Notre devoir de protection de l’eau : l’imposante nouvelle œuvre d’art autochtone à la Faculté de droit 

Par Common Law

Communication, Faculté de droit

Droit autochtone
Water mural with artists and students
Au début de l’année 2023, celles et ceux qui ont circulé dans le pavillon Fauteux – qui accueille la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa – ont été témoins de la création d’une nouvelle œuvre d’art autochtone : une immense murale allant quasiment du plancher jusqu’au plafond représentant deux êtres spirituels sous l’eau.

Créée par les artistes autochtones Christi Belcourt et Isaac Murdoch du collectif Onaman et exposée bien en vue dans la zone la plus passante du troisième étage du pavillon Fauteux, l’œuvre représente les enseignements et les principes juridiques du peuple anichinabé se rapportant à nibi (l’eau) et rappelle à quiconque la croise l’importance du droit et des traditions juridiques autochtones.  

« La murale ouvre les portes de la Faculté de droit aux lois, aux ordres juridiques et aux méthodologies autochtones », explique la professeure Aimée Craft, qui a contribué à piloter la création de l’œuvre. « La fresque en elle-même représente les lois anichinabées en matière d’eau, Anishinaabe nibi inaakonigewin. Elle met en scène ces êtres spirituels qui sont indissociables de l’eau, qui veillent sur elle, qui endossent pleinement cette responsabilité. Et, d’une certaine manière, c’est aussi une invitation à prendre part aux efforts de protection de l’eau. »  

Si l’œuvre sert de point de départ à la discussion sur les traditions juridiques autochtones liées à l’eau, elle nous donne aussi l’occasion d’explorer de façon plus générale notre rapport avec le territoire et l’eau, et de découvrir comment les lois autochtones découlent de l’interrelation et de l’objectif du bien-être collectif.  

Dans le cadre de l’appel à l’action no 28 de la Commission de vérité et réconciliation, on demande aux écoles de droit de donner un cours sur les lois et les traditions juridiques autochtones et de bonifier leur offre en matière de contenu autochtone, notamment en ce qui concerne les ordres juridiques, et de compétences interculturelles. « Selon moi, la murale démontre non seulement l’interconnexion de nos différents espaces, mais la décolonisation de la Faculté de droit également », souligne Kristen Boon, doyenne Susan-et-Perry-Dellelce de la Section de common law.  

« Ça fait partie de notre engagement comme Faculté d’abord de valoriser la présence, l’importance du droit autochtone, des ordres juridiques autochtones, la présence des premiers peuples au sein de la Faculté; valoriser leurs contributions au droit aussi, et permettre aux étudiantes et aux étudiants d’avoir accès à ces savoirs. », note Marie-Eve Sylvestre, doyenne de la Section de droit civil.  

La fresque est un moyen de communiquer à toute personne qui entrera dans le pavillon Fauteux que le droit anichinabé ne concerne pas que ce peuple, parce qu’elle invite celle ou celui qui la regarde à s’investir dans la protection de l’eau. Comme l’explique la professeure Craft, les artistes nous ont fait don de leur talent, de leur vision, de leur art, de leur savoir et de leurs enseignements portant sur l’eau. « Ces gens nous ont apporté l’histoire de ces deux êtres spirituels qui veillent sur l’eau et qui nous invitent à les rejoindre, sollicitent notre engagement et nous rappellent que l’eau est notre responsabilité à nous aussi. » 

La Faculté de droit remercie très sincèrement les artistes Christi Belcourt et Isaac Murdoch pour cette merveilleuse œuvre d’art, qui profitera à toutes celles et à tous ceux qui passeront par là.