Déclaration des doyens de la Faculté de droit sur la découverte des restes de 215 enfants autochtones à Kamloops en Colombie-Britannique

Par Communications

Faculté de droit, Section de droit civil

Faculté de droit - Section de droit civil
Section de droit civil
Autochtone
Indigenous.
En tant que doyens de la Section de droit civil et de la Section de common law de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, nous sommes horrifiés par la découverte des restes de 215 enfants sur le site de l’ancien pensionnat autochtone à Kamloops en Colombie-Britannique. Il nous apparaît particulièrement odieux que ces décès n’aient jamais été documentés par les autorités et que les familles et les communautés n'aient pas eu la possibilité de faire dûment leur deuil pour la perte de leurs enfants morts dans le contexte de la mise en œuvre d’une politique de génocide culturel.

Les familles et les nations autochtones parlent depuis longtemps d’enfants qui sont partis aux pensionnats et qui ne sont jamais revenus. En 2007, la Commission vérité et réconciliation du Canada (CVR) a reçu le mandat spécifique de documenter la situation des disparitions d’enfants et des lieux de sépulture non marqués dans les pensionnats autochtones. Elle crée un groupe de travail et propose de mener quatre projets de recherche, y compris « dans la mesure du possible, la localisation des lieux de sépulture ». Ce travail n’a cependant pas pu être achevé puisqu’une requête de fonds supplémentaires adressée par la Commission au Ministère des Affaires indiennes en 2009 a été refusée « (CVR, vol. 4, p. 8-9). La Commission a fait malgré tout un travail considérable et dédie un volume complet de son rapport final aux « enfants disparus et lieux de sépulture non marqués » (volume 4). Elle émet aussi six appels à l’action spécifiques (#71-76). Nous invitons tous les membres de notre communauté à lire cet important rapport. Il est temps que toute la lumière soit faite sur l’étendue de ce génocide et que les appels à l’action soient mis en oeuvre.

Comme facultés de droit, nous devons aussi plus que jamais nous engager envers la réconciliation avec les peuples autochtones. En tant qu’enseignant.es et chercheur.es, il est impératif que nous continuions à contribuer à l’œuvre de vérité, que nous poursuivions la lutte contre la discrimination et que nous créions des espaces de discussions et d’action au sein de nos programmes et dans nos activités de recherche.

Nous tenons finalement à exprimer toute notre sympathie aux familles et aux nations autochtones de Colombie-Britannique et de partout au Canada, ainsi qu’à tous les étudiant.es, professeur.es et membres du personnel administratif autochtones de la Faculté de droit et de l’Université d’Ottawa.

Nous encourageons toute personne qui en sentirait le besoin de contacter la Ligne d'écoute d'espoir pour le mieux-être qui offre des services de counseling et d’intervention en cas de crise à tous les peuples autochtones au Canada, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour joindre la Ligne d'écoute, composez sans frais le 1-855-242-3310 ou branchez-vous en ligne par clavardage. Les lignes de détresse et d’appui de la Centre de détresse d’Ottawa sont également disponibles 24 heures sur 24 pour tous les membres de notre communauté. Ligne de détresse : 613-238-3311 ; Ligne de crise 613.722.6914 ou sans frais au 1.866.996.0991 (https://www.dcottawa.on.ca/jai-besoin-daide/?lang=fr ).

Marie-Eve Sylvestre et Adam Dodek
Doyens de la faculté de droit (Sections de droit civil et common law)
Université d’Ottawa