De ses premiers pas comme chercheuse à ses réalisations actuelles comme professeure agrégée, elle a toujours fait le lien entre les luttes féministes dans l’histoire et les questions d’équité de genre dans la société actuelle. Sa volonté de faire évoluer l’enseignement de l’histoire – en y intégrant notamment les voix des femmes ou le vécu franco-ontarien, par exemple – a donné vie à une carrière dynamique consacrée à la formation de la relève enseignante et aux enjeux d’équité de genre.
« Marie-Hélène Brunet est sans conteste une professeure exemplaire et exceptionnelle », déclare l’ancien doyen de la Faculté d’éducation, Richard Barwell.
« On le voit dans les évaluations de son enseignement, ses pratiques pédagogiques innovantes et interactives à la fine pointe de la technologie ainsi que son programme de recherche collaboratif sur la didactique de l’histoire des femmes et sur les pratiques professionnelles en enseignement de l’histoire en milieu francophone minoritaire. »
Stimuler l’esprit critique
« Ce prix est une grande source de motivation : il constitue pour moi la reconnaissance de mon engagement profond envers la formation des enseignantes et des enseignants. Je suis convaincue de l’importance de la recherche en didactique et en pédagogie puisque je sais à quel point on peut accomplir beaucoup dans une salle de classe », explique la professeure Brunet.
« Il est primordial de prendre le temps de réfléchir à nos pratiques et aux façons dont celles-ci peuvent permettre d’améliorer notre compréhension du monde complexe dans lequel nous vivons. À ce titre, je pense qu’il faut prioriser le développement de l’esprit critique et encourager les étudiantes et les étudiants à s’ouvrir à la diversité des perspectives », ajoute-t-elle.
La professeure Brunet souhaite surtout donner aux enseignantes et enseignants les connaissances et les outils pratiques nécessaires pour aborder dans toute leur complexité les sujets difficiles en classe, et améliorer l’éducation francophone en contexte minoritaire.
« Je suis fière de contribuer à la formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants et de valoriser l’apport et la force de la francophonie ontarienne. Je dédie ce prix à mes étudiantes et à mes étudiants, à la Formation comme aux cycles supérieurs, qui m’inspirent et m’encouragent à me dépasser et à devenir une meilleure professeure. »
Faire progresser la recherche sur l’histoire du féminisme
Égalité, féminisme, francophonie, genre, inclusion, agentivité, femmes : ces mots, qui reviennent très souvent dans ses nombreuses publications, sont révélateurs. Elle s’engage d’ailleurs en ce sens au travers d’un solide programme de recherche qui met en valeur les voix trop souvent oubliées dans l’histoire.
Marie-Hélène Brunet a lancé la création d’un nouveau cours d’études supérieures sur le genre et l’éducation, en plus d’avoir participé au développement d’une concentration francophone (éducation en milieux linguistiques minoritaires et inclusion) destiné aux étudiantes et étudiants à la maîtrise de la Faculté d’éducation.
Elle est aussi chercheuse principale d’un projet intitulé Conjuguer nos histoires au féminin : une recherche-design bilingue, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Dans ce partenariat avec la Société Histoire Canada, la professeure et son équipe cherchent à pallier la quasi-absence des femmes dans les programmes scolaires en créant des ressources qui favorisent l’enseignement et l’apprentissage de l’histoire du genre et en prenant appui sur les expériences historiques des femmes canadiennes de divers horizons.
La professeure est également cochercheuse dans le partenariat de recherche pancanadien financé par le CRSH Penser historiquement pour l’avenir du Canada. Elle s’y intéresse particulièrement à l’enseignement de l’histoire en contexte francophone minoritaire.
À l’automne 2024, paraîtra aussi un ouvrage qu’elle a codirigé et qui est décrit par la maison d’édition comme une « conversation plus que nécessaire sur l’enseignement et l’apprentissage de l’histoire des femmes et du genre » (Women, Gender, and History Education: Perspectives from Ontario and Quebec, Canada). L’objectif à long terme est aussi de publier une version en français du même ouvrage.
« Marie-Hélène Brunet est une professeure qui souhaite changer les choses en diffusant ses recherches et en attirant l’attention sur les iniquités de genre passées et actuelles à l’intérieur comme à l’extérieur des systèmes d’éducation publique francophones et anglophones », explique l’ancien vice-doyen aux études supérieures, Nicholas Ng-A-Fook.
« Je dédie ce prix à mes étudiantes et à mes étudiants, à la Formation comme aux cycles supérieurs, qui m’inspirent et m’encouragent à me dépasser et à devenir une meilleure professeure. »
Marie Hélène Brunet
— Professeure agrégée
À propos de Marie-Hélène Brunet
Marie-Hélène Brunet est professeure agrégée en didactique des sciences sociales et de l’histoire à la Faculté d’éducation. Ses travaux de recherche portent sur les questions d’iniquités de genre dans les programmes scolaires et sur la marginalisation de l’expérience des femmes dans l’enseignement de l’histoire. Elle a été corédactrice et rédactrice francophone pour la Revue d’histoire de l’éducation, créatrice du balado Histoire d’enseigner : un balado sur l’enseignement de l’histoire et ancienne directrice de l’unité de recherche éducationnelle Faire de l’histoire/Making History.