Les recherches de Mme Peters reposent sur un travail qu’elle a fait dans le cadre du cours sur la responsabilité professionnelle du professeur Adam Dodek, pendant le trimestre de janvier 2016, et qui lui a plus tard permis de gagner le premier concours de dissertation « Écrire au féminin » de l’Association du Barreau canadien (concours qui porte maintenant le nom de « Raconter leur histoire »). Son mémoire de LL.M. s’est ensuite appuyé sur ce travail.
En 2020, Samantha Peters est revenue à son alma mater pour y devenir la première mentore juridique en résidence pour la communauté noire. Elle a créé et enseigné « Law and Society: Intersectional Theory and Practice in the Law » en 2021, une des séances du cours portait sur la responsabilité professionnelle et l’éthique du droit (y compris en ce qui concerne la magistrature).
« Après avoir suivi le cours du professeur Dodek sur le droit public pendant ma première année d’études, j’ai développé un vif intérêt pour le droit public canadien. Au cours de ma dernière année d’études en droit, j’ai suivi son cours sur la responsabilité professionnelle, dans lequel j’ai aussi rédigé mon mémoire de recherche pour la spécialisation en droit public », se rappelle Mme Peters.
Les travaux qu’elle mènera dans le cadre de la bourse de recherche porteront sur la formation des juges dans le contexte du projet de loi C-3. En 2021, le Parlement a modifié le Code criminel et la Loi sur les juges à l’aide du projet de loi C-3 afin de faire la promotion de la formation continue de la magistrature sur le droit relatif aux agressions sexuelles et le contexte social. Au moyen d'une réécriture critique de la décision de 2013 dans l'affaire R. c. Desjourdy, dans laquelle un policier d'Ottawa a été acquitté des accusations d'agression sexuelle portées contre une plaignante noire, sa recherche offrira un exemple de la façon dont les jugements réécrits sous un angle féministe et critique de la race pourraient être utilisés pour améliorer la formation des juges. L'autre corécipiendaire de cette bourse de recherche est Archana Medhekar.
Samantha Peters est enquêtrice et conseillère en matière de droits de la personne. Elle est également directrice des initiatives juridiques et de l'intérêt public chez Black Femme Legal, un projet financé par la Fondation du droit de l'Ontario, qui offre des ressources et du soutien juridiques et non juridiques aux travailleuses noires 2ELGBTQI+ partout en l'Ontario grâce à une approche, une optique et une pratique centrées sur les femmes noires.
En 2023, Black Femme Legal mettait sur pied la toute première clinique pro bono de conseils en droit du travail pour les communautés 2ELGBTQI+ noires. Cette année, l’organisme offre une formation « trans-misogynoir au travail » aux cliniques et cabinets juridiques, reconnue à titre de formation professionnelle de deux heures sur l’EDI par le Barreau de l’Ontario.
Elle est membre du comité d’experts des droits de la personne du Programme de contestation judiciaire du Canada, membre du groupe consultatif sur la diversité de genre de l’Association du Barreau canadien et membre active du Barreau de l’Ontario. Elle travaille à l’intersection du droit, de l’éducation et de la politique, qu’il s’agisse d’initiatives de réforme du droit, d’éducation juridique ou de recherche législative.
« Je suis très honorée de recevoir ce prix, en particulier parce qu'il me donne une occasion unique de faire des recherches, de parler et d'écrire sur la manière dont nous pouvons améliorer l'accès à la justice pour les femmes et les femmes noires queer cis et trans en formant les juges sur leur responsabilité professionnelle de manière critique, intersectionnelle et élargie. »
Félicitations, Samantha!