Les personnes qui sont aux prises avec des maladies et des problèmes de santé mentale et qui ont à faire au système judiciaire font face à un éventail de difficultés pouvant détériorer leur santé mentale. La professeure Emmanuelle Bernheim a récemment obtenu la Chaire de recherche du Canada en santé mentale et accès à la justice pour explorer l’accessibilité à la justice de ces personnes. Elle lancera la nouvelle Chaire le 16 novembre 2021 lors d’un événement spécial qui réunira un panel de spécialistes dans le domaine.
La Chaire de recherche du Canada en santé mentale et accès à la justice vise à développer et faire rayonner la recherche par et pour les personnes ayant fait l’expérience d’un traitement judiciaire en santé mentale (« PETJSM »). Alors que la recherche dans le domaine est principalement axée sur les savoirs médico-légaux, ce programme de recherche d’avant-garde propose de changer ce paradigme en faveur d’une approche fondée sur les droits et l’accès à la justice qui met en lumière les rapports de pouvoir, les effets du processus judiciaire et les savoirs des PETJSM peu documentés.
La Chaire vient de lancer une nouvelle page Web qui rendra accessible des informations sur les projets en cours, comme par exemple la création d’un nouveau laboratoire de recherche interdisciplinaire – le Laboratoire de recherche critique en droits et santé mentale – dédié à l’étude des relations entre droit et santé mentale en matière civile.
Pour lancer la Chaire, la professeure Bernheim discutera de la recherche en santé mentale et accès à la justice aux côtés de Pierre Pariseau-Legault, professeur et chercheur au Département des sciences infirmières de l'Université du Québec en Outaouais; Doris Provencher, directrice générale de l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) et Anne-Laure Donskoy, doctorante en études de genre et politiques à l’Université de Bristol.
L’événement de lancement, gratuit et ouvert à toutes et tous, aura lieu le 16 novembre 2021 de 11h30 à 13h. L’événement sera transmis en direct sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=L-jiMKmCIvw, ou vous pourrez y assister en personne à la salle suivante :
Local 147
Édifice Fauteux
57, rue Louis-Pasteur
Ottawa
Veuillez noter qu'il faut être doublement vacciné.e contre la COVID-19 et porter un masque. De plus, avant de vous rendre sur le campus de l’Université, il faut remplir l’auto-déclaration en ligne que vous trouverez directement ici. Le pavillon Fauteux étant verrouillé en tout temps, une personne de notre équipe sera présente à l’entrée principale de 11h15 à 11h30 pour faire entrer les gens qui ne possèdent pas de carte d’accès magnétique.
Emmanuelle Bernheim
La professeure Emmanuelle Bernheim travaille depuis plus de quinze ans sur les relations entre droit et santé mentale en matière civile, et plus récemment en matières criminelle et administrative. L’excellence et l’originalité de ses travaux se fondent sur des approches de recherche interdisciplinaire, appliquée et partenariale. Titulaire d’une double formation en droit et en sociologie, elle cultive depuis le début de sa carrière des connaissances et des collaborations dans les deux disciplines comme en témoigne la diversité de ses communications et publications, ainsi que la composition des équipes de recherche avec lesquelles elle travaille.
Pierre Pariseau-Legault
Pierre Pariseau-Legault est professeur et chercheur au département des sciences infirmièresde l'Université du Québec en Outaouais. Il possède une expertise en soins infirmiers médico-légaux et s'intéresse également à la judiciarisation des problèmes sociaux. Ses recherchesétudient les enjeux aux droits humains en santé mentale, les interventions de soutien etd'accompagnement en contexte de marginalisation, ainsi que l'exercice du jugement cliniqueen contexte médico-légal. Il enseigne la psychiatrie, l'intervention en situation de crise etl'éthique clinique aux futures infirmières et infirmières praticiennes spécialisées.
Doris Provencher
Doris Provencher travaille dans le domaine de la promotion, vigilance et défense des droits ensanté mentale depuis 30 ans. À partir de 2002, elle occupe le poste de directrice générale del’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec(AGIDD-SMQ). Elle est une ardente revendicatrice de l’appropriation du pouvoir des personnesvivant un problème de santé mentale et de la prise de parole collective de ces dernières. Ellefut l’une des premières formatrices de L’Autre coté de la pilule, une formation critique, guidéepar le respect des droits des personnes, portant sur les médicaments psychotropes. Depuisplus de 20 ans, cette formation a permis à Mme. Provencher d’aller à la rencontre de milliers depersonnes directement concernées par cette question, et ce, à travers le Québec.
Anne-Laure Donskoy
Citoyenne militante et usagère chercheuse en sciences médico-sociales. Impliquée depuis ledébut des années 90 dans le mouvement des survivants de la psychiatrie, elle est venue à larecherche médicale au travers de son expérience de patiente de la santé mentale. Ses centresd’intérêt combinent les aspects psychologiques et politiques du socio-médical, en particulierles droits de l’homme, les questions éthiques et celles de la participation active des usagersdans la recherche médico-sociale. Elle a participé à la recherche en tant que sujet, en tant queco-chercheur et a coordonné une équipe de patients-chercheurs. Elle a publié et copublié uncertain nombre d’articles sur ces sujets et a contribué à des travaux liés aux droits despatients en psychiatrie. Aujourd’hui elle est aussi doctorante en études de genre et politiquesà l’Université de Bristol au Royaume Uni avec une étude basée sur son expérience politiqueliée au Brexit. Elle vit au Royaume Uni depuis 1986 et est l’esclave très consentante d’unepetite panthère grise aux yeux verts.