Actuellement au doctorat en droit à l’Université d’Ottawa, l’étudiante s’intéresse aux travailleuses et travailleurs qui se sont blessés dans l’exercice de leurs fonctions et au rôle des syndicats et des représentantes et représentants syndicaux dans leur processus de réadaptation et de retour au travail.
Après ses études de premier cycle en droit à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Maxine Visotzky-Charlebois a exercé à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ainsi qu’au cabinet d’avocats Melançon Marceau Grenier Cohen. Ces expériences pratiques lui ont permis de mieux comprendre les enjeux auxquels font face les travailleuses et travailleurs, en particulier en ce qui concerne l’accès à la justice.
« La situation des accidenté·es du travail m’avait alors particulièrement préoccupée, puisque j’avais affaire à des dossiers d’une grande complexité en raison de la nature souvent hautement médicalisée des débats. »
La doctorante a fait ses études de maîtrise en droit du travail au même établissement, où elle a reçu la bourse Joseph-Armand-Bombardier et la bourse FRQSC, toutes deux hautement concurrentielles. Dans son mémoire de maîtrise, intitulé « L’accès à la justice pour les personnes accidentées ou malades du travail : quelle incidence des coûts humains et financiers de la justice? », elle a eu envie de faire le pont entre ses observations d’avocate et la recherche empirique sur les enjeux d’accès à la justice au regard de l’indemnisation des travailleuses et travailleurs. Ses recherches sur les droits des travailleuses et travailleurs blessés ou malades lui permettent de se pencher sur la législation et le traitement injuste des travailleuses et travailleurs. « Ces réflexions alimentent depuis longtemps non seulement mes études, mais aussi mon implication sociale. »
Au cours de ses études, Maxine Visotzky-Charlebois s’est beaucoup impliquée socialement. Elle a fait du bénévolat auprès de nombreux organismes sans but lucratif et d’établissements d’enseignement, comme la Coalition des organismes communautaires de lutte contre le SIDA, le Centre des femmes de l’UQAM, l’Association des étudiantes et étudiants en droit de l’UQAM, ainsi que de cliniques juridiques offertes par le groupe communautaire Au bas de l’échelle, qui soutient les travailleuses et travailleurs non syndiqués.
En mars 2019, la regrettée professeure Katherine Lippel, titulaire de la Chaire de recherche éminente en droit de la santé et de la sécurité du travail à l’Université d’Ottawa, a rencontré Mme Visotzky-Charlebois pour la première fois.
« J’ai pris conscience de ses capacités en recherche lorsque j’ai assisté à sa présentation à l’UQAM. Son étude sur l’accès à la justice pour les travailleurs(ses) blessés au Québec m’a enthousiasmée,... »
Katherine Lippel
— la Chaire de recherche éminente en droit de la santé et de la sécurité du travail
« J’ai pris conscience de ses capacités en recherche lorsque j’ai assisté à sa présentation à l’UQAM. Son étude sur l’accès à la justice pour les travailleurs(ses) blessés au Québec m’a enthousiasmée, et je l’ai invitée à envisager des études doctorales sous ma direction. »
La professeure Lippel, qui est décédée en septembre 2021, a toujours été une grande défenseure des droits des travailleuses et travailleurs, et s’est souvent prononcée contre la stigmatisation des victimes de blessures et de maladies liées au travail au cours de sa carrière. Elle a tout de suite perçu les aptitudes exceptionnelles de Maxine Visotzky-Charlebois, notant qu’il était rare de trouver des étudiantes et étudiants aussi dévoués envers le droit à l’indemnisation des travailleuses et travailleurs. La professeure Lippel a donc été ravie quand l’étudiante a accepté son invitation. Les deux femmes ont commencé à travailler ensemble à l’été 2020 dans le cadre d’un projet financé, Politiques et pratiques en matière de retour au travail après une lésion professionnelle : Défis de taille et solutions innovatrices, et à l’automne de la même année, Mme Visotzky-Charlebois a entrepris ses études doctorales à l’Université d’Ottawa, sous la direction de la professeure Lippel.
Avant sa mort, la professeure Lippel tenait à s’assurer que la doctorante aurait les fonds nécessaires pour mener à bien ses recherches doctorales. Elle a donc écrit une lettre de recommandation élogieuse au Secrétariat Vanier-Banting, dans laquelle elle vantait l’excellence dans les études, le leadership et l’engagement communautaire de Maxine Visotzky-Charlebois. Cette lettre a été l’une des dernières tâches professionnelles accomplies par la professeure Lippel.
orsqu’elle a appris qu’elle était lauréate d’une bourse Vanier, Mme Visotzky-Charlebois a rendu hommage à sa mentore et directrice : « C’est Katherine Lippel, quand j’ai commencé mon doctorat, qui m’a encouragée à déposer une demande pour la bourse Vanier. Elle m’a épaulée tout au long de cette demande, malgré la maladie; je lui serai toujours reconnaissante. »
Grâce à la BESC Vanier, la doctorante espère poursuivre l’important travail entamé sous la direction de la professeure Lippel :
« Avec ma thèse, je souhaite continuer dans la voie qu’elle a tracée en tant que chercheuse engagée, en m’intéressant notamment aux questions entourant les personnes accidentées ou malades du travail. Les travaux de Katherine constituent une source de motivation au quotidien qui m’encourage à avancer, et la bourse Vanier vient certainement me donner une erre d’aller. Je me considère très privilégiée de recevoir cette bourse, qui me permettra de me dévouer à ma thèse. »
La Section de droit civil est ravie de voir Maxine Visotzky-Charlebois reconnue pour ses recherches et son engagement exceptionnels, et lui souhaite la meilleure des chances dans la rédaction de sa thèse.