Ryley Alp a dernièrement remporté une médaille d’or décernée par la revue Wrongful Conviction Law Review (WCLR), dans la catégorie des articles étudiants.
Son article intitulé « Queer in Fear: The Role of Homophobia and Transphobia in Wrongful Convictions » a été sélectionné par le comité éditorial de la revue juridique canadienne, qui est composé d’universitaires spécialistes des condamnations injustifiées.
WCLR est une revue internationale à comité de lecture, sans but lucratif et offerte en libre accès qui traite de condamnations injustifiées et d’erreurs judiciaires. Bien qu’elle se consacre à la base à des questions de droit, la publication accepte également les articles d’autres disciplines (comme la criminologie, la sociologie, la psychologie, la justice pénale, etc.).
Ryley Alp a rédigé son article dans le cadre du cours sur les condamnations injustifiées donné par les professeurs Mark Green et Stephen Bindman.
Extrait de son résumé : « Cette dissertation porte sur la façon dont les préjugés enracinés dans le système de justice pénale à l’égard des personnes LGBTQ2E+ peuvent mener à des condamnations injustifiées. Elle traite principalement des stéréotypes et mythes négatifs sur les personnes queers découlant de l’homophobie et de la transphobie qui conduisent à des condamnations injustifiées. L’étude des cas de Miguel Castillo, de Bernard Baran, du groupe surnommé les "San Antonio Four" et de Monica Jones prouve que ces stéréotypes répandus et dangereux ont un impact sur les personnes queers à chaque étape du système de justice pénale. La dissertation se termine par un court passage sur les cas de condamnations injustifiées en contexte canadien. »
Ryley Alp est présentement en stage chez Fasken. L’an prochain, elle effectuera un stage d’auxiliaire juridique pour la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse.
« Pendant mes études en droit, je voulais vraiment creuser la question du traitement des identités queer dans le système de justice, explique-t-elle. Quand j’ai suivi le cours sur les condamnations injustifiées, je me suis rendu compte de l’insuffisance de la recherche sur le lien potentiel entre l’homophobie et la transphobie, et ce type de condamnation. Mes recherches m’ont permis d’établir que les préjugés et les stéréotypes associés à la communauté queer ont déjà donné lieu à des condamnations injustifiées et que les personnes 2ELGBTQ+ sont surreprésentées dans le système.
Compte tenu du climat social actuel, où nous constatons une montée de la rhétorique homophobe et transphobe, je crois qu’il est tout particulièrement important de poser un regard critique sur ces préjugés. Dans ma dissertation, je soulignais l’augmentation du nombre de projets de loi anti-2ELGBTQ qui deviennent des lois.
Il est très important de comprendre que lorsqu’une loi exerce une discrimination fondée sur l’identité queer, davantage de personnes queer aboutiront dans le système de justice pénale. La montée du sentiment anti-LGBTQ2E+ peut alimenter les stéréotypes menant à des condamnations injustifiées, comme le démontre mon étude de cas.
Il est clair qu’il faut poursuivre les recherches. Et j’espère que ma dissertation conduira à un examen plus approfondi de ce sujet pour que nous puissions mieux comprendre le lien entre l’identité queer et les condamnations injustifiées. Je suis ravie d’avoir eu l’occasion de m’attaquer à ce sujet peu étudié et d’avoir pu mettre en lumière l’expérience des personnes queers dans le système de justice pénale. Je tiens à remercier tous ceux et celles qui m’ont aidée dans mes démarches en vue de faire publier mon article. »
Le professeur Green se souvient de Ryley pour ses interventions fréquentes et pertinentes lors des discussions en classe (sur Zoom). Le sujet de son mémoire était extrêmement bien développé et lui a valu la meilleure note de sa classe, qu’elle a obtenue ex aequo avec une autre personne.
« Ses arguments, qui prennent appui sur quelques cas, sont bien réfléchis et défendus, et prouvent qu’un préjugé lié à l’orientation sexuelle et à l’expression de genre peut mener à une condamnation injustifiée, souligne le professeur Green.
Ryley s’est attaquée à un sujet important, souvent négligé et rarement abordé dans les travaux des autres étudiantes et étudiants, ou lors de discussions en classe. Maintenant que son travail a été publié dans la revue WCLR, sa recherche est désormais accessible à un public élargi. »
Ryley Alp cumule un baccalauréat en médias, information et technoculture de l’Université Western et un diplôme en télédiffusion du Collège Fanshawe. En 2023, elle a obtenu son diplôme de Juris Doctor avec option en droit et technologie de la Section de common law de l’Université d’Ottawa. Quand elle ne travaille pas, Ryley adore cuisiner, pratiquer le yoga, étudier son équipe virtuelle de football et passer du temps avec son chat, Poe.
L’an dernier, Samantha Savage a remporté le même prix pour son article intitulé « The Reliability of Expert Evidence in Canada: Safeguarding Against Wrongful Convictions » Wrongful Conviction Law Review, 3(1), 82-93. (Œuvre originale publiée le 20 juillet 2022).
Avant elle, Esti Azizi avait aussi remporté la médaille d’or pour son article « Maintaining Innocence: The Prison Experiences of the Wrongfully Convicted ». The Wrongful Conviction Law Review, 2(1), 55-77.
Les étudiantes avaient toutes deux suivi le cours sur les condamnations injustifiées.