L’une de nos diplômées à l’écran pour dénoncer la violence faite aux femmes

Faculté de droit – Section de common law
Communauté diplômée

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

generic law photo

Par Kristina Reed, stratège médias sociaux, the smallest steps

« En 1981, l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel a instauré la soirée des marches “Reprenons la nuit”, qui serait observée le troisième vendredi de septembre partout au pays. À l’époque déjà, on savait que l’initiative s’inscrivait dans une entreprise plus vaste, celle de faire reconnaître les risques courus par les femmes, pas seulement dans la rue, mais à l’école, au travail et à la maison. »

Voilà ce qui résume en français les mots introduisant the smallest steps, un nouveau documentaire (en anglais) de la réalisatrice de chez nous Nicole Bedford. Le film cherche à illustrer les retombées durables des petits changements, lesdits small steps, qu’ils soient physiques ou sociaux, pourvu qu’ils s’opèrent. 

En donnant la parole à des militantes en devenir ou affirmées, y compris des survivantes d’actes de violence, Nicole Bedford et son équipe font réfléchir. « Quel petit pas puis-je faire aujourd’hui pour mettre fin à la violence faite aux femmes? », pourra se demander qui regarde. 

Le message prend tout son sens lorsque Sally Armstrong, journaliste spécialisée en droits de la personne, présente brillamment sa démarche militante : « La première étape du militantisme, c’est de prendre la parole. » 

Jade, diplômée en droit à l’Université d’Ottawa, fait écho à ce propos. Celle qui a été stagiaire chez Leighann Burns, avocate spécialisée en droit de la famille (et aussi diplômée de l’Université d’Ottawa), admet dans les premières minutes du film avoir malgré tout du mal à se faire entendre. Forte d’une expérience de conseillère en gestion de crise au Minwaashin Lodge Indigenous Women’s Support Centre, Jade a trouvé dans ses études en droit les outils pour orienter sa clientèle dans le système juridique. Femme d’origine autochtone, elle est interpellée par lutte contre la violence, ayant elle-même subi et constaté les impacts intergénérationnels de la violence coloniale et interpersonnelle dans sa famille et sa communauté. 

Sous l’égide de Leighann Burns, Jade saisit comment la voix militante vient à la défense de la clientèle, mais plaide aussi en faveur de changements juridiques et politiques plus larges. Le documentaire nous plonge par exemple dans une discussion à trois, où l’on entend Leighann Burns et Jade faire le bilan de l’audience d’une cliente bataillant pour la garde de ses enfants. Cette scène témoigne de l’approche pédagogique préconisée par Mme Burns, mais offre également différentes perspectives sur une affaire judiciaire. Comme l’explique la juriste, l’affaire est fortement teintée par l’historique de violence et le colonialisme, ainsi que par la méconnaissance de ces deux facteurs par le tribunal. Il revient donc aux avocates d’aborder le cas du point de vue de la décolonisation et du militantisme.  

Le documentaire est un véritable appel au travail anti-violence collectif. « Écoutez les femmes qui ont vécu la violence et sont toujours là pour en témoigner. Recevez leur histoire et trouvez-y le point de départ de votre quête », insiste Gloria Harris, grande militante et ancienne directrice générale de la Marjorie House à Marathon, en Ontario. 

La Chaire Shirley-E.-Greenberg pour les femmes et la profession juridique a généreusement contribué à la postproduction du film. Cette chaire vise à renforcer l’enseignement, la recherche et l’administration en lien avec les perspectives féministes sur le droit à l’Université d’Ottawa. Elle a en outre comme objectif de favoriser l’établissement et le maintien de relations entre les professeures en droit et les femmes dans la profession juridique.

Renseignez-vous sur le documentaire et les façons de vous impliquer.