Cet événement, empreint de partage et de créativité, s’inscrivait dans une démarche collective visant à documenter les ordres juridiques autochtones par le biais d’outils audiovisuels.
Sous l’égide bienveillante de l’aîné innu Grégoire Canapé, les participants ont exploré la richesse des savoirs autochtones à travers deux jours d’échanges animés par le cinéaste et professeur de cinéma au Collège Kiuna situé à Odanak, Daniel Brière. Ce dernier a offert aux apprenants des outils concrets pour identifier des thématiques et des méthodes adaptées à la production documentaire. À l’issue de cet atelier, deux projets ont émergé, mettant en lumière la résilience des cultures autochtones et leur lien intrinsèque au territoire comme source de droit.
«C'était inspirant! Les étudiants, tous vraiment sympathiques, ont une grande chance d'avoir accès à tout ceci», a souligné Daniel Brière. «Je considère que des ateliers comme ceux-là leur fournissent un bagage holistique et sont assurément bénéfiques dans leur cheminement, leur sentier.»
Une démarche ancrée dans l’éthique et la collaboration
L’atelier s’est ouvert sur une réflexion essentielle : comment aborder les ordres juridiques autochtones par l’entremise d’une démarche de création documentaire respectueuse et rigoureuse ? Les participants ont entamé la construction de leur dossier de documentaire, une étape cruciale qui sert de fondation à tout projet audiovisuel sérieux. Pendant ces deux jours, ils ont franchi les premières étapes essentielles :
- L’objet ou idée – Chaque projet a été résumé pour poser les bases du sujet abordé.
- L’intention – Les apprenants ont formulé une déclaration de leurs motivations, de l’enjeu du documentaire et de l’angle de traitement privilégié. Cette étape a permis aux participants d’articuler en cercle de partage des valeurs personnelles en lien avec les thématiques choisies.
- Le synopsis – Les apprenants ont ensuite esquissé le récit de leur projet, incluant des indications des personnages, des lieux et de l’histoire envisagée.
En s’appuyant sur des méthodologies inspirées par des figures emblématiques du documentaire autochtone comme Alanis Obomsawin, les apprenants ont également réfléchi à la manière de rendre leurs productions accessibles à divers publics. Chaque projet vise à capturer et transmettre les ordres juridiques autochtones sous un angle authentique, tout en ouvrant des dialogues au sein des communautés et au-delà.
Avec leur synopsis en main, les apprenants poursuivront leur démarche créative et approfondiront leur projet pour mieux définir le message et l’angle de traitement ainsi que l’approche visuelle et sonore de leur documentaire, qui donnera vie à leurs idées à l’écran. Au cours des prochains mois, ils rassembleront et analyseront des archives, réaliseront des entrevues avec des porteurs de savoirs et affineront leur scénario pour garantir une structure narrative solide et engageante.
Ce travail de préparation culminera en une proposition complète qui pourra être présentée à des partenaires créatifs ou télévisuels, ouvrant la voie à une production professionnelle des projets imaginés au cours de l'atelier. Ces créations promettent de devenir de puissants témoignages des cultures juridiques autochtones, portés par la vision et l’engagement des apprenants.
L’initiative Wapanakew démontre avec éloquence comment le film documentaire peut devenir un puissant levier de préservation et de mise en valeur des savoirs autochtones. En encourageant la cocréation et l’apprentissage par l’image, Wapanakew rassemble porteurs de savoirs, apprenants et créateurs dans une démarche collaborative visant à concevoir des projets authentiques. Ces projets célèbrent et documentent avec sensibilité les cultures juridiques autochtones, tout en affirmant leur richesse et leur pertinence dans le paysage contemporain.
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