Célébrons les femmes en génie

Vanessa Prinsen, programmeuse en jeu vidéo

Passionnée de jeux vidéo depuis sa tendre enfance, Vanessa Prinsen est programmeuse de jeu vidéo chez Crop Circle Games. Sa carrière dans l’industrie a débuté chez BioWare en 2006; elle a ensuite passé plusieurs années dans le domaine des technologies médicales avant d’effectuer un retour au développement vidéoludique en 2019. Elle a obtenu son baccalauréat en génie logiciel de l’Université d’Ottawa en 2005, puis sa maîtrise en génie de l’École de technologie supérieure en 2020. Lorsqu’elle ne travaille pas à créer de nouveaux univers, elle s’abandonne elle-même dans d’autres mondes, que ce soit en lisant des romans de science-fiction et de fantaisie, en participant à des jeux de rôles ou en faisant des promenades en forêt.

D’où vient votre intérêt pour le génie et, plus particulièrement, pour votre domaine de spécialité?  

Je suis fascinée par les ordinateurs depuis mon enfance, mais c’est le côté pratique du génie qui m’a poussée à faire des études en génie logiciel. J’ai mis plus de temps à réaliser que je pourrais faire carrière en jeu vidéo. Même si ça ressemble à une partie de plaisir, c’est aussi un secteur avec des exigences techniques très particulières, des délais serrés et une dépendance très étroite à des domaines non techniques. Bref, on y trouve plein de défis intéressants!

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui commencent leurs études ou leur carrière en génie?  

Foncez vers ce qui vous fait peur! Joignez-vous à un club étudiant dans un domaine que vous ne connaissez pas du tout. Proposez-vous pour un projet ou un rôle même si vous ne croyez pas avoir les compétences nécessaires. Demandez à quelqu’un – prof ou autre – de vous expliquer un sujet. C’est comme ça que vous allez apprendre. On ne s’attend pas à ce que les personnes aux études ou en début de carrière soient des spécialistes. Profitez-en pour vous lancer des défis et découvrir des choses nouvelles!

Imane El Karafi, chef des opérations, projets de fabrication internationaux, Pratt & Whitney Canada

Imane El Karafi travaille à Pratt & Whitney Canada (P&WC) depuis 2010. Elle y a acquis des compétences en ingénierie de mise au point, notamment dans l’assemblage, la préparation et l’homologation de moteurs, les essais au sol et en vol, la gestion de projets et le développement durable. En 2015, elle a accepté un poste dans les systèmes de commande de la famille de moteurs à turbosoufflante PW800. Elle a été nommée adjointe de direction technique à la vice-présidence de l’ingénierie en 2017, puis responsable de produits à l’unité des services d’ingénierie à la clientèle et, enfin, chef des opérations pour les projets de fabrication internationaux.  

Imane El Karafi a terminé sa double majeure en génie mécanique et en technologies de l’information de l’Université d’Ottawa en 2010. En décembre 2016, elle a obtenu un MBA pour cadres de l’Université de Sherbrooke (campus de Longueuil).

D’où vient votre intérêt pour le génie et, plus particulièrement, pour votre domaine de spécialité?  

Ma curiosité et mon talent pour la résolution de problèmes m’ont orientée vers le génie, un domaine très axé sur l’innovation et la construction d’un monde meilleur. J’ai choisi d’étudier en génie mécanique et en technologies de l’information parce que je voulais faire carrière dans l’aérospatiale. Ce secteur m’a toujours fascinée. Mon père travaillait dans ce domaine et adorait ce qu’il faisait. Je lui posais d’innombrables questions sur le fonctionnement des avions et des moteurs.  

Après 12 ans chez Pratt & Whitney Canada, je continue de me lever de bonne humeur le matin à l’idée de concevoir, de fabriquer et d’entretenir les moteurs d’avion les plus perfectionnés et les plus fiables au monde.

Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise à l’Université et qui vous sert encore aujourd’hui?  

La résolution de problèmes et le travail d’équipe, qui font partie de mon quotidien aujourd’hui. Dans notre environnement dynamique et complexe, nous devons souvent travailler en étroite collaboration avec nos équipes diversifiées et très talentueuses pour trouver des solutions et imaginer de nouveaux concepts, sans compromettre la sécurité, la qualité, l’environnement et l’économie. Je suis toujours impressionnée de voir l’ardeur, la passion et le dévouement que les membres de notre personnel mettent dans leur travail. Il n’y a pas de limites à ce que nous pouvons accomplir ensemble.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui commencent leurs études ou leur carrière en génie?  

Premièrement, cultivez votre curiosité et votre persévérance. Ce sont les deux qualités essentielles pour tirer une grande satisfaction de votre parcours scolaire ou professionnel. Si vous adoptez une attitude d’ouverture à l’apprentissage et que vous posez les bonnes questions, vous serez toujours capable de surmonter les obstacles et les difficultés. Vous en tirerez des leçons et vous ne répéterez jamais les mêmes erreurs.  

Deuxièmement, si vous en avez la possibilité, faites des stages pendant vos études, que ce soit ou non dans le cadre du programme coop. Les stages vous donnent la chance d’explorer différents domaines de spécialité, de tisser un réseau professionnel et d’entrer plus facilement sur le marché du travail.  

Troisièmement, participez à des initiatives bénévoles au profit de la communauté. En plus de contribuer au bien commun, vous apprendrez à gérer différentes priorités et exigences.

Rukyya Badreldin, ingénieure civile en formation

Rukyya Badreldin est ingénieure de projets à l’entretien du Groupe de transport Rideau. Elle travaille dans le secteur du transport ferroviaire et du transport en commun depuis près de quatre ans. Actuellement, elle supervise les travaux de construction de la phase 2 du projet de prolongement de la Ligne de la Confédération. Elle a obtenu son diplôme en génie civil de l’Université d’Ottawa en 2019.

Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise à l’Université et qui vous sert encore aujourd’hui?

J’ai acquis une mine de connaissances en génie civil, mais la chose la plus importante que j’ai apprise pendant mes études, c’est à travailler en équipe. J’ai eu la chance de participer à plusieurs activités parascolaires. J’ai notamment siégé aux comités directeurs de Women in Science and Engineering (WISE), de l’Association des étudiants en génie (AEG) et de la Société canadienne de génie civil (SCGC), et j’ai participé à de nombreux concours et congrès en génie. Ces expériences ont renforcé mon leadership et mes aptitudes interpersonnelles. Sans ces compétences fondamentales, je ne serais pas où je suis aujourd’hui.

Qu’est-ce que vous auriez aimé savoir au moment de recevoir votre diplôme?

Que ma carrière, mon premier emploi et mon domaine d’études ne définissent pas qui je suis et quel sera mon avenir. À la fin de mes études, je craignais que mon identité se limite à ma profession ou à mon domaine de spécialité. Pourtant, il n’est pas rare de voir des ingénieures et ingénieurs se réorienter au cours de leur carrière vers le droit, l’enseignement, la médecine, la comptabilité ou toute autre profession. C’est l’avantage d’étudier en génie: on forme des personnes polyvalentes, capables de s’adapter à toutes les circonstances. Ce n’est pas une discipline refermée sur elle-même. Au contraire, elle ouvre sur un monde de possibilités.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui commencent leurs études ou leur carrière en génie?

Je conseille aux personnes qui commencent leurs études en génie de participer à des activités parascolaires et de profiter de toutes les ressources qu’offre la Faculté. J’ai fréquenté le Centre de mentorat pendant ma première année, et j’y ai trouvé une aide précieuse. J’ai participé aux activités de réseautage organisées par la Faculté et à des activités bénévoles quand je le pouvais. C’est en m’investissant dans les initiatives de l’Université et de la Faculté que j’ai pu me bâtir un réseau professionnel. J’ai renforcé mes aptitudes interpersonnelles et, par-dessus tout, je me suis bien amusée! J’ai noué des liens importants, rencontré des personnes formidables et découvert toutes les possibilités d’une profession en génie.  

Caroline Cloutier, directrice de la recherche et du développement, Conseil national de recherches du Canada, Centre de recherches en énergie, mines et environnement

Caroline Cloutier est directrice de la recherche et du développement aux installations de recherche sur les matériaux de pointe du Conseil national de recherches du Canada (CNRC) sur l'énergie, les mines et l'environnement, à Mississauga, en Ontario. Les recherches de l’établissement portent essentiellement sur des plateformes de découverte accélérée de matériaux destinés à des applications d’énergie propre.   

Avant son entrée au CRNC, en février 2021, Caroline Cloutier occupait le poste d’ingénieure principale de systèmes au service de la recherche et du développement de Mercedes-Benz pour l’Amérique du Nord, où elle évaluait de nouvelles technologies sur les piles à hauts voltages. Elle a obtenu un baccalauréat en génie chimique de l’Université d’Ottawa, puis une maîtrise en génie des matériaux et métaux et un doctorat en génie chimique et biologique de l’Université de la Colombie-Britannique.   

Son parcours l’a menée dans les secteurs du pétrole, du gaz et de l’automobile, où elle a touché aux technologies vertes, au capital de risque, à la recherche et au développement ainsi qu’à la fabrication. Cette femme aux multiples talents est également une musicienne accomplie : elle a été premier violon au sein de l’Orchestre symphonique de la côte ouest pendant plus de dix ans.

Quelle est la chose la plus importante que vous avez apprise à l’Université et qui vous sert encore aujourd’hui?  

Ce que j’ai le plus aimé, c’est la combinaison de cours théoriques et d’expérience pratique dans le cadre du régime coop. Mes stages de travail m’ont permis de faire le tri entre ce qui me plaît et ce qui ne me plaît pas et de découvrir mes forces et mes faiblesses. J’ai pris conscience de la différence entre l’université, où on apprend des notions théoriques qu’on applique ensuite pour résoudre un problème, et le monde réel, où les circonstances sont rarement optimales et nous obligent à faire de nombreux compromis.

Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui commencent leurs études ou leur carrière en génie?  

Commencez le plus tôt possible à vous construire un réseau, cherchez des personnes qui peuvent devenir des alliées, vous offrir du mentorat ou un accompagnement dans plusieurs domaines différents et avec des parcours variés afin qu'ils puissent se compléter. Il est également important de conserver ces relations au fil du temps. Elles peuvent vous aider à surmonter les difficultés que vous rencontrez au travail ou vous mettre en contact avec d’autres qui travaillent dans le domaine qui vous intéresse.

Selon vous, quelle est la plus importante qualité d’une personne dans un rôle de leadership, et comment se manifeste-t-elle au quotidien?

Avoir conscience de ses préjugés. Quand on se trouve en position de leadership, on aime s’entourer de personnes qui partagent notre opinion ou notre style de communication. Mais alors, on se coupe des personnes qui se distinguent par leur expérience, leur culture ou leur style de communication. Valorisez la diversité à l'embauche et dans vos équipes, écoutez attentivement ce que les autres ont à dire et prenez en considération toutes les idées et les opinions dans vos décisions.