La professeure Jennifer Chandler coordonne un consortium international sur les neuroprothèses intelligentes

Faculté de droit – Section de common law
Professeures ou professeurs
Intelligence artificielle
Projets de recherche

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Professor Jennifer Chandler coordinates international consortium investigating AI-based neuroprostheses
L’évolution rapide des technologies d’intelligence artificielle a eu un impact considérable sur le monde de la médecine, menant à des progrès importants sur la façon dont la technologie s’interface avec le système nerveux. Cependant, le recours aux neuroprothèses intelligentes en tant que dispositifs médicaux soulève un certain nombre de questions : quels éléments d’intelligence artificielle devrait-on exclure ou intégrer dans les futures neuroprothèses ? Quels sont les choix de conception technique et de design ou les dispositions réglementaires nécessaires pour procéder en toute sécurité? Comment peut-on aider les patients à prendre des décisions cliniques afin de prévenir des espoirs démesurés et de connaître—pour paraphraser la célèbre phrase de Thomas Nagel—« quel effet cela fait-il d’avoir un esprit hybride » ?

Une équipe de recherche internationale (canadienne, allemande et suisse) coordonnée par la professeure Jennifer Chandler s’est vue attribuer une importante subvention de recherche de trois ans dans le cadre du programme ERA-NET (European Research Area Networks), d’une valeur de 1,26 M$ (815 000 euros) octroyés par des organismes subventionnaires nationaux du Canada, de l’Allemagne et de la Suisse. Le projet est intitulé « Hybrid Minds: Experiential, ethical and legal investigation of intelligent neuroprostheses » et porte sur les neuroprothèses intelligentes, qui représentent la prochaine phase de l’évolution des dispositifs intégrés au système nerveux pour aider, remplacer ou altérer les fonctions sensorielles, motrices, cognitives et affectives. Ces dispositifs comportent des systèmes qui « lisent » l’activité nerveuse et qui détectent, interprètent et traduisent les signaux nerveux pour diverses applications telles que faire bouger un bras robotisé ou un curseur. Ils incluent aussi des systèmes qui « écrivent », transmettant des signaux au cerveau à travers la stimulation électrique pour altérer la pensée, les émotions, et la capacité à bouger. La technologie intègre de plus en plus l’intelligence artificielle pour créer des dispositifs d’adaptation mutuelle, de sorte que l’usager et l’algorithme d’auto-apprentissage changent au fil du temps pour optimiser le rendement du système. L’intégration de l’intelligence artificielle au cerveau et à l’esprit humains en tant que esprits hybrides constitue une nouvelle direction en matière de complexité, imprévisibilité et impact psychologique. Le projet de recherche suit une approche théorique unifiée dans l’évaluation éthico-normative des neuroprothèses intelligentes, fondée sur les points de vue uniques des usagers, de la communauté de la neuro-ingénierie et d’autres acteurs-clés.

La subvention est octroyée par le ERA-NET, qui rassemble des organismes de financement principalement européens visant à fournir un système pour appuyer la conception et la mise en œuvre d’activités transfrontalières. Plus précisément, le réseau ERA-NET NEURON soutient la recherche fondamentale, clinique et translationnelle dans différents domaines liés aux maladies neurodégénératives, et appuie la recherche de la professeure Chandler, en tant que coordinatrice de l’équipe, et de ses collègues, le professeur et docteur Surjo Soekadar (Charité – University Medicine Berlin, Germany), le docteur Marcello Ienca (ETH Zurich – Department of Health, Sciences and Technology, Switzerland) et le docteur Jan Christoph Bublitz (Faculty of Law, University of Hamburg, Germany). L’équipe bénéficie d’un réseau multidisciplinaire et multinational de collaborateurs et de conseillers représentant la neurochirurgie, la neuro-ingénierie, l’ingénierie de la réadaptation, la phénoménologie, la neuro-éthique, l’éthique appliquée en ingénierie, ainsi que la politique et la défense des patients atteints de troubles neurologiques. Le projet implique aussi d’autres chercheurs de l’Université d’Ottawa qui sont des collaborateurs-clés dans ce projet de recherche : les collègues de l’Institut de recherche sur le cerveau, y compris le docteur Adam Sachs (directeur de la Neuromodulation and Functional Neurosurgery à l’Hôpital d’Ottawa).

Félicitations à la professeure Chandler et à ses collègues ! La Section de common law leur souhaite beaucoup de succès dans le cadre de cette importante recherche.