Une anomalie. C’est l’impression que Siobhan Airey croyait donner à la plupart des facultés de droit en voulant s’inscrire au doctorat compte tenu de son statut de résidente permanente, mais surtout parce qu’elle n’était pas avocate.
Cela n’a pas été un obstacle à l’Université d’Ottawa. Au contraire, Siobhan s’est tout de suite sentie soutenue par le Bureau des Études supérieures de la Faculté et par son agente d’admission, Florence Downing.
« Ce qui m’a frappé à l’Université d’Ottawa, c’est son esprit d’équipe, a déclaré Siobhan. Je faisais affaire avec des employés qui comprenaient les défis des étudiants atypiques. »
La doctorante est issue d’une famille du sud de l’Irlande très impliquée dans le développement communautaire. Il n’est donc pas étonnant de voir Siobhan embrasser les causes de justice sociale et de vouloir les défendre.
Après un baccalauréat en communication, Siobhan a terminé une maîtrise en études de l’égalité des genres au University College Dublin. Elle s’intéressait alors aux modèles de développement prônés par les institutions internationales, comme la Banque mondiale. L’occasion lui est ensuite donnée de voir ce qui se passait sur le terrain en travaillant pour une grande ONG au Bangladesh. Cette expérience l’a poussée à compléter une maîtrise en droit international des droits humains à la National University of Ireland.
« J’ai alors découvert le monde du droit international, c’est-à-dire l’architecture qui détermine comment les États interagissent entre eux. J’ai commencé à comprendre le rôle du droit et ses liens avec les institutions de gouvernance mondiale. »
L’idée de mener des études doctorales est devenue de plus en plus pressante après son arrivée au Canada en 2007. Elle agissait alors comme consultante en politiques publiques, enchaînant la rédaction de rapport sur des sujets hautement complexes.
« C’était comme si j’étais sur mon lit de mort. Je me disais : qu’est-ce que je veux accomplir ? Et la réponse était claire. Un doctorat. »
Elle a opté pour l’Université d’Ottawa en raison de son expertise en droit international que ce soit en matière de commerce, de droits humains, d’économie ou d’environnement, et aussi à cause des études provenant des corps professoral et étudiant.
« J’aime beaucoup m’attarder à la façon dont on pense aux concepts. J’aime l’aspect théorique des choses et j’ai été encouragée à le faire à la Faculté de droit. »
Sa thèse analyse comment l’aide publique au développement façonne les droits et devoirs des donateurs et des pays bénéficiaires. La professeure Penelope Simons, sa directrice de thèse, et la professeure Heather McLeod-Kilmuray, alors vice-doyenne des Études supérieures, l’ont incitée à profiter de chaque éventualité qui pourrait faire avancer ses recherches. Elle a suivi ce conseil à la lettre ce qui lui a donné la chance de participer en 2013 à un colloque du Institute of Global Law and Policy Research de la Faculté de droit de l’Université Harvard et d’y a être invitée à nouveau en 2014 et 2015.
Elle a également complété une session universitaire à l’étranger grâce à une bourse d’études. Elle s’est rendue au Centre for East African Legal Studies, en Tanzanie, puis au European University Institute de Florence, en Italie et finalement à Canberra, en Australie, au Centre of International Governance and Justice. Ces séjours lui ont permis de côtoyer des universitaires éminents et d’échanger sur différents sujets dont les nouveaux modèles non juridiques de gouvernance mondiale, le rôle des droits humains dans la gouvernance internationale et l’implication des femmes en droit international.
Maintenant que sa thèse est presque terminée, Siobhan est enthousiasmée à l’idée de mener une carrière de chercheur nous aidant à mieux comprendre les facettes du droit international et le rôle changeant de la gouvernance mondiale.