Mois de l’histoire des Noirs : quelques réflexions et une nouvelle section pour la population étudiante noire en génie à l’Université d’Ottawa

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Groupe de trois étudiants noirs assis sur la pelouse devant le bâtiment du campus avec leurs cahiers et ordinateurs portables.
Image de Keira Burton sur Pexels
Pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs, la Faculté de génie a donné la parole à des étudiantes de la toute nouvelle section locale de la Société nationale des ingénieurs noirs (SNIN) pour savoir ce qu’elles pensent de leur expérience ici et de la profession en général.

Réflexions étudiantes

Susan Peters

Génie mécanique biomédical et technologie de l’informatique (cinquième année)
Coprésidente, section uOttawa de la SNIN

En tant que coprésidente et cofondatrice de notre section de la SNIN, je gère les activités du club avec les autres membres de l’équipe de direction. J’en suis aussi à ma dernière année du programme de génie mécanique biomédical et technologie de l’informatique.

Mes années à la Faculté de génie m’ont amenée à revoir ma perception du domaine. Il m’a été donné d’explorer des disciplines et des cours vers lesquels je ne serais pas allée de moi-même. À ma surprise, je me suis découvert un vif intérêt pour la programmation et les logiciels, et mes aspirations professionnelles s’en sont trouvées complètement transformées. Mes cours m’ont aussi permis de nouer beaucoup d’amitiés et de me bâtir des réseaux d’entraide. En génie, il n’y a pas qu’une façon de se forger une carrière originale qui répond à nos intérêts.

En tant que future ingénieure noire, je serai peut-être affublée de certaines étiquettes – comme celle de la personne embauchée pour des motifs de diversité – qui viendront brouiller la distinction entre mes compétences, ma race et mon genre. J’espère toutefois que, dans notre domaine, on apprécie les gens en fonction de leur savoir-faire et de leurs talents, et non de l’image et des quotas de diversité auxquels on pourrait les associer.

À mes débuts à l’Université, je ne voyais que très peu de personnes noires dans les clubs de génie. Être la seule Noire dans un groupe, ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus encourageant, alors j’ai préféré ne pas m’y inscrire. Je connais d’expérience les microagressions qui peuvent survenir quand on est la seule personne noire dans un groupe. Par le passé, j’ai eu à constamment faire mes preuves pour qu’on me traite comme les autres. Malgré tout, j’ai fini par surmonter mes craintes et par me joindre à un club de génie. Ça a ravivé ma passion pour les initiatives ancrées dans l’esprit de communauté.

Après coup, j’ai voulu créer un regroupement où l’on encouragerait plus d’étudiantes et d’étudiants noirs à profiter de ce genre d’occasions, à se bâtir un réseau et à se lier d’amitié avec des gens qui ont un vécu différent du leur, que ce soit à l’Université, au travail ou dans la vie. La SNIN symbolise notre volonté de nous entraider pour mieux réussir.

Bimpe Awotundun

Génie chimique (cinquième année)
Coprésidente, section uOttawa de la SNIN

Enrichissante : voilà le mot que j’emploierais pour décrire mon expérience universitaire. En m’investissant dans la vie sur le campus et dans diverses activités non liées aux STIM, j’ai pu rencontrer toutes sortes de personnes. Mon passage ici m’a donné l’impression d’être citoyenne du monde sans même avoir à voyager! Le fait de prendre connaissance d’autres parcours et d’autres vécus m’a amenée à changer ma façon de voir le monde. J’ai pu découvrir des choses nouvelles et profiter de possibilités vraiment stimulantes.

À ma connaissance, les étudiantes et étudiants noirs en génie n’avaient pas nécessairement accès à ce type d’occasions et de regroupement; c’est pourquoi j’ai tenu à cofonder notre section de la SNIN. J’adore le concept du « pour nous, par nous », parce que je sais que les meilleurs espaces pour la population étudiante noire sont ceux qu’elle crée elle-même.

Même si notre club est relativement nouveau, il m’a permis d’en apprendre plus que jamais sur le leadership et l’esprit de communauté. Je m’attendais à y rencontrer d’autres gens comme moi. Mais j’avais tort. J’y ai plutôt fait la connaissance d’une foule de personnes aux expériences diamétralement opposées aux miennes. Ainsi, j’ai compris qu’il y a toutes sortes d’étudiantes et d’étudiants noirs en génie. J’ai vu la beauté, la richesse et la complexité de cette population étudiante dans notre faculté, une population que nous devons élever à de nouveaux sommets.

Bayza Woldemariam

Génie mécanique biomédical (troisième année)
Vice-présidente aux opérations, section uOttawa de la SNIN

J’ai commencé mes études en sciences biomédicales, après quoi j’ai rapidement fait le saut vers le génie. J’aimerais bien faire carrière en génie clinique, tout particulièrement dans le domaine de la conception de prothèses. Dans mes temps libres, je fais du sport, je participe à différents clubs et je fais du bénévolat, non seulement pour être un moteur de changement dans ma communauté, mais aussi pour rencontrer des gens.

La majeure partie de mes études à la Faculté de génie s’est déroulée en ligne, ce qui veut dire que tous les contacts se sont faits par téléphone ou par courriel. Mes premières communications avec le personnel remontent à l’hiver 2020, quand je suis passée des sciences au génie. La Faculté s’est assurée que la transition se fasse en douceur, et je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui!

Cela dit, j’ai quand même eu du mal à composer avec les cours en ligne. L’absence d’interactions avec les autres personnes dans mes classes et le personnel enseignant me pesait. La SNIN m’a donné l’occasion de rencontrer d’autres étudiantes et étudiants qui me ressemblent; des gens qui ont les mêmes affinités et qui caressent les mêmes objectifs que moi. C’est ce qui m’a permis de créer le système de soutien dont j’avais tant besoin.

La section uOttawa de la SNIN est le premier club du genre à répondre aux besoins de la population étudiante noire en STIM sur notre campus, et j’ai tout de suite voulu m’investir dans la création de cette communauté. On y met en valeur les multiples avenues qui mènent à la réussite pour les étudiantes et étudiants noirs, et on se donne collectivement des occasions de grandir ensemble, sur le plan social comme scolaire.

Collage de portraits de dirigeants de la NSBE
Membres de l’équipe de direction : Susan Peters, Bayza Woldemariam, Karl-William Gueyie , Muna Chukwujindu, Bimpe Awontundun, Marina Foumane, et Marina Foumane

À propos de la section uOttawa de la SNIN

Notre club s’attache à fonder une communauté noire qui étudie en STIM et à accroître le nombre d’ingénieures et ingénieurs noirs qui sont culturellement responsables, qui excellent sur le plan scolaire, qui mènent des carrières florissantes et qui exercent un impact positif sur leur communauté. Les ressources et les services qui y sont proposés sont à l’image de notre devise : ils offrent aux étudiantes et étudiants noirs un espace où tisser des liens, parler de leurs expériences, trouver de l’aide à la réussite scolaire et s’exposer à diverses activités de nature professionnelle.

Observations sur l’Université et la profession

Les personnes noires représentent une grande partie de la population minoritaire à l’Université d’Ottawa. Pourtant, elles sont sous-représentées dans les milieux universitaires et professionnels. C’est pourquoi il nous faut mettre en place les ressources dont elles ont besoin pour profiter pleinement de leur expérience aux études supérieures.

Pourquoi se joindre à la SNIN?

On retrouve une forte représentation noire dans les programmes de STIM à l’Université d’Ottawa, mais peu de clubs sont à notre image.

La SNIN se veut une communauté où différentes façons de réussir sont mises à l’honneur, ainsi qu’un espace pour briser l’isolement et donner aux étudiantes et étudiants noirs la chance de cheminer ensemble. Le club nous a démontré toute la beauté et la diversité des communautés noires. En tant que membres de l’équipe de direction, nous nous mettons au défi de sortir de notre zone de confort et de servir notre communauté à titre de leaders et d’amis.

Nous voulons aménager un espace pour les générations actuelles et à venir d’étudiantes et d’étudiants noirs, et jeter des bases solides pour ce club qui leur donnera la chance de se réunir et de réellement s’entraider.

Pour en savoir plus sur la section uOttawa de la SNIN, consultez son profil sur Instagram ou envoyez-lui un courriel.

Remarque : Certaines citations ont été modifiées par souci de concision.