Adam Rainis Houston cherche à résoudre les problèmes en restant pratique.
Deux semaines après le début de ses études doctorales à l’Université d’Ottawa, il constate la hausse exponentielle du prix d’un médicament générique contre la tuberculose. Avec ses nouveaux collègues et son superviseur, le professeur Amir Attaran, il dénonce cette pratique peu scrupuleuse de la compagnie pharmaceutique qui bât en retraite et réduit l’augmentation du prix de 90 %. Ensemble, ils publient un article révisé par les pairs sur la façon de restreindre dans l’avenir les chasseurs de brevets lors d’acquisition de médicaments génériques.
Les recherches d’Adam portent sur le droit de la santé, les droits de la personne et la mondialisation. Ces domaines ont piqué sa curiosité tout au cours de ses études et l’ont motivé à s’impliquer sur le terrain.
« J’ai toujours été intéressé par les grands enjeux systémiques. Je ne me demande pas comment il faut appliquer la règle pour un seul client. Je préfère m’attaquer à des problèmes plus vastes, tout en étant conscient qu’au niveau international, il n’y a pas beaucoup de règles et que parfois, elles font partie du problème. Je m’intéresse aux solutions de problèmes sous-jacents. »
Il a rencontré ce genre de situation en travaillant pour la Pacific Islands AIDS Foundation de même que pour Treatment Action Campaign qui développait le premier plan stratégique sud-africain pour s’attaquer au sida et à la tuberculose. Sa thèse de maîtrise en Études du développement mondial à l’Université Queen’s est basée sur le traitement inégal des personnes affligées par ces maladies, parfois les deux en même temps, d’une perspective des droits de la personne.
Après quelques mois passés au sein d’Avocats sans frontière Canada et après avoir complété un LL.M. en droit de la santé (santé mondiale et justice) à l’Université de Washington, il a embrassé une autre cause impliquant la santé mondiale et les droits humains. Il s’est joint à l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti dans sa poursuite judiciaire contre les Nations Unies parce que des Casques bleus ont provoqué une épidémie de choléra qui a fait au moins 9 300 morts et rendu malade près de 800 000 personnes.
« Avoir des lois et des règlements est important, mais les respecter l’est encore plus et c’est ce qui m’a amené à défendre cette cause. Vous avez ici une organisation qui est chargée de protéger et de promouvoir les droits humains et la primauté du droit. Mais vous serez inefficace à promouvoir la primauté du droit si les gens constatent que vous l’ignorez. »
Adam continue de défendre cette cause en plus de concentrer ses études doctorales sur une nouvelle épidémie mondiale, celle des maladies non transmissibles (MNT), comme l’obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires.
« Les MNT représentent un enjeu mondial d’envergure. Les gens s’étonnent d’apprendre qu’il y a plus d’obèses dans le monde que de personnes faméliques. Le Canada traite ces maladies depuis longtemps, et pourtant nous ne sommes pas encore arrivés à trouver des stratégies adéquates. C’est un problème mondial et nous avons besoin de solutions mondiales. »
Adam a choisi d’étudier à l’Université pour plusieurs raisons, mais le bilinguisme a été un élément clé.
« Il y a toute une expertise “en français” et j’aime aussi le fait qu’on y enseigne les deux systèmes juridiques. Il y a là une expertise substantielle. »
Il est aussi venu pour travailler avec le professeur Amir Attaran avec qui il partage sa façon de provoquer le changement.
« Il n’a pas peur d’adopter des positions controversées. Il est de ceux qui croient que pour arriver à faire bouger la société on ne doit pas rester dans sa tour d’ivoire à écrire un article de temps à autre. »
Ultimement, Adam croit que les lois sont des outils de changement. Il importe à ses yeux d’enseigner comment les utiliser adéquatement et de les améliorer pour répondre aux besoins d’un monde où il y a toujours place à amélioration.