Tout au long de son mandat à titre de directeur par intérim du prestigieux Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne (CREDP), le professeur Jabeur Fathally a cherché à cultiver un environnement de collaboration et d’apprentissage mutuel, insistant sur la force inhérente des interactions en personne et l’apport d’avantages tangibles pour le Centre.
M. Fathally est entré en poste à la fin du printemps 2022. À cheval entre les années pandémiques ou l’essentiel du travail se faisait via les plateformes virtuelles et la période de retour aux bureaux, l’année 2022-2023 a été pour le Centre une année de grandes réalisations en tirant profit des opportunités et moyens logistiques « imposés » par la pandémie, mais aussi en rétablissant les contacts académiques et interpersonnels avec nos différents membres et partenaires. Soutenir les initiatives des chercheur-e-s associé-e-s au Centre, assurer plus d'ouverture sur l'espace et la participation francophone dans les activités du Centre, renforcer les projets de partenariats et consolider les structures et les règles de fonctionnement du Centre étaient les 4 objectifs tracés par le professeur Fathally.
En effet, le Centre a accueilli une foule de conférencières et de conférenciers de renom à l’Université d’Ottawa, suscitant des discussions sur de nombreux enjeux particulièrement pressants dans le domaine des droits de la personne tels que la guerre en Ukraine et ses ramifications juridiques, le conflit armé au Soudan, la crise politique et constitutionnelle au Pérou, le Tribunal spécial pour le Liban, le contentieux des droits de l’Homme en Afrique ou la gouvernance de la diversité culturelle dans les pays arabe.
Également, le Centre s’est impliqué dans de nombreux projets de partenariat avec d’autres organismes et institutions pour coorganiser des événements d’envergure internationale dont on peut citer la conférence prononcée par le procureur de la Cour pénale internationale Karim A.A. Khan dans le cadre de la conférence Elie Weisel 2023 organisée par le Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne ou celle prononcée par Me Michal Wawrykiewicz sur « le déclin du principe démocratique en Pologne », organisée par le Centre de droit public de l’Université d’Ottawa.
Le mandat du professeur Fathally a été ponctué par une foule de lancements de livre (Valley of Birdtail), de plateforme (Qānūn, the Arabic human rights platform) de conférences universitaires et d’ateliers. Ces événements ont été mis sur pied en collaboration avec une myriade de partenaires : agences gouvernementales, groupes de recherche, fondations, organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales, cabinets juridiques, ambassades, groupes étudiants, etc.
Le professeur Fathally a également participé aux efforts du Centre dans l’organisation de la 14è (juin 2022) et de la 15 éditions (juin 2023) du Cours d’été en droit international humanitaire qui ont eu lieu en collaboration avec la Croix-Rouge canadienne. Les étudiants ont profité de l’expertise de nombreux intervenants dans ces cours pour mieux comprendre non seulement les aspects théoriques du droit international humanitaire, mais également les défis pratiques que soulève son application. Des situations concrètes comme celles des enfants Canadiens détenus arbitrairement dans le nord-est de la Syrie pour de présumés liens avec l’État islamique ou l’utilisation des drones et de l’intelligence artificielle (IA) dans les conflits armés sont deux exemples de thèmes traités dans le cadre de ce cours estival.
Le professeur Fathally a aussi revitalisé le soutien du Centre à sa longue liste de chercheuses et chercheurs affiliés (ainsi qu’à leurs projets). Il a énergiquement soutenu et réalisé l’idée formulée par certains membres du Centre en organisant la « première rencontre des chercheur-e-s » : une activité spécialement conçue pour offrir aux membres de la communauté de recherche un espace pour se réunir, se faire connaissance et échanger sur leurs projets de recherche et d’enseignement. Directement impliqué dans cette initiative, Jabeur Fathally a également mobilisé ses collègues de la Section de droit civil, afin de permettre à la communauté de recherche du Centre de tirer parti de leur savoir et de leur expertise et de bénéficier de précieux points de vue. En 2022, il a dirigé les efforts du Centre dans la co-organisation de la Journée Germain-Brière de la Faculté de droit, un événement honorant la mémoire d’un des anciens professeurs les plus estimés de la Section de droit civil. Pour la première fois, la conférence portait sur un sujet de droit international, soit la guerre en Ukraine et ses enjeux humanitaires.
Également au cœur des démarches du professeur Fathally : la promotion de la Francophonie. En mettant de l’avant des chercheuses et chercheurs francophones, il a attiré un nombre accru de conférencières et conférenciers de cette communauté linguistique, et mis en lumière des enjeux touchant l’Afrique et le Moyen-Orient.
L’année 2022-2023 était aussi une année de questionnement sur les structures et le fonctionnement du Centre. Outre les modifications apportées à la Constitution du Centre, le professeur Fathally a soumis des propositions pour revoir la composition et les procédures des différents comités du Centre. Ces efforts continus, portés par l’engagement collectif à l’égard des valeurs d’équité, de diversité, de transparence et de justice, visent à mieux soutenir les diverses activités et la mission du Centre.
Le professeur a certes fait prospérer le Centre grâce à son leadership, mais cette expérience lui a également permis d’enrichir ses propres recherches en droit comparé et en droit international humanitaire. Le grand éventail de questions que les chercheuses et chercheurs aux parcours variés y ont abordées sur une foule d’enjeux mondiaux lui a offert un œil nouveau sur les façons d’interpréter le droit international. Le Centre et ses innombrables événements et occasions ont permis au professeur Fathally de sortir de la théorie pour se plonger dans des cas bien concrets propres au droit international.
Ce mandat au sein du CREDP est la démonstration du pouvoir transformateur de la collaboration et des échanges pour faire progresser un établissement de premier ordre axé sur les droits de la personne et le droit international. Depuis la fin de la pandémie, le Centre a non seulement repris son rôle de carrefour dynamique propice aux débats et à la discussion, mais est aussi maintenant mieux habilité à tabler sur la diversité de points de vue et d’expériences vécues au profit de l’avancement de la discipline.