Par rapport à votre recherche, quelle serait la question que vous aimeriez vous faire poser? Par qui?
Je suis quelqu’un qui préfère poser des questions que s’en faire poser ! Ce que je ne sais pas m’intéresse plus que ce que je sais…
Quels sont les aspects de votre recherche qui vous ont le plus surprise?
Pour moi, faire de la recherche implique de ne pas savoir ce qu’on va trouver. Une bonne recherche tend à prendre des directions inattendues et à nous éloigner de ce qui nous intéressait au départ, pour souvent nous y ramener par d’autres chemins ! Si je n’étais pas constamment surprise par ce que je découvre, je crois que j’arrêterais simplement de faire de la recherche.
Quel serait le texte que vous avez produit que vous recommanderiez comme première lecture à quelqu’un qui ne connaît pas encore vos travaux?
Mes travaux portent sur une panoplie de sujets différents et font appel à des approches diverses. Il est donc impossible d’identifier un seul texte qui représenterait l’ensemble de mon travail ! Je recommanderais donc à cette personne de choisir un texte sur un sujet qui pique sa curiosité !
Comment voyez-vous l’évolution du monde de la recherche dans les facultés de droit?
Je pense que la recherche en droit va subir de grandes transformations dans les prochaines années. Le modèle de la recherche doctrinale – qui met l’accent sur la description de l’état du droit et l’exhaustivité – est sous pression depuis plusieurs années en raison notamment de la multiplication des sources disponibles et de l’accent mis sur l’interdisciplinarité. Ce modèle risque d’être grandement remis en question avec l’émergence de nouveaux outils de recherche juridique de plus en plus performants. Par contre, les professeurs de droit demeurent très mal équipés pour dépasser ce modèle… Au cours des prochaines années, les facultés de droit risquent, selon moi, de traverser une période d’expérimentation, combinant une ouverture à l’innovation au plan des méthodes et des réflexions plus poussées sur la nature de la discipline et le rôle spécifique des professeurs et chercheurs en droit. En tous cas, c’est ce que j’espère !