L’édition 2020 de la Conférence s’est donc tenue du 3 au 17 juin 2022, à Huntsville (Ontario). L’événement, qui réunit pendant deux semaines des leaders prometteurs, a pour but d’aiguiser les aptitudes décisionnelles chez les jeunes dirigeantes et dirigeants appelés à occuper des postes élevés dans un proche avenir, de favoriser une plus grande ouverture dans les relations entre les têtes dirigeantes de divers secteurs, et de favoriser une compréhension plus globale du Canada.
Les participantes et participants ont la chance d’entendre une brochette d’éminentes personnalités canadiennes et de l’étranger, en plus d’échanger leurs idées et leurs expériences avec des personnes d’horizons très différents.
Les membres sont répartis dans des groupes d’étude, qui forment en quelque sorte des microcosmes. Chaque groupe se rend dans une région du Canada pour observer, pendant neuf jours, les entreprises locales, les communautés et les leaders régionaux, sous la lentille des relations entre les communautés, du point de vue national, et de la place du Canada dans l’économie mondiale. Après ces neuf jours passés à sillonner la région et à débattre, les membres du groupe présentent leur rapport à la gouverneure générale du Canada dans le cadre de la plénière de clôture.
Brooks Arcand-Paul a eu la chance de se rendre avec son groupe au Nunavut, sa destination de premier choix. Bien qu’il ne soit jamais allé dans ce territoire auparavant, le Nunavut et sa population occupent une place spéciale dans son cœur. Avant l’événement, il brûlait d’envie « de visiter la région et d’apprendre au contact de sa population et des autres membres de la Conférence », confie-t-il.
Cette étoile montante n’en garde pas moins les pieds bien sur terre et reste au service de la communauté. Il est un Nehiyaw napew (Cri) de Kipohtakaw, la Première Nation Alexander vivant sur le territoire visé par le traité no 6, dont il est l’actuel conseiller juridique. Il pratique le droit autochtone, du travail et commercial, et se spécialise plus particulièrement dans les affaires liées aux Premières Nations. En plus de siéger depuis 2014 au conseil d’administration de l’Association du Barreau autochtone, il en assure aujourd’hui la vice-présidence. Il a effectué son stage au ministère du Procureur général de l’Ontario et, après son admission aux barreaux de l’Ontario et de l’Alberta, il a travaillé au sein de petits et de grands cabinets.
Brooks Arcand-Paul garde de bons souvenirs de ses années à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, à laquelle il attribue une grande part de sa réussite, grâce à la richesse de l’enseignement et des expériences qu’elle offre.
« Non seulement le corps professoral et le personnel se dévouent pour la communauté étudiante, mais la Faculté n’a pas d’égale parmi les établissements que mes connaissances ont fréquentés pour ses extraordinaires occasions de réseautage, affirme-t-il. Je pense surtout aux visites fréquentes de juges de la Cour suprême et de la Cour fédérale du Canada, avec qui nous pouvions parler en tête à tête, dès le début de notre carrière. Mes conversations avec Beverly McLachlin, ancienne juge en chef, et aujourd’hui avec la gouverneure générale, Mary Simon, resteront pour toujours gravées dans ma mémoire. »
« J’ai profité d’une excellente supervision et d’expériences extraordinaires, poursuit-il. Je ne pense pas que je serais là où je suis sans l’Université d’Ottawa. »
Aujourd’hui, il met chaque jour à profit ses qualités de plaideur, ses compétences en règlement extrajudiciaire des différends et sa connaissance pratique du droit autochtone, qu’il a toutes perfectionnées à l’Université d’Ottawa.
Cet avocat de talent souhaite à la prochaine génération qui foulera le sol du pavillon Fauteux d’y vivre, comme lui, l’expérience d’une chaleureuse camaraderie et du dévouement envers la justice sociale. Il espère aussi que, dans l’avenir, la communauté étudiante en droit et la profession juridique « continueront d’appliquer les principes de la réconciliation et de respecter l’esprit et l’intention de nos traités sacrés ». Depuis qu’il est diplômé, il met son savoir juridique et traditionnel au service de la défense des droits conférés par traités aux Premières Nations, pierre d’assise des relations au sein de la fédération.
Toutefois, sa vision optimiste de l’avenir est assombrie par la montée des courants extrémistes « anti-woke », du racisme et de la désinformation, qui gagnent du terrain. Il reste vigilant, rappelant que « les membres (et futurs membres) de la profession (...) doivent toujours tendre vers le progrès social, et éviter de causer du tort à leurs semblables ». Dans le cadre de la Conférence, le racisme, et surtout la nature systémique du racisme, a été au centre de ses préoccupations.
Avant la Conférence, Brooks Arcand-Paul était impatient de rencontrer diverses personnes partageant ses idées, venues de tous les coins du Canada. « Je suis convaincu que les participantes et participants à la Conférence se donneront la main pour renforcer les bases d’une fédération qui tient compte de tous les points de vue, dit-il. J’ai hâte d’entendre les autres parler de leurs expériences personnelles et de leur style de leadership. »