Le professeur et maître de cérémonie Denis Nadeau a donné le coup d’envoi à la Rentrée solennelle des cours en présentant M. Gilbert Whiteduck, aîné de la Première Nation anishnabeg algonquine Kitigan Zibi et diplômé de l’Université d’Ottawa. Dans un message préenregistré, M. Whiteduck a accueilli les étudiantes et étudiants sur les terres ancestrales anishnabeg algonquines où a été fondée l’Université, les invitant à poursuivre leurs rêves et à défendre les droits des Premières Nations.
Si la foule et les dignitaires étaient absents de la grande salle habituellement comble du Tribunal-école Gowlings, le professeur Nadeau a néanmoins fait remarquer toute l’importance de cette cérémonie visant à accueillir la nouvelle cohorte. Avant de céder la parole à la doyenne Marie-Eve Sylvestre, il a souligné avec aplomb l’ampleur et l’excellence du travail de celle-ci depuis son arrivée en poste il y a un an, tout particulièrement à la lumière des défis imposés par la pandémie (dont il s’est d’ailleurs bien gardé de prononcer le nom).
La doyenne a livré à la communauté étudiante un vibrant appel à l’action sur fond des multiples révolutions qui marquent notre époque. Ces révolutions notamment technologiques, pédagogiques et scientifiques ont attisé la mobilisation des chercheurs et professionnels de tous les milieux, qui s’unissent aujourd’hui comme jamais auparavant en regard d’une seule et même cause – la crise sanitaire que nous traversons actuellement.
Faisant ressortir certaines des grandes questions de droit auxquelles s’intéressent des membres du corps professoral, la doyenne a invité les étudiantes et étudiants à s’investir dans les recherches de leurs professeurs et à prendre part aux petites révolutions qui, ensemble, transforment l’application du droit au quotidien. Elle les a appelés à prendre acte des révolutions sociales et politiques réclamées dans les rues du monde entier, tant en réaction aux changements climatiques qu’aux effets dévastateurs de la colonisation, du racisme systémique et des inégalités sociales. Faisant valoir que le droit est un savoir social et un outil de changement, elle a aussi invité les civilistes de demain à remettre en question les présupposés sur la neutralité du droit et à peser son application sur les différentes populations qui composent notre société.
« À partir de maintenant, il sera de votre responsabilité de répondre à ces enjeux et de faire avancer le droit, » a lancé Me Sylvestre, appelant la population étudiante à faire preuve d’humilité et d’ouverture d’esprit, tout en insistant sur l’importance de la diversité dans la profession juridique. Enfin, elle a exhorté la nouvelle cohorte à s’impliquer dans les différentes possibilités d’apprentissage bien concrètes qu’offre la Section de droit civil, soulignant l’unicité des occasions qui s’offrent aux futurs juristes dans la région de la capitale nationale.
Chose exceptionnelle en cette rentrée virtuelle : les personnes assistant en direct à l’événement ont eu l’occasion de transmettre leurs messages aux organisateurs en temps réel. Quelques-uns ont d’ailleurs profité de l’occasion pour lancer une invitation à se rencontrer après la cérémonie dans le pavillon virtuel aménagé dans le jeu vidéo Minecraft à l’initiative des professeurs Thomas Burelli et Alexandre Lillo.
Le doyen Adam Dodek de la Section de common law a tenu à accueillir la nouvelle cohorte à la Section de droit civil, soulignant la collaboration étroite entre les deux sections bien distinctes de la Faculté de droit.
Le très honorable Richard Wagner, juge en chef à la Cour suprême du Canada et lui-même diplômé en droit civil de l’Université d’Ottawa, a lui aussi adressé un message aux étudiantes et étudiants. « C’est une merveilleuse aventure que vous venez d’entreprendre, soulignait-il. Saisissez bien cette occasion. Profitez-en pleinement. »
Comme le veut la tradition, la doyenne a ensuite révélé les noms des récipiendaires de l’Ordre du mérite 2020, décerné à des diplômées et diplômés d’exception qui sont devenus des chefs de file de leur domaine et qui font rayonner la Section sur la scène nationale et internationale. Cette année, cet honneur revenait à Mitch Garber, Catherine Piché, Marc Savard et Sabine Uwitonze, qui avaient chacun enregistré une vidéo à l’intention de la nouvelle cohorte. Ils en ont profité pour leur transmettre leurs vœux et leur livrer quelques conseils pour se façonner une carrière à leur image, tout en profitant bien des années qu’ils passeront à la Faculté de droit.
La cérémonie s’est enchaînée avec les prix et distinctions remis aux étudiantes et étudiants qui se sont le plus démarqués aux études supérieures. Associé à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa depuis sa création, le Barreau de Paris a décerné la prestigieuse Médaille du Barreau de Paris 2019-2020 à Me Benoît Frate. Celui-ci s’est démarqué aux études supérieures en droit en publiant, sous la direction de la professeure Lucie Lamarche, la thèse de doctorat « Droit(s) à/et/de/dans la ville : situer, organiser et comprendre la rencontre entre municipalité et droits de la personne ».
Remis annuellement à la meilleure étudiante ou au meilleur étudiant du programme de maîtrise avec mémoire aux études supérieures en droit, le prix de l’Ambassade de France a été décerné cette année à Me Camille Lanthier-Riopel pour son mémoire intitulé « L’accommodement en milieu de travail québécois des personnes souffrant d’un problème de santé mentale ». Me Lanthier-Riopel était sous la direction de la professeure Katherine Lippel.
Félicitant les deux lauréats, la doyenne a souligné que la Rentrée solennelle se voulait aussi l’occasion de dévoiler la remise de près de 70 bourses à quelque 90 étudiantes et étudiants. Rendus possibles grâce à la générosité de nombreux donateurs et amis de la Faculté, ces prix récompensent l’excellence et le leadership parmi les juristes de demain. La liste des lauréats est maintenant disponible en ligne.
Le professeur Nadeau a clôturé la cérémonie en soulignant les efforts des membres du corps professoral, qui ont travaillé d’arrache-pied à l’approche de cette année singulière, en souhaitant le meilleur aux étudiantes et étudiants qui entament leurs études cette année, et en remerciant l’avocat-cinéaste en résidence Étienne Trépanier, sans qui la cérémonie virtuelle n’aurait pu voir le jour.
Bonne rentrée à tous et à toutes!