Juges, personnel de l’Université, étudiants et étudiantes : plus de 250 personnes se sont rassemblées pour l’occasion. L'événement a débuté par un rituel de purification par la fumée effectué par Gilbert Whiteduck, gardien du savoir autochtone à la Section de common law. Des discours des doyennes de la Faculté ont été suivis d’une discussion avec la juge Moreau animée par trois représentants des associations étudiantes: Justine Grenier, Présidente de l'Association des étudiantes et étudiants en droit civil d’Ottawa (AED), Natasha Gosselin, VP des affaires sociales de l'Association Étudiantes de Common Law (AÉCLSS) et Ben Surmachynski, Governance des étudiant(e)s autochtones en droit (GÉAD).
« Notre Faculté entretient des liens étroits et privilégiés avec la Cour suprême, tant par sa proximité géographique que par l’importance qu’elle accorde au bilinguisme et aux différentes traditions juridiques du Canada », s’est réjouie dans son discours la doyenne de la Section de droit civil, Marie-Eve Sylvestre. « Nous chérissons et apprécions notre relation avec chacun de ses juges, qui viennent régulièrement s'exprimer, participer à nos activités et, surtout, inspirer nos étudiants. »
En fait, six des neuf juges de la Cour suprême ont assisté à la cérémonie.
Cela fait 20 ans que la Faculté organise une cérémonie en l’honneur de tous les nouveaux juges nommés à la Cour suprême du Canada. « Je suis ravi de poursuivre cette tradition de longue date, qui rend hommage aux juges nouvellement nommés à la Cour suprême du Canada », a affirmé le juge en chef Richard Wagner, diplômé de la Section de droit civil. « Cette cérémonie unique permet aussi de rapprocher la Cour de la communauté universitaire. »
La juge Moreau a tenu à remercier les deux sections de la Faculté pour leur accueil « chaleureux ». « J’ai beaucoup apprécié l’expérience de m’entretenir avec les étudiant.es durant la cérémonie et à la réception et j’espère pouvoir participer à l’avenir aux programmes et activités des deux sections », a-t-elle déclaré par écrit.
Une défense du français inspirante
Kristen Boon, la doyenne Susan-et-Perry-Dellelce de la Section de common law, a souligné dans son discours le bilinguisme de la juge Moreau, dont la mère était anglophone et le père venait d’une communauté francophone de la Saskatchewan. La carrière de la juriste albertaine a été marquée par la défense des droits de la minorité francophone, plaidant deux causes en matière de droits linguistiques devant la CSC. La juge Moreau est par ailleurs cofondatrice de l’Association des juristes d’expression française de l’Alberta.
« Ici, à la Faculté de droit, où nous enseignons la common law en français et en anglais, cette trajectoire est une source d’inspiration », a noté Kristen Boon. « La présence d'une francophone de l'Ouest canadien à la Cour suprême est extrêmement importante pour les francophones de tout le pays. »
Mary T. Moreau est devenue juge à 38 ans – après seulement 14 ans de pratique – lorsqu’elle fut nommée à la Cour du Banc du Roi de l’Alberta en 1994. En 2017, elle est devenue la première femme francophone à être nommée juge en chef de cette Cour, poste qu’elle occupera jusqu’à sa nomination à la Cour suprême.
Depuis arrivée sur le banc, la Cour suprême est composée majoritairement de femmes pour la première fois de son histoire.