujet des voies migratoires légales. Les deux pays ont signé les pactes sur les migrations et les réfugiés, préparés récemment sous l’égide des Nations Unies. Mais, malgré certains exemples inspirants de leur leadership sur la scène mondiale, il leur reste encore beaucoup à faire.
Le Canada a vu ses politiques de réinstallation des personnes réfugiées saluées mondialement. Toutefois, au pays, on a remis en question la véritable volonté de l’État d’accueillir les personnes réfugiées ainsi que les demandeuses et demandeurs d’asile en raison des défis que pose la mise en œuvre desdites politiques. La France, quant à elle, a approuvé le Pacte mondial sur les migrations et le nouveau Pacte sur la migration et l’asile de l’Union européenne, mais le statut juridique des personnes qui y sont réinstallées demeure incertain. Ainsi, les deux pays doivent mieux encadrer juridiquement leur prise en charge des populations migrantes, particulièrement celle des personnes réfugiées.
Spécialistes du droit des réfugiés dans leurs pays respectifs, la professeure Nakache et le professeur Fleury Graff ont récemment consacré une bonne partie de leurs efforts de recherche à l’étude du Pacte mondial sur les migrations. L’objectif de leur collaboration est de produire et d’enrichir le savoir nécessaire à l’orientation des discussions sur les politiques, à l’établissement de procédures et cadres juridiques nationaux et internationaux, et à l’amélioration des processus décisionnels internes se rapportant aux pactes mondiaux. Les deux chercheurs cherchent à entendre les voix de toutes les parties concernées, c’est-à-dire des décisionnaires politiques et spécialistes du milieu universitaire ainsi que des personnes migrantes et réfugiées.
Cette initiative est financée par le Programme pour chercheuses et chercheurs invités de l’Université d’Ottawa dans le cadre de l’appel thématique de projets en phase avec la diplomatie scientifique. Précisons que ce programme repose sur un partenariat entre l’Université d’Ottawa et l’Ambassade de France au Canada visant à favoriser la collaboration entre les chercheuses et chercheurs d’ici et de la France en vue de faire progresser les projets qui dépendent de la relation diplomatique entre les deux pays. La professeure Nakache effectuera un séjour au sein de l’établissement du professeur Fleury Graff dans le but d’élargir leurs réseaux respectifs, d’examiner les pratiques exemplaires des deux territoires et, surtout, d’analyser les moyens à prendre pour favoriser le type de coopération internationale à développer pour gérer efficacement la crise mondiale des personnes réfugiées.
Toutes nos félicitations à la professeure Nakache et au professeur Fleury Graff pour la mise en branle de cet important projet!