Des recherches pionnières de Marie Curie sur la radioactivité aux avancées de Monique Frize dans les instruments médicaux pour les soins intensifs, les femmes sont derrière des percées majeures en STIM depuis longtemps. Pourtant, malgré ces progrès, elles restent grandement sous-représentées en génie et en technologie, un fossé qui freine l’innovation et la croissance économique. Il importe d’encourager davantage de femmes à faire carrière en STIM pour favoriser les avancées technologiques, créer des milieux de travail inclusifs et inspirer les prochaines générations.
La diversité en STIM est source de créativité en résolution de problèmes et d’innovation. Les femmes apportent un éclairage unique contribuant aux avancées technologiques et à des solutions mieux adaptées à une population diversifiée. La recherche montre que les équipes plus diversifiées en ce qui concerne le genre tendent à être plus performantes, à produire des idées plus novatrices et à créer des produits plus inclusifs.
Par exemple, lorsque la professeure de génie mécanique Catherine Mavriplis était titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie du CRSNG, de 2011 à 2021, elle a appuyé un réseau féminin pour le démarrage d’entreprise à la Faculté de génie, ce qui a mené à un flot d’idées entrepreneuriales visant à régler des problèmes de santé touchant principalement les femmes. Une étudiante, Jennifer Vo, a lancé kVibe, un appareil qui aide les personnes atteintes d’incontinence en raison de troubles du plancher pelvien.
Une autre étudiante, Samantha Lowe, étudie actuellement comment les lésions du ligament croisé antérieur (LCA) du genou se présentent chez les athlètes féminines, et pourquoi ces types de blessures semblent être plus fréquents chez les filles que chez les garçons. Samantha explique que c'est sa passion pour le patinage artistique féminin qui l'a amenée à s'intéresser de plus près à la recherche sur les performances athlétiques et la prévention des blessures. En tant qu'étudiante en génie biomédical et mécanique, elle estime que « chaque femme qui entre dans ce domaine ouvre la voie à d'autres. Le déséquilibre entre les sexes et la discrimination ne changera pas tant que nous ne travaillerons pas activement à briser le cycle ».
Une main-d’œuvre plus inclusive en STIM favorise aussi un environnement de travail plus sain. L’augmentation de la présence des femmes en STIM aiderait à faire tomber les barrières, plus nombreuses, auxquelles elles font face, comme les stéréotypes de genre, l’absence de mentorat et un accès limité aux diverses ouvertures et ressources. Une plus grande diversité dans les équipes de STIM crée aussi un monde professionnel plus équitable pour toutes et tous. « Les études montrent que ce ne sont pas seulement les femmes qui profitent d’un milieu de travail plus diversifié. Les hommes disent aussi avoir une meilleure expérience dans les environnements mixtes : ils concilient mieux travail et vie personnelle et se sentent plus à l’aise de discuter de situations difficiles, ce qui facilite la résolution des problèmes, améliore la productivité et favorise l’équilibre professionnel-personnel », explique la professeure Mavriplis.
« Les études montrent que ce ne sont pas seulement les femmes qui profitent d’un milieu de travail plus diversifié. Les hommes disent aussi avoir une meilleure expérience dans les environnements mixtes... »
Catherine Mavriplis
— Professeure au Département de génie mécanique
Par ailleurs, une meilleure représentation dans les STIM donne davantage de modèles aux jeunes filles. Lorsqu’elles voient des femmes exceller en sciences, en génie ou en technologie, elles tendent davantage à s’imaginer dans une carrière semblable. Ce sont des modèles qui aident à renverser les stéréotypes et encouragent les filles à explorer les STIM avec confiance. Cette participation accrue crée un cercle vertueux : plus de femmes en STIM aujourd’hui signifie plus de jeunes filles intéressées par une carrière semblable, et un avenir plus diversifié et plus novateur pour toutes et tous.
C'est pour cette raison que le Bureau de sensibilisation en génie de l’Université d’Ottawa organise régulièrement des événements et des activités pour inciter les jeunes filles à s'intéresser aux domaines des STIM dès un jeune âge. « Les jeunes filles ont besoin de voir des femmes dans ces rôles pour s'imaginer en tant que futures ingénieures. La représentation est importante, car lorsqu'elles voient des femmes réussir dans les STIM, elles peuvent y croire et sont inspirées pour suivre leurs traces », déclare Julie Olivier, directrice du Bureau de sensibilisation en génie. Ingénieure elle-même, elle ajoute que « la présence d'un plus grand nombre de femmes dans les domaines du génie n'est pas seulement une question de diversité, c'est aussi une question d'innovation, de résolution de problèmes et de construction d'un avenir meilleur pour tout le monde. Lorsque les femmes apportent leur point de vue, nous créons des solutions plus intelligentes et plus inclusives ».
« La présence d'un plus grand nombre de femmes dans les domaines du génie n'est pas seulement une question de diversité, c'est aussi une question d'innovation, de résolution de problèmes... »
Julie Olivier
— Directrice du Bureau de sensibilisation en génie
Les femmes ont déjà apporté des contributions remarquables qui ont changé le monde, et leur présence continue dans ces domaines catalysera des avancées encore plus grandes. Lorsqu’il y a plus de femmes en STIM, c’est tout le monde qui profite d’un avenir plus certain, plus diversifié et plus novateur.
