À l’avant-scène de la pensée juridique féministe : bienvenue à Aishwarya Pagedar, professeure invitée Shirley-Greenberg

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Photo of professor Pagedar inset against a backdrop of library books
La Section de common law est heureuse d’accueillir Aishwarya Pagedar, nouvelle professeure invitée Shirley-Greenberg. Notre communauté universitaire dynamique trouvera en elle une mine de savoir en matière de droit à l’égalité, d’études juridiques féministes et d’études comparatives de la jurisprudence.

Dans ses recherches et sa pratique, la professeure Pagedar s’intéresse aux cadres juridiques qui ont un impact sur la vie des femmes, en particulier à travers le prisme du discours judiciaire. Ses travaux actuels portent un regard critique sur l’emploi de propos sexistes dans les décisions des tribunaux indiens relatives au viol conjugal (2010-2024) et sur l’effet de renforcement qu’ont celles-ci sur les a priori socioculturels concernant le mariage. Cette analyse s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large ayant pour objet l’influence de préjugés sexistes tenaces sur l’exercice du droit, pourtant censé être garant de neutralité.

Ce corpus de travaux livre une vérité essentielle : le langage, en droit, peut faire pencher la balance. Plus que de simples formalités, les décisions judiciaires sont porteuses de récits implicites sur l’identité, le pouvoir et les droits. En disséquant ces récits, la professeure Pagedar remet en question le statu quo et pose les fondements d’un raisonnement juridique plus équitable.

« En tant que professeure invitée à la Faculté de droit, j'espère pouvoir bénéficier de l'expertise riche et multidisciplinaire de la faculté tout en poursuivant mes recherches actuelles sur les droits des femmes et l'analyse du discours judiciaire », explique-t-elle. « Je suis également impatiente de me consacrer entièrement à  la recherche, une opportunité rare pour les universitaires qui enseignent. La Faculté de droit m'a chaleureusement accueillie et j'ai déjà noué d'excellents liens que j'espère pouvoir transformer en collaborations académiques fructueuses pendant mon séjour, et poursuivre sous forme d'amitiés après la fin de ma visite. »

En parallèle de ses travaux universitaires, elle œuvre activement à la défense des droits de la personne dans le monde. Chez Perseus Strategies, un cabinet spécialisé à Washington, D.C., elle a contribué à la rédaction de rapports dénonçant l’emprisonnement pour motifs politiques et les violations des droits de la personne. Elle a également mené des recherches sur l’appropriation des ressources hydriques par le secteur privé, les lois sur la traite de personnes au Myanmar et les droits relatifs à l’eau des Autochtones en Inde – autant de sujets qui mettent en avant l’intersection du genre, des facteurs socioéconomiques et de la justice.

Chercheuse et juriste émérite, la professeure Pagedar est titulaire d’une maîtrise en droit de la Northeastern University School of Law (NUSL), avec spécialisation en droits de la personne et en droit de la santé. Elle est également coordonnatrice du corps enseignant à GirlUp-JGU, un mouvement d’autonomisation des jeunes femmes.

La défense féministe des droits : une mission à poursuivre

La nomination de la professeure Pagedar s’inscrit en droite ligne avec la mission de la Chaire Shirley-E.-Greenberg sur les femmes et la profession juridique : promouvoir les perspectives féministes sur le droit dans l’enseignement, la recherche et les interventions. Créée grâce au généreux soutien de Shirley E. Greenberg (LL.B. 1976), cette chaire a également comme objectif de favoriser les échanges et les relations entre les étudiantes en droit et les femmes œuvrant dans la profession juridique, et de faire progresser la réforme du droit sur des questions ayant une incidence disproportionnée sur les femmes.

La professeure Pagedar contribuera ainsi à l’engagement de la Faculté en faveur de l’équité entre les sexes en remettant en question et en réécrivant les cadres juridiques qui définissent les droits des femmes, de pair avec la population étudiante, le milieu de la recherche et la communauté de pratique.