Deux chercheurs de renommée internationale sont récemment venus à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa dans le cadre d’une tournée de conférences dans différentes universités du pays réunissant les lauréats des prix Canada Gairdner et des scientifiques de renommée mondiale.
Les prix de la Fondation Gairdner sont largement perçus comme étant parmi les prix les plus prestigieux en science biomédicale. Au fil des ans, ces prix en sont même venus à être surnommés les « bébés Nobels », plusieurs de leurs lauréats ayant ensuite remporté des prix Nobel.
Cette année, l’événement organisé au pavillon Roger-Guindon a accueilli la Dre Deborah Cook et le Dr Drew Weissman. Le 24 octobre, les deux scientifiques ont parlé de leurs travaux de recherche et ont répondu aux questions du public. Une réception qui a suivi la conférence a également offert l’occasion de rencontrer les deux lauréats.
La Dre Cook, lauréate du Prix Canada Gairdner Wightman, a parlé de ses travaux novateurs axés sur le traitement des patients dans l’unité de soins intensifs et sur l’amélioration des soins de fin de vie. Selon la Fondation Gairdner, son travail a grandement contribué à améliorer le domaine des soins intensifs, ainsi que la pratique des soins intensifs dans le monde entier.
La Dre Cook est l’une des membres fondateurs de la première collaboration fructueuse en matière de recherche sur les soins intensifs dans le monde : le Groupe canadien de recherche en soins intensifs. Au cours de sa présentation, elle a tiré son chapeau aux nombreux collègues chercheurs de classe mondiale à Ottawa, notamment au Dr Paul Hebert de la Faculté, qui, selon elle, a joué un rôle important dans la mise sur pied du Groupe.
La Dre Cook, qui enseigne à l’Université McMaster et pratique au St. Joseph’s HealthCare Hamilton, a déclaré que les soins de fin de vie étaient autrefois considérés comme une « science douce » et qu’il y avait d’énormes lacunes dans les connaissances. Mais elle a travaillé fort pour légitimer les études sur la fin de vie, car la mort est bien sûr une expérience universelle et les coûts humains et économiques des maladies graves sont importants pour les patients, les familles et les systèmes de santé.
« C’est la seule épreuve que doit traverser tout être humain. Nous allons tous passer par là », a-t-elle déclaré en faisant référence à l’expérience de la fin de vie.
Le Dr Weissman, de l’Université de Pennsylvanie, est l’un des chercheurs pionniers dont les travaux méthodiques, menés sur plusieurs décennies, ont conduit à la mise au point du vaccin contre la COVID-19. Il a reçu le Prix international Canada Gairdner.
Lors de sa conférence à l’Université d’Ottawa, il a parlé de la recherche fondamentale avec deux collaborateurs qui a permis la disponibilité rapide de vaccins à ARNm contre la COVID-19 hautement efficaces et sécuritaires.
Au fil des ans, le Dr Weissman et sa partenaire de recherche, la Dre Katalin Karikó, ont découvert comment modifier l’ARNm afin qu’il puisse être utilisé pour produire la protéine désirée après son introduction dans les cellules. Mais comment faire pénétrer l’ARNm dans les cellules de l’organisme? Les travaux du Dr Pieter Cullis, de l’Université de la Colombie-Britannique, ont permis de mettre au point la technologie des nanoparticules lipidiques nécessaire à cette étape critique.
Le Dr Weissman est directeur du Penn Institute for RNA Innovation et directeur de la recherche sur les vaccins à l’École de médecine Perelman de l’Université de Pennsylvanie. À la fin de sa conférence, il a parlé de l’excitation associée au fait de mener des travaux de laboratoire qui finissent par bénéficier à de nombreuses personnes dans le monde entier.
« Je suis très heureux d’œuvrer dans ce domaine, a-t-il déclaré, et j’espère que les personnes présentes dans cette salle voient dans ce domaine un avenir passionnant. »