Portrait Crédit photo : ONU Photo/Rick Bajornas
Mariam est une femme touarègue, Welt Tamasheq, originaire de la zone lacustre de Goundam dans la région de Tin Buktu qui veut dire en Tamasheq de Buktu (nom d’une femme, celle de Buktu) ou Tombouctou en français. Elle a été imprégnée et éduquée dans la culture de son peuple.
Mariam, pendant son enfance, a été forcée à l'exil du fait du conflit malien des années 1990, ce qui a influencé son choix de carrière et son parcours de vie. Elle a choisi de faire des études de médecine en Algérie pour répondre aux besoins des femmes de son peuple dans ce domaine vers lequel peu de filles osent et ont l’opportunité de s’orienter. Pendant les stages d’internats où elle a eu à travailler en Algérie, au Mali et en Suisse, Mariam a été marquée par les inégalités de santé significatives entre pays et au sein d’un même pays. Elle a réalisé qu’elle n’était pas encore prête à exercer la médecine dans un contexte humanitaire comme celui du Mali. En 2012, Mariam se retourne vers l’exil, car son territoire natal s’embrase de nouveau. Elle immigre alors au Canada en tant que travailleuse qualifiée, mais paradoxalement aucune de ses connaissances et compétences acquises antérieurement n’est reconnue ni valorisée. Mariam, qui a grandi entourée de sœurs militantes pour les droits des Peuples autochtones, a alors commencé à investir tout son temps à mieux comprendre les droits des peuples autochtones et surtout comment mieux porter les voix de ces derniers dans les espaces de prise de décisions les concernant. Elle devient ainsi membre de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones qui est un organe du Conseil Économique et Social des Nations-unies chargé de conseiller les États, les organisations onusiens, les universitaires et autres acteurs sur les questions autochtones relatives à la santé, à l’environnement, à l’éducation, à la culture, aux droits de l’Homme, au développement économique et social et à d’autres thématiques émergentes comme les femmes autochtones. Elle a eu l’honneur de présider cette instance pour deux mandats consécutifs.
Mariam est sortie très humble de cette expérience qui lui a permis non seulement d’écouter, entendre et rencontrer divers Peuples autochtones y compris dans leurs territoires, mais aussi de développer des compétences en diplomatie et de travail avec une diversité d’acteurs.
Mariam est très intéressée par les systèmes éducatifs et a étudié les sciences de l’éducation à l’Université d’Ottawa.
Elle est actuellement membre de diverses institutions autochtones au Sahel, au Canada et dans les autres régions socio culturelles des Peuples autochtones.
Mariam se sent privilégiée d’avoir rejoint depuis près d’un an une équipe de chercheurs autour d’une thématique de recherche qui l’a toujours passionnée, celle de la place des savoirs traditionnelles autochtones pour atteindre un état de bien-être, Ărramăt, en Tamasheq.