Olivia Meier, une étudiante de 2e année originaire de Winnipeg, représentera le Canada en parabadminton à l’épreuve de simple féminin, ainsi qu’à celle de double mixte avec son coéquipier Pascal Lapointe, de Montréal.
Elle se situe actuellement au 22e rang mondial en simple féminin dans la catégorie SL4. Au plus fort de sa carrière, elle s’était hissée au 7e rang.
« J’ai la conviction que mon vécu en tant qu’athlète de haut niveau a façonné l’étudiante que je suis aujourd’hui », philosophe Olivia.
« Pour atteindre ses objectifs personnels, que ce soit sur le terrain ou en classe, il faut de la constance, de la détermination, des sacrifices. Étudier le droit demande énormément de travail et de discipline, tout comme l’entraînement nécessaire pour participer à des compétitions internationales. Le sport m’a amenée à mettre le temps et l’effort pour parvenir à mes fins, et je pense que cette expérience m’a donné de précieux outils pour réussir des études en droit. »
La rétroaction fait aussi partie intégrante de l’entraînement des athlètes.
« Je sais que, quand je reçois des commentaires positifs ou constructifs, le but est de m’aider à m’améliorer. C’est la même chose à l’Université. Il y en a que ces commentaires découragent. Pour ma part, grâce au sport, je n’ai aucun problème à être évaluée; les remarques constructives m’incitent plutôt à redoubler d’efforts et à mettre en application ce que j’ai appris. »
Olivia est une habituée des rendez-vous internationaux.
Sa première compétition majeure remonte à 2019, aux Jeux parapanaméricains de Lima. Elle a uni ses forces à celles de Pascal Lapointe pour remporter la médaille d’or en double mixte, en plus de gagner la médaille d’argent en simple féminin. Dans le cadre de ces Jeux, la badiste a dû jouer dans la catégorie SU5, qui est destinée aux personnes ayant une limitation fonctionnelle moins sévère que la sienne, car la catégorie SL4 ne faisait pas partie des options.
En septembre 2021, Meier est devenue la première athlète canadienne à participer à des Jeux paralympiques en parabadminton, le sport ne figurant parmi les épreuves que depuis l’édition de 2020, à Tokyo.
Si le parcours d’Olivia est impressionnant, celle-ci reconnaît que la conciliation sport-études n’a pas toujours été facile. Durant sa première année universitaire, elle n’a participé à aucun tournoi international.
« Ça m’a fait bizarre de ne pas compétitionner à l’étranger comme je l’avais fait au baccalauréat, mais je sentais que c’était nécessaire pour commencer ma carrière en droit du bon pied. Même si je n’ai pas voyagé, je restais active au sein de l’équipe de badminton de l’Université d’Ottawa. Avec d’autres membres, j’ai organisé des exercices et des parties amicales quelques fois par semaine. C’est ainsi que j’ai pu conserver mes acquis en vue de la prochaine compétition. »
Olivia se plait énormément dans ses études en droit. Si ses champs d’intérêt sont variés, depuis[MB1] les deux ou trois dernières années, elle s’intéresse de plus en plus aux questions d’accessibilité et au métier d’avocate : « Avec mon vécu, je comprends l’importance et la valeur d’une telle profession, et l’incidence qu’une ou un avocat peut avoir dans la vie d’une personne. Je pense que c’est l’une des raisons qui expliquent mon choix d’étudier le droit. »
En première année, elle dit avoir trouvé les cours de droit de l’invalidité et de justice sociale particulièrement intéressants. Elle a pu apprendre les fondements juridiques derrière les droits de la personne, notamment l’interconnexion avec d’autres domaines du droit. Ses cours de deuxième année sont aussi axés sur les droits de la personne.
Olivia Meier a une hémiparésie, plus précisément une parésie légère du côté droit dans le haut et le bas du corps. Ce handicap la qualifie pour le parabadminton.
Elle a commencé à jouer au badminton à l’âge de huit ans dans un centre sportif intérieur de Winnipeg, et à participer à des compétitions dès l’âge de dix ans.
En raison de son handicap, elle n’arrivait pas à servir comme ses compatriotes sans limitation physique. Elle a donc dû apprendre à tenir le volant autrement. Son jeu de jambes est aussi un peu différent par moments.
La classification du parabadminton comprend plusieurs catégories, selon que l’athlète joue debout avec une limitation fonctionnelle dans un membre du haut ou du bas de corps, est de petite taille ou est assis dans un fauteuil roulant.
Les matchs de parabadminton aux Jeux parapanaméricains se tiendront du 22 au 26 novembre, et il y aura des épreuves en simple masculin et féminin, en double masculin et féminin, ainsi qu’en double mixte. La performance des badistes pourrait leur permettre de se qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris 2024.
« Le sport m’a donné l’occasion de vivre des expériences extraordinaires à l’étranger, comme en Amérique du Sud, en Europe et en Asie, de rencontrer des gens de partout dans le monde et de découvrir différentes cultures. Je suis fière de porter les couleurs du Canada sur la scène internationale et de m’impliquer dans plusieurs comités et organismes qui font la promotion de l’équité et de l’inclusion par le sport. »
« C’est toujours un immense honneur pour nos athlètes de représenter leur pays aux Jeux parapanaméricains. Je suis conscient de tous les efforts et de toute la persévérance nécessaires pour se rendre à un si haut niveau », explique Josh Vander Vies, co-chef de mission de l’équipe paralympique canadienne pour les Jeux de Santiago 2023.
« Le parabadminton est une discipline relativement nouvelle aux Jeux parapanaméricains et aux Jeux paralympiques, et je sais que le sport a fait beaucoup de chemin au Canada au cours des dernières années. J’ai très hâte de voir nos athlètes de talent à l’œuvre et de les encourager dans le feu de l’action, eux qui ont travaillé tellement fort », ajoute l’autre co-chef de mission, Karolina Wisniewska