Une étude récente par le professeur agrégé Ian Colman de l’Université d’Ottawa (coauteur), a retenu l’attention des médias internationaux.
Ce mois, le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC) a publié l’étude intitulée Depression and mortality in a longitudinal study: 1952–2011 (étude longitudinale sur la dépression et la mortalité), selon laquelle la dépression serait fortement liée à un risque accru de décès prématuré. Qui plus est, ce risque toucherait de plus en plus la population féminine.
Ces conclusions sont fondées sur une analyse des résultats récoltés par la fameuse étude Stirling County. Reconnue à l’échelle internationale comme étant l’une des premières à se pencher sur la santé mentale au sein des communautés, l’étude Stirling County a commencé en 1952 dans les provinces atlantiques du Canada et s’est déroulée sur une soixantaine d’années.
Une équipe de chercheurs internationaux, dont le professeur Colman, a ainsi analysé six décennies de données sur la santé mentale, concernant 3410 adultes dans une région du Canada atlantique et englobant trois périodes précises (1952–1967, 1968–1990, 1991–2011). Ils les ont comparées à des statistiques de mortalité contenues dans la Base canadienne de données sur la mortalité. Les chercheurs ont alors constaté un lien entre la dépression et le risque accru de décès chez les hommes à travers toutes les décennies, tandis que chez les femmes, ce lien ne commençait à se manifester qu’à partir des années 1990. Par ailleurs, le risque de décès liés à la dépression prenait de l’ampleur dans les années suivant un épisode dépressif, ce qui amène les auteurs à raisonner qu’il serait possible de réduire ce risque si on obtenait la rémission de la dépression.
L’âge moyen des participants au début de l’étude était de 49 ans.
« L’espérance de vie pour les jeunes adultes de 25 ans souffrant de dépression était considérablement écourtée tout au long des 60 années », révèle le professeur Colman. « Pour le premier groupe, elle était de 10 à 12 ans de moins; pour le deuxième, de 4 à 7 ans de moins; et pour le groupe de 1992, de 7 à 18 ans de moins. Et ce qui est encore plus inquiétant », ajoute le chercheur, « c’est que nous avons constaté qu’entre 1992 et 2011, le risque de décès a augmenté de 50 % pour les femmes. »
Pour voir qui parle de cette étude, visitez la section dans les médias de la Faculté
En savoir plus, lisez l’étude dans le JAMC (en anglais).