Comme sa mère travaillait fort afin de subvenir seule aux besoins de sa famille, elle a eu l’aide de ses proches pour élever son fils. Mais ces gens qui l’entouraient lui répétaient que l’idée de faire des études en droit était pour lui un rêve complètement hors de portée.
Malgré tout, Desron a entrepris de leur montrer qu’ils avaient tort et a eu envie de tout faire pour aider, un jour, celles et ceux qui l’avaient élevé.
« Je pense qu’on doit bâtir des communautés si on veut changer la perception que les personnes noires et racisées ont de leurs pairs et de leur potentiel », explique-t-il.
« Et pour que ce changement se concrétise, on doit être présent au sein des groupes racisés. Si les jeunes générations avaient dans leurs communautés des personnes noires ou racisées pour modèles à suivre, elles bénéficieraient du soutien et des conseils, et gagneraient la confiance qu’il leur faut pour poursuivre leurs rêves, qui sont par ailleurs atteignables. »
C’est grâce à sa détermination et à son engagement que Desron Harry est maintenant la troisième personne issue de la Section de common law à recevoir le prix Rosalie-Silberman-Abella de la Société royale du Canada.
D’une valeur de 1 000 $, ce prix est décerné chaque année à la diplômée ou au diplômé de chacune des facultés de droit au Canada étant la ou le plus susceptible d’exercer une influence positive sur l’équité et la justice sociale au Canada ou dans le monde. Il a été créé afin de souligner le départ à la retraite de la juge Abella, en 2021, qui siégeait à la Cour suprême du Canada.
« Je suis absolument ravi de recevoir ce prix, car il témoigne de ma ferme volonté de changer les perceptions et de faire en sorte les jeunes personnes racisées réalisent leurs rêves, peu importe à quel point ces derniers semblent inatteignables. Recevoir ce prix m’encourage à poursuivre les efforts que je déploie pour faire émerger des changements positifs et plus encore », souligne-t-il.
En début de parcours, Desron Harry a été mentor pour l’organisme Youth Assisting Youth. Il est resté jumelé à un jeune de 10 ans pendant trois ans et l’a vu, au fil du temps, passer d’enfant « timide, introverti et méfiant à jeune homme curieux, prêt à tisser de solides relations de confiance avec d’autres, en commençant par [lui] ». À l’Université McGill, où il a fait ses études de premier cycle en sciences politiques et en histoire, il s’est porté volontaire comme mentor dans le cadre du programme de mentorat pour les personnes noires de McGill.
Pendant son parcours à Fauteux, il a été rédacteur principal pour la Revue de droit d’Ottawa, leader en rédaction pour l’Académie de rédaction juridique, membre étudiant bénévole pour le comité de perfectionnement professionnel de la Canadian Association of Black Lawyers et, à sa troisième année d’études, il a été élu vice-président national de l’Association des étudiants noirs en droit du Canada (AÉND Canada), un organisme national géré par une équipe étudiante et dont la mission est d’appuyer et d’élargir les possibilités offertes aux étudiantes et étudiants noirs dans le monde universitaire et professionnel au Canada.
« Je pense que mes bons résultats scolaires, mon action bénévole et le leadership dont je fais preuve pour bâtir des communautés montrent toute la volonté que j’ai d’être présent dans les communautés noires et racisées, et tout mon engagement à favoriser l’épanouissement personnel et à soutenir la réussite d’autres personnes qui vivent des expériences similaires », explique celui qui fait actuellement un stage au bureau de Toronto du cabinet DLA Piper Canada LLP.
Félicitations à Desron Harry pour l’obtention de ce prestigieux prix!