Le professeur François Larocque est l’un des lauréats et lauréates du Prix d’excellence en mobilisation des connaissances 2021 de l’Université d’Ottawa. Cette récompense lui est attribuée pour son projet novateur visant à faire contribuer le public en général à la protection des droits linguistiques au Canada.
Dans le cadre de son programme de recherche, le titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie canadienne en droits et enjeux linguistiques a lancé Planctus (planctus.ca/), un portail en ligne qui facilite la rédaction et la transmission de plaintes portant sur les droits linguistiques à diverses autorités du pays concernées par la protection de ces droits. Parmi ces autorités, on compte notamment le Commissaire aux langues officielles du Canada, l’Ombudsman de l’Ontario et la Direction de services en français de la Ville d’Ottawa. Cet outil éducatif précieux, qui présente le régime des droits linguistiques du Canada dans une langue simple et accessible, permet à la population de tous âges d’en savoir plus sur leurs droits linguistiques et les obligations linguistiques de certains gouvernements et organismes.
En novembre 2020, le professeur Larocque et le Regroupement étudiant de common law en Français (RÉCLEF) ont organisé la 10e édition d’une activité éducative connue sous le nom de « Marche linguistique ». Dans le cadre de cette activité, les membres du comité exécutif du RÉCLEF et d’autres étudiantes et étudiants inscrits au cours Les droits linguistiques au Canada (CML 4519) sortent généralement de la classe pour parcourir le campus de l’Université d’Ottawa à la recherche d’infractions aux règlements sur le bilinguisme. Le résultat de leur recherche est ensuite acheminé à l’agente ou agent principal des politiques linguistiques de l’université. Cette année, la crise sanitaire entourant la COVID-19 a offert l’occasion d’innover. En effet, le cours CML 4519 était donné à distance à un groupe de quelque 20 personnes situées en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec. Cette situation a transformé la traditionnelle marche linguistique en une activité réalisée pour la toute première fois à l’échelle pancanadienne. Les étudiantes et étudiants du professeur Larocque – des francophones vivant tous en situation minoritaire – ont visité les bureaux des ministères fédéraux de leur ville respective. Après avoir vérifié si les règlements sur le bilinguisme étaient respectés, ils ont documenté les infractions à l’aide de leurs téléphones intelligents et transmis l’information aux autorités compétentes par l’entremise de Planctus. En moins de trois heures, plus de 65 plaintes linguistiques ont été déposées.
Cette expérience montre à quel point Planctus peut mobiliser la population en facilitant la rédaction et la transmission de plaintes linguistiques. Les mécanismes de traitement des plaintes jouent un rôle essentiel dans la planification linguistique du Canada en veillant au respect des droits linguistiques, dépistant l’existence de problèmes systémiques et sensibilisant les gouvernements et les institutions à leurs obligations en matière linguistique. Or, il peut être complexe et laborieux de rédiger des plaintes linguistiques et de savoir exactement à qui les transmettre. Planctus aide à simplifier et à dynamiser le processus en guidant les utilisateurs et utilisatrices vers l’autorité compétente et en les appuyant dans la rédaction de leur plainte, ce qui contribue ultimement à un meilleur accès à la justice et à une meilleure protection des droits linguistiques de la population canadienne par l’engagement civique direct.
Toutes nos félicitations au professeur Larocque pour cette initiative importante et novatrice! Nous avons hâte de voir comment Planctus se développera dans les prochaines années.
Le Prix d’excellence en mobilisation des connaissances récompense des chercheurs et chercheuses dont les travaux ont des retombées percutantes et mettent à contribution des utilisateurs et utilisatrices pendant les processus de recherche et de mobilisation des connaissances. Le Prix est accompagné d’une subvention de 7 000 $ du programme d’échange de connaissances du Conseil de recherches en sciences humaines afin d’étendre les activités de mobilisation des connaissances.
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