Cet article a été écrit par la Dre Diane Delva, Directrice de la médecine familiale. Il a été publié à l'origine sur la page d'accueil du Département de médecine familiale.
J’ai lu il y a peu de temps un rapport du projet d’érudition des résidents en médecine familiale qui citait un article Medscape selon lequel l’épuisement professionnel chez les résidents est une véritable épidémie. Déjà, bien des discussions ont eu lieu sur ce que l’on peut faire pour prévenir ce problème.
En psychologie, des études ont révélé que l’engagement au travail pourrait être une façon de prévenir l’épuisement. L’engagement, c’est faire preuve de vigueur et de dévouement, c’est s’investir dans ce que l’on fait. La vigueur, c’est votre énergie mentale, votre ténacité et votre résilience, tandis que le dévouement fait plutôt référence au sens que vous donnez à votre travail, à l’enthousiasme que vous lui témoignez, à votre inspiration et à votre fierté. S’investir, c’est se donner à fond dans son travail, c’est ce qui nous donne l’impression que les journées passent vite quand on travaille. L’une des meilleures façons d’accroître l’engagement de chacun, c’est d’offrir un milieu de travail positif, caractérisé par la fonctionnalité de l’organisation, la satisfaction de chacun, l’équilibre entre le travail et la vie familiale, les occasions de perfectionnement professionnel et une direction compétente.
Kumar1 recommande d’apporter trois niveaux de changement différents afin de réduire les risques d’épuisement professionnel :
- modifier la structure organisationnelle et les processus de travail;
- favoriser l’adaptation au milieu de travail par l’entremise de programmes de perfectionnement professionnel;
- mettre en œuvre des mesures au niveau individuel afin de lutter contre le stress et les problèmes de santé par l’adoption de comportements sains, notamment de résilience.
Dans son livre paru récemment, Your Heart Is the Size of Your Fist: A Doctor Reflects on Ten Years at a Refugee Clinic2, la Dre Martina Scholtens décrit certaines des expériences difficiles qu’elle a vécues et où son engagement lui a permis d’éviter l’épuisement. Pour survivre dans un milieu aussi exigeant, elle a mis en pratique plusieurs stratégies qui m’ont tellement impressionnée que je les ai affichées à mon bureau :
Communiquer avec les gens qui nous entourent (famille, amis, collègues, voisins, etc.).
Bouger, par exemple en se promenant ou en sortant courir ou faire du vélo, en jardinant, etc.
Ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure. Faire preuve de curiosité et remarquer tout ce qu’il y a de beau et d’inhabituel autour de nous.
Ne jamais arrêter d’apprendre. Essayer quelque chose de nouveau, redécouvrir une ancienne passion, accepter des responsabilités différentes.
Donner. Faire une bonne action pour aider un ami (ou un étranger) ou faire du bénévolat. Remercier les gens.
Les stratégies comme celles-ci peuvent aider, mais Kumar1 nous avertit que seules, elles ne suffiront pas à prévenir l’épuisement. Nous pouvons agir pour remédier à certains de nos défis en améliorant les processus organisationnels ainsi qu’en offrant des occasions de perfectionnement professionnel et de mentorat. Et vous, quelles sont vos idées de ce que nous pourrions faire pour venir en aide à notre corps professoral et à nos résidents afin d’accroître leur engagement et de lutter contre l’épuisement?
- Kumar, S. Burnout and Doctors: Prevalence, Prevention and Intervention. Healthcare (Basel). sept. 2016; 4(3): 37. Publié en ligne le 30 juin 2016. doi: 10.3390/healthcare403003
- Scholtens, M. Your Heart Is the Size of Your Fist: A Doctor Reflects on Ten Years at a Refugee Clinic. Brindle and Glass; 2017