Selon Yana Banzen, J.D. 2012, avocate et yogi : « Une demi-heure de yoga ou de méditation fait un bien immense pour votre santé mentale ».

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

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A person wearing a white long-sleeved shirt sits cross-legged with their hands on their knees, palms facing upwards. Only their lower half is visible. They appear to be meditating.
Yana Banzen, J.D. 2012, est née en Russie et a vécu au Kazakhstan jusqu’à l’âge de 16 ans. Elle vit maintenant au Canada. 

Durant ses études à l’Université d’Ottawa, elle a travaillé bénévolement pour l’organisation Calgary Legal Guidance, le programme de mentorat en droit pour femmes et l’Association des étudiantes et étudiants en droit de l’environnement. Par ailleurs, elle a participé au tribunal-école Nelligan O’Brien Payne et à un concours de plaidoirie sur Twitter. 

Yana Banzen a démarré sa carrière en défense dans des litiges en matière d’assurance et de préjudice corporel. Bouleversée par le diagnostic d’une maladie en 2015, elle a pris du temps pour se guérir par le yoga et la méditation dans les jungles de la Thaïlande, du Panama et du Pérou, où elle a suivi une formation de professeure de yoga.

Depuis 2016, elle est enquêtrice judiciaire dans le domaine de la preuve électronique chez Deloitte et elle enseigne le yoga en ligne et aux quatre coins du monde : au Costa Rica, en Thaïlande, au Nicaragua, en Allemagne et en Russie.

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Pourquoi avez-vous choisi le yoga, et que vous apporte cette discipline dans votre vie?

À la fin de 2015, après trois ans à défendre des causes en préjudices corporels, j’étais dans un état misérable. J’étais épuisée et je sentais en mon for intérieur que je n’étais pas faite pour ce travail. Même si je tirais une grande satisfaction d’avoir aidé mes clientes et clients, je sentais un grand vide en moi. De plus, j’étais dans une relation de couple émotionnellement toxique et, vers la fin de 2015, on m’a diagnostiqué une dysplasie cervicale qui s’est aggravée entre août et décembre. 

Depuis 2014, j’allais à un cours de yoga une fois par semaine, et cette petite heure passée sur le tapis était mon seul réconfort pour toute ma douleur. J’étais enfermée dans un cercle vicieux de stress. Je vivais dans une peur constante, je travaillais sept jours sur sept, trop dur, trop vite et sans répit, et je carburais essentiellement au café et à l’anxiété. 

Je me sentais désespérée, seule et incapable de tout planter là, parce que j’avais investi tellement d’efforts et de temps pour me bâtir cette carrière. Étant immigrante, je me sentais redevable à mes parents d’avoir sacrifié leur vie entière pour m’emmener vivre au Canada; je me devais donc de « réussir » à tout prix. 

Mon employeur m’a annoncé en 2015 que mon contrat ne serait pas renouvelé. Ce fut un mal pour un grand bien. Après avoir digéré la nouvelle, j’ai décidé de prendre un aller simple vers une petite île en Thaïlande. Il était hors de question pour moi de poursuivre ma carrière en litiges, mais je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. Tout ce qui m’intéressait à cette époque, c’était le yoga. Je voulais comprendre pourquoi j’étais aussi détendue et apaisée après une séance d’une heure.

Pour assouvir ma curiosité, je suis restée durant six mois en Thaïlande pour étudier le yoga et la méditation. La pratique de cette discipline m’a offert un milieu rassurant pour me détendre complètement et me soulager du fardeau de mon hyperactivité intellectuelle et de mon anxiété viscérale. J’ai appris à vivre pleinement le moment présent avec autrui. J’ai repris confiance en la vie. Et j’ai repris confiance en moi. 

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Quels sont les bienfaits du yoga pour les avocates et avocats en particulier?

Il y a bien sûr la souplesse physique. Tout ce qui est rigide craque sous la pression. À l’inverse, les choses qui sont créées pour supporter la pression sont souples et oscillantes. Par exemple, la Tour CN oscille. Si elle était complètement raide, elle céderait sous la pression des vents forts. 

Il en va de même pour le corps : sa rigidité et son manque de souplesse s’étendent à tous ses tissus internes (pensez au déchirement des artères et autres vaisseaux sanguins et des articulations trop raides). Lorsqu’on assouplit les tissus conjonctifs, tout le corps gagne en résilience face aux stress extérieurs. Lorsqu’on exerce une pression sur un corps souple, les tissus ne se déchirent pas : ils s’étirent et se contractent pour y résister.

En plus de la souplesse physique, le yoga développe la souplesse cognitive et émotionnelle. Il nous apprend à voir le monde tel qu’il est, et non plus de notre point de vue, qui est influencé par nos expériences et nos traumatismes. Il développe notre capacité à accepter que les autres puissent voir les choses autrement et que leurs opinions différentes des nôtres ne représentent pas une menace pour nous, afin d’appréhender le monde l’esprit en paix. La pratique du yoga cultive notre tolérance envers les personnes avec lesquelles nous avons peu de points en commun.

Nous évoluons, et notre entourage évolue aussi. Les clientes et clients n’y font pas exception. Quand on part à la découverte de soi par le yoga, la vie s’améliore de plusieurs façons, et on attire davantage les personnes qui partagent nos valeurs.

Aujourd’hui, Yana Banzen enseigne le yoga à Toronto et en ligne, et propose également des stages privés en Amérique latine. Elle aide les juristes à se libérer de l’anxiété et du stress par le yoga, afin de ramener la paix dans leur esprit.

Elle donne également des cours privés et anime des cérémonies de guérison spirituelle dans son studio, notamment des cérémonies du cacao – un rituel de guérison et d’exploration de soi typique des traditions mayas et aztèques ancestrales, qui consiste à échanger en groupe autour d’une boisson au cacao de qualité cérémoniale. Elle est aussi DJ et guide de séances de danse extatique.