Par: Janie Moreau

La Covid-19 est une pandémie mondiale qui a un réel impact sur la vie de tous, qui est plus souvent qu’autrement néfaste. Un des groupes qui est le plus touché et que les gouvernements ont mis de côté, sont les enfants. En effet, ils sont particulièrement touchés au niveau de leur développement et leur éducation. Depuis le début de la pandémie, environ 1,5 milliard d’enfants sont affectés par la fermeture des écoles qui se déroule dans 188 pays (Nations Unies, avril 2020). Ces fermetures, indéfinies, secouent beaucoup les enfants et surtout ceux souffrant de malnutrition ; 368,5 millions d’enfants ont de graves problèmes de malnutrition, et ce dans 143 pays différents. Leur principale source de nourriture étant les repas scolaires, maintenant ces enfants doivent se trouver une alternative pour pallier leur manque de nutriment (Nations Unies, avril 2020).

Les droits liés à l’éducation des enfants bafoués durant la Covid-19

  • Éducation dans le monde :

Pour contrer le manque d’éducation en présentiel, plusieurs pays offrent l’école à distance, soit par l’intermédiaire d’Internet. Toutefois, ce ne sont pas tous les enfants qui ont accès à Internet, surtout les enfants vivant dans des endroits reclus de la société et plus particulièrement les filles. Dans certaines régions, celles-ci n’ont pas accès aux matériels numériques, puisque ce sont les garçons qui ont la priorité. Ceci fait en sorte qu’un sexe est plus avantagé que l’autre et cela peut engendrer de grandes inégalités dans le futur, comme dans le milieu du travail. De plus, tous les pays n’ont pas la chance d’offrir des services en ligne ; seulement 30 % des pays les plus pauvres ont réussi à offrir cette alternative (Nations Unies, avril 2020). Le fait de ne pas avoir cette option pour éduquer les enfants va à l’encontre de l’article 28 de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) qui indique clairement que chaque enfant a droit à une éducation pleine et entière. Aussi, à l’article 23 de la CDE, il est indiqué qu’il faut accorder des soins spéciaux aux jeunes ayant un handicap ou des troubles d’apprentissage. Toutefois, avec la fermeture des écoles, les enfants ayant besoin de ces ressources se retrouvent seuls face à l’apprentissage en ligne qui ajoute un facteur de difficulté.

  • Éducation au Québec :

Au Québec, pour essayer de contrer les effets néfastes de la pandémie sur les enfants, le gouvernement a décidé d’annuler les examens du ministère et de modifier la pondération des bulletins scolaires ; au lieu d’en avoir trois, il n’y en aura seulement que deux durant l’année scolaire 2020-2021 (Journal Le Nord, janvier 2021). Bien que ces mesures soient prises pour atténuer le stress des enfants, considérant la situation à laquelle nous faisons face, ces mesures pourraient avoir des effets indésirables sur l’éducation de ces jeunes. En effet, les résultats des examens ministériels de secondaire IV et V sont incorporés dans le calcul de la cote R, qui est utile pour l’étudiant désirant aller à l’Université en passant par le cégep. Donc, sans examens ministériels, l’avenir de ces enfants est incertain, car le calcul de la cote R ne sera plus représentatif de leur apprentissage.

  • Éducation et développement de l’enfant :

La petite enfance, soit la tranche d’âge de 0-6 ans, est le moment crucial du développement d’un enfant, et ses expériences forgent la personne qu’il sera plus tard. Des expériences néfastes auront un impact direct sur sa santé, son développement et sa future vie d’adulte (Société canadienne de la pédiatrie, juin 2020). Plus un enfant est face à des facteurs de stress chronique comme la pauvreté, le manque de socialisation avec d’autres enfants, le fait d’être en permanence avec des parents ayant des dépendances et autres facteurs liés à l’absence de scolarisation, plus le développement et la santé de cet enfant seront perturbés. Ne pas permettre aux enfants d’aller à l’école ou à la garderie vient brimer les articles 6 et 27 de la CDE, qui indiquent que chaque enfant a le droit à une attention particulière pour son développement que ce soit au niveau mental, social et physique.

  • Il faut agir :

Pour contrer les effets néfastes que le manque d’éducation et le mauvais développement des enfants provoqueront dans le futur, il faut que les gouvernements instaurent de nouvelles mesures immédiatement. Le futur de nos enfants est en jeu, il faut donc agir rapidement pour le préserver.

Bibliographie

Journal Le Nord, « Annulation des examens ministériels et changement de pondération », Janvier 2021, https://www.journallenord.com/annulation-des-examens-ministeriels-et-changement-de-ponderation/, (Page consultée le 15 février 2021).

Nations Unies, « Déclaration des Droits de l’Enfant du 20 Novembre 1959 », (2020) [En ligne], https://www.humanium.org/fr/normes/declaration-1959/texte-integral-declaration-droits-enfant-1959/, (Page consultée le 15 février 2021).

Nations Unies, « Note de synthèse : L’impact de la Covid-19 sur les enfants » (2020) [En ligne], https://unsdg.un.org/fr/resources/note-de-synthese-limpact-de-la-covid-19-sur-les-enfants, (Page consultée le 15 février 2021).

Société Canadienne de pédiatrie, « Développement de la petite enfance » (2020) [En ligne], https://www.cps.ca/fr/strategic-priorities/developpement-de-la-petite-enfance, (Page consultée le 16 février 2021).